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Selon la nouvelle réglementation, la boxe à poings nus se trouvait interdite ; le port des gants devenait obligatoire.

La durée de chaque round (ou reprise) était fixée à trois minutes, chacun d’eux séparé du suivant par une minute de repos. Ces dernières dispositions sont encore valables aujourd’hui.

Seul le nombre des rounds pour un combat n’était pas encore fixé. On se battait alors au « finish », c’est-à-dire jusqu’à la chute finale ou l’abandon de l’un des adversaires.

Par la suite, pour mieux équilibrer les chances, on eut l’idée de créer des catégories de poids. Voici les trois premières instaurées : légers : au-dessous de 140 livres anglaises (63,503 kg) ; moyens : de 140 à 158 livres

(71,667 kg) ; lourds : au-dessus de 158 livres.

Les grands champions

du passé

John L. Sullivan, dernier champion du monde poids lourds à poings nus, fut également le premier champion mondial boxant avec des gants.

Sullivan devait céder son titre en 1892, à La Nouvelle-Orléans, à James J. Corbett, lequel fut le précurseur des grands champions modernes. Il suppléa à la force brute par l’intelligence du ring, cherchant autant à éviter les coups qu’à en donner, grâce à un re-

marquable jeu de jambes, des arrêts du direct du gauche, et en esquivant les crochets adverses par des retraits de la tête et du corps.

Derrière ces deux hommes devaient s’illustrer dans la catégorie suprême, dans l’ordre chronologique : Robert L. Fitzsimmons, James J. Jeffries, Jack Johnson, William H. (Jack) Dempsey, Gene Tunney, Joe Louis, Rocky Marciano, Cassius Clay, Joe Frazier et George Foreman.

Dans les autres catégories, parmi les plus grands champions de tous les temps, on peut retenir : Kid McCoy, Philadelphie Jack O’Brien (mi-lourds) ; Stanley Ketchel, Tommy Ryan, Mickey Walker, Harry Greb, Ray Robinson (moyens) ; Joe Walcott, Billy Smith, Henry Armstrong (mi-moyens). Ce dernier fut aussi champion du monde chez les plumes et les légers.

Citons encore : Joe Gans et Benny Leonard (légers) ; Terry McGovern et Jim Driscoll (plumes) ; George Dixon et Peter Herman (coqs) ; Jimmy Wilde et Pancho Villa (mouches).

Deux Français : Georges Carpentier et Marcel Cerdan, dans leur catégorie respective des poids mi-lourds et des moyens, ont mérité de figurer au classement des meilleurs mondiaux de tous les temps.

L’évolution en France

Le premier combat à poings nus en France se déroula en 1887, près de Rouen, dans une petite île de la Seine.

Torse nu, les jambes et les cuisses emprisonnées dans un caleçon noir et collant, l’Américain Jack Kilrain et l’Anglais Jim Smith s’affrontèrent le buste droit, comme l’exigeait la technique de l’époque.

La pratique de la boxe anglaise

n’était pas encore autorisée en France, et le match fut interrompu par l’arrivée des gendarmes. Les adversaires avaient cependant combattu pendant 106 pé-

riodes de trois minutes. Inachevée, la rencontre fut déclarée nulle.

La boxe était toujours un sport clandestin quand, en 1888, dans un parc prêté par un mécène des environs de Chantilly, John L. Sullivan, le champion d’Amérique des poids lourds, et Charlie Mitchell, un étonnant boxeur anglais, rivalisèrent pour le titre de champion du monde. Le combat dura trois heures. Pendant la dernière heure, les deux hommes se battirent sous une pluie torrentielle. Soudain, Sullivan et Mitchell cessèrent de combattre et se serrèrent la main. L’arbitre, comprenant que les deux hommes se considé-

raient comme égaux, déclara le match nul.

À peine la décision fut-elle annoncée que la police pénétra dans le parc et verbalisa. C’est ainsi que le grand John Sullivan et Charlie Mitchell passèrent la nuit, meurtris et courbatus, dans une cellule de la prison de Senlis.

Si les combats de boxe anglaise

n’étaient pas autorisés, en revanche, les assauts de boxe française (sport qui conserve encore des adeptes) fleuris-saient depuis longtemps dans les salles de la capitale.

En boxe française, on utilisait indifféremment le poing et le pied, et on considérait cette discipline essentiellement comme un moyen de se défendre dans la rue contre les « apaches ».

Il fallut plusieurs années pour imposer la boxe anglaise en France. Mais avec la fondation, le 15 février 1903, de la Fédération française de boxe par quatre jeunes sportifs (Albert Bourda-riat, Frantz Reichel, Paul Rousseau et Van Roose), la vogue de la boxe anglaise, reconnue sport officiel, deviendra vite irrésistible.

Les premières réunions, exclusi-

vement consacrées à la nouvelle discipline, eurent lieu salle Wagram, à l’Élysée-Montmartre et à la Grande-Roue. Mais ce fut à partir de 1907 que le jeune sport, enfin en vogue, vit se multiplier les organisations avec la création du Wonderland français —

inspiré de celui de Londres — par le journaliste Victor Breyer et Théodore Vienne, le directeur de la Grande-Roue.

Les deux hommes avaient fondé une Société pour la propagation de la boxe en France, et, sous leur impulsion, les réunions fleurirent un peu partout : non seulement à la Grande-Roue, au Cirque de Paris, à Wagram et à l’Élysée-Montmartre, mais aussi à Bullier, aux Folies-Bergère, au Tivoli, à la Cigale, à l’Hippodrome, au Bowling Palace et au Fronton Bineau.

De nombreux champions étrangers, anglais et américains, vinrent alors se produire à Paris, tels Willie Lewis, Franck Erne, Peter Brown, Tiger

Smith, Jim Barry, Tommy Burns, Jack Johnson, Sam McVea.

À propos de ce dernier, il faut rappeler le dramatique combat, disputé au

« finish » au Cirque de Paris, en avril 1909, qui vit le fameux poids lourd noir Joe Jeannette vaincre Sam McVea par abandon à la 49e reprise. Ce match, auquel assistait l’écrivain Tristan Bernard, et qui s’acheva vers les 3 heures du matin, est demeuré célèbre dans les annales pugilistiques.

Par la suite, on devait limiter à vingt le nombre de rounds avant d’en arriver à la réglementation actuelle : dix rounds pour un combat entre premières séries ; quinze pour un championnat d’Europe (ou du monde), douze pour un championnat de France.

Les vedettes françaises

À l’école des pugilistes étrangers, les boxeurs nationaux effectuèrent de rapides progrès. G. Carpentier (1894-1975) s’affirma le plus grand de tous.

Après avoir été champion d’Europe des poids welters et des moyens, il fut le downloadModeText.vue.download 56 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4

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premier Français à remporter un championnat du monde : le titre des poids mi-lourds, à la suite de sa victoire en 1920, à Jersey City, sur l’Américain Battling Levinsky, k.-o. à la quatrième reprise. Mais, en 1921, il échoua pour le titre suprême, celui des lourds, devant Jack Dempsey, étant mis k.-o. au

4e round.

À la suite de Georges Carpentier, neuf Français se sont parés d’un titre mondial unanimement reconnu.

Ce sont, dans l’ordre chronolo-

gique : Battling Siki, qui, en 1922, prit à Carpentier, sur le déclin, son titre mondial des mi-lourds ; Eugène Criqui (1923) et André Routis (1928), poids plumes tous deux ; Emile Pladner (1929) et Young Perez (1931), deux poids mouches ; Marcel Thil (1932) et Marcel Cerdan (1948), tous deux poids moyens, le second tragiquement disparu dans un accident d’avion le 28 octobre 1949 ; enfin Robert Cohen (1954) et Alphonse Halimi (1957), l’un et l’autre poids coqs.

Organisation générale

En matière de boxe, il convient de distinguer deux formes, à la fois très proches et différentes.