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Ce sont aussi des déplacements provoqués par la recherche de la nourri-downloadModeText.vue.download 527 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4

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ture qu’effectuent les Calmars Loligo Forbesi. Dans l’Atlantique Nord, ces animaux suivent les bancs de Harengs.

En fin d’été et en début d’automne, ces Calmars arrivent en grand nombre dans les eaux écossaises et, en deux semaines, ils ont gagné toute la mer du Nord.

L’allongement des jours et l’accroissement de la luminosité en début d’an-née semblent être les causes de la migration des jeunes Céphalopodes vers les eaux peu profondes. À peu près aux mêmes époques, du reste, les adultes gagnent aussi les mêmes eaux pour y frayer et pour pondre.

Les migrations de ponte coïnci-

dent souvent avec l’état de maturation des gonades, mais il n’est nullement démontré que ce soit cet état qui dé-

clenche les mouvements migratoires.

Par analogie avec ce qu’on a reconnu chez d’autres migrateurs, on peut aussi penser que c’est dans l’activité accrue du système neuro-endocrinien, stimulé par des conditions favorables de température et de luminosité, qu’il faut rechercher les causes du déterminisme des migrations.

Relations avec les

autres animaux

Les Céphalopodes sont recherchés par de nombreux Poissons, par les Céta-cés, les Oiseaux. Dans l’estomac des Cachalots, on en a trouvé au moins 22 espèces.

Ces géants des mers s’attaquent

même à de grands Architeuthis.

Les Albatros, les Manchots en font une grande consommation. Mais on a souvent observé que si, dans un rassemblement de Céphalopodes, l’un d’eux est blessé, les autres se précipitent sur lui et le dévorent.

Importance économique

Si les Pieuvres de nos côtes ont en certaines années pullulé au point de faire un tort considérable à la pêche, d’autres Céphalopodes ont été de tout temps d’un certain intérêt économique.

Le Japon, par la pêche du Calmar du Pacifique et du petit Watasenia scintillans, est de loin le principal pays producteur (652 000 t en 1963). La Corée, le Canada viennent au deuxième et au troisième rang.

A. F.

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céramique

Solide inorganique, non métallique, obtenu par cuisson de terres, notamment d’argile.

Dans certains pays anglo-saxons, le terme de ceramics a une acception plus large, incluant même les états vitreux. Une discrimination à l’égard des métaux a été avancée en invoquant un type de liaison moléculaire essentiellement ionique ; elle est inadéquate, les verres étant considérés comme comportant des liaisons iono-covalentes. De plus, des combinaisons avec des matières organiques, classées comme produits céramiques, enlèvent de la consistance aux tentatives de définition. C’est donc plutôt par les propriétés que se définiront le mieux les matériaux céramiques : ils ont en

commun une grande résistance aux agents chimiques, une bonne ou une extrême résistance à la température (produits réfractaires) et une cassure d’un type particulier, dite « fragile ».

Les phénomènes intervenant lors de leur fabrication ont également un caractère commun : sous l’influence de la température (cuisson), de nouveaux agrégats cristallisés se forment, différents des formes cristallines des matières premières, agrégats rejetant certains constituants qui n’entrent plus dans la nouvelle stoechiométrie et qui se retrouvent sous la forme d’une phase désorganisée (vitreuse) participant à la liaison entre les grains cristallins. Ce dernier rôle, faible dans les faïences, est important dans les porcelaines.

La liaison céramique

La structure cristalline des matériaux d’origine est modifiée par la cuisson, généralement par élimination d’un de ses constituants. L’un des matériaux de base parmi les plus courants conduisant aux céramiques est la kaolinite, de composition stoechiométrique 2SiO2, Al2O3, 2H2O. Sa structure correspond à la superposition de deux feuillets, l’un contenant les cations silicium en coordination tétraédrique, l’autre les cations aluminium dans une structure octaédrique AlO6, dont quatre atomes d’oxygène ont capté des protons. Ce sont les composants de l’eau, l’hydrogène H et l’oxhydrile OH qui se fixent alternativement sur les feuillets. Vers 550 °C, une partie des hydroxyles s’élimine sous forme d’eau (départ de l’eau dite « de constitution »), et un réarrangement des atomes d’oxygène devient nécessaire. Comme il y a un déficit d’atomes d’oxygène, un certain nombre de ceux-ci doivent être mis en commun. Deux octaèdres AlO6 qui avaient une arête commune doivent maintenant avoir une face commune.

La coordinance 6 autour de l’atome d’aluminium était imposée par la polarisabilité des atomes d’oxygène, atténuée par la présence des protons.

Après le départ de ceux-ci, les atomes d’oxygène devenus plus polarisables pourraient satisfaire en nombre plus réduit l’attraction de l’ion Al3+ (effet d’écran). Mais la température n’est pas encore assez élevée pour que les ions

O2– puissent se redistribuer en coordination tétraédrique autour de l’atome d’aluminium. Il faut atteindre les températures de 1 000 °C pour que cette redistribution se fasse. À 700 °C, la kaolinite a achevé sa déshydratation (2SiO2, Al2O3). Cet état intermédiaire prenant progressivement place entre 550 et 1 000 °C a reçu l’appellation de

« métakaolin ». Dès 1 000 °C, l’aluminium en coordinance tétraédrique peut s’insinuer dans les chaînes tétraé-

driques de silicium. On aboutit peu à peu à la construction de deux écha-faudages imbriqués, la mullite 3Al2O3, 2SiO2 et la cristobalite résorbant l’excès de silice SiO2. Le plus souvent apparaît une phase vitreuse contenant d’autres cations au titre d’impuretés.

Dès 1 000 °C, les spectres de rayons X, qui s’étaient estompés lors de la transformation de la kaolinite, accusent l’apparition d’anneaux de mullite de plus en plus nets avec l’élévation de la température. Un spectre atténué et parfois fort flou de cristobalite s’y superpose, indiquant qu’une partie de la silice est présente sous une forme vitreuse.

Matières premières

de la céramique

Le schéma précédent fait seulement comprendre le principe de la céramisa-tion avec, sous l’influence de la chaleur, une élimination des constituants molé-

culaires de l’eau et une redistribution des liaisons entre atomes. La présence de feuillets distincts et faiblement liés dans la kaolinite explique la plasticité de ce matériau cru, alors que l’imbri-cation finale de la structure alumineuse et de la structure siliceuse confère une grande solidité au matériau cuit. Le nom de kaolinite s’applique à la partie cristallisée des kaolins qui proviennent de l’altération de certaines roches éruptives (feldspath des granites). Trouvés sur place, les kaolins n’ont pas l’homogénéité qu’ils présentent lorsqu’ils ont subi une lévigation naturelle et ont pu se sédimenter. Les particules de kaolinite sont alors très fines (0,5 nm) et le réseau peut être plus ou moins altéré par la perte d’oxhydriles OH. Mais la kaolinite n’est qu’un cas particulier des terres argileuses utilisées pour pré-

parer les pâtes céramiques. D’autres

variétés cristallines, ayant également pour structure moléculaire des constructions fondées sur l’aluminium et le silicium, ont des propriétés analogues : l’halloysite a la formule de la kaolinite, mais contient de l’eau zéolitique qui donne aux cristaux une forme tubulaire ; la montmorillonite 3SiO2, Al2O3 (Na, K, Mg, Ca,...) nH2O possède des propriétés gonflantes qui en font un excellent liant ; l’illite 4SiO2, Al2O3 (Fe, Mg, alcalins) nH2O est une argile très utilisée dans la poterie ancienne par suite de son excellente plasticité. Certaines argiles anglaises, dont les grains sont d’une extrême finesse et qui contiennent une forte proportion de matières organiques, retenant l’humidité, présentent une plasticité recherchée (ball clays).