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Le fait marquant de cette période reste donc que les recettes d’exportation de Riz n’ont subi aucun accrois-

sement notable, ce qui touche des pays tributaires de la vente de ce produit.

Dans le commerce mondial, le Riz est concurrencé par les autres céréales.

Pays industrialisés

Si le développement du Blé et du Riz est surtout dû à l’augmentation de la demande alimentaire des pays à forte croissance démographique, le développement des autres céréales est surtout dû au développement de l’utilisation des aliments concentrés pour le bétail en pays développé. L’industrialisation de la production de viande (volaille et porcs surtout) est à l’origine du considérable développement du Maïs et de l’Orge. Le retrait du Seigle et de l’Avoine semble provoqué par le dé-

clin de leur utilisation traditionnelle et par leur productivité médiocre.

La part de l’Amérique du Nord est prédominante dans le commerce mondial : celle des États-Unis et du Canada représente plus de 55 p. 100 des échanges mondiaux. Face au marché européen, qui se réduit, l’Amérique du Nord diversifie ses exportations dans le monde entier. Objets de nombreuses tentatives, les accords internationaux sur le commerce des céréales n’ont pas pu être établis. Pour réduire la crise des débouchés, une politique d’aide alimentaire peu coordonnée permet à des pays de bénéficier de dons ou d’achats de Blé à prix réduits. Mais ces « ventes spéciales » n’ont pas empêché l’accroissement des importations au cours mondial des pays sous-développés. La substitution du Blé au Riz n’est d’ailleurs pas sans poser de problèmes, car les habitudes alimentaires sont longues à changer. Les Blés américains livrés en Inde ont souvent été gaspillés. Les gouvernements ont dû lancer des cam-downloadModeText.vue.download 531 sur 573

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pagnes d’information sur la façon de consommer les nouvelles céréales.

La régression des importations cé-

réalières en Europe est surtout due à la

création du Marché commun agricole.

L’adoption des prix communautaires a exigé la création du Fonds européen d’orientation et de garantie agricole (F. E. O. G. A.). Depuis 1967, les ressources du F. E. O. G. A. proviennent du versement de 90 p. 100 des droits d’entrée sur les importations des produits agricoles venant de pays tiers, le reste provenant de financements variables selon les pays membres.

La garantie du F. E. O. G. A. a pour rôle de protéger les prix à la production en finançant le stockage des excédents agricoles, en facilitant l’exportation vers les pays tiers et en pénalisant par son mode de financement les importations agricoles de la communauté.

Les prix des céréales dans le Marché commun sont garantis par un système unique de prix minimal et maximal : en deçà d’un certain niveau, le F. E. O. G. A. rachète les produits aux producteurs (« prix d’intervention », minimum garanti pour une campagne), au-delà (prix seuil) le F. E. O. G. A.

met en vente ses stocks ou importe des produits pour faire baisser les prix.

Le système des prix est complexe ; il doit satisfaire le producteur, orienter convenablement la production et tenir compte des intérêts des consommateurs. Si les besoins en blé du Marché commun des Six sont presque couverts, les besoins en céréales fourragères (orge, maïs) se sont accrus et restent largement insatisfaits.

La France a développé sa produc-

tion céréalière et a pris rang parmi les exportateurs réguliers de céréales.

L’accroissement de la production est dû à l’amélioration des rendements : de 1950 à 1967 on passe de 20 q/ha à 33 q/ha pour le Blé, de 22 q/ha à 40 q/

ha pour le Maïs, de 21 q/ha à 35 q/ha pour l’Orge.

Depuis 1967, la production céréa-lière française dépasse 30 Mt. La faiblesse de ses stocks et la variabilité des récoltes ne lui permettent pas de jouer un rôle international important. En 1966-67, la production française assurait 115 p. 100 de nos besoins en Blé, 131 p. 100 de nos besoins en Orge et 139 p. 100 de nos besoins en Maïs. Une

large part (35 p. 100) de la production céréalière française est autoconsommée à la ferme par les animaux. Les organismes de commercialisation sont de structure coopérative ou privée. Le secteur coopératif s’est surtout développé à la faveur de la crise des années 1930-1935. Après la Seconde Guerre mondiale, la création de l’Office national interprofessionnel des céréales (O. N. I.C.) réalisa une régularisation des cours et une garantie de prix minimal au producteur. Ce système cohé-

rent des prix en France préfigurait le système actuellement en vigueur pour la C. E. E.

LES CÉRÉALES

TEMPÉRÉES

Les céréales cultivées actuellement appartiennent à la famille des Graminacées, sauf le Sarrasin, dont l’importance est devenue très faible. Elles ont en commun d’être toutes annuelles ou bisannuelles ; ces dernières formes sont dites « d’hiver », car l’induction de floraison peut être reçue peu de temps après le début de la germination.

Elles ont toutes le même nombre chromosomique de base, n = 7, et, sauf le Seigle, sont autogames.

Le Blé

Il appartient à la tribu des Hordées, sous-tribu des Triticinées, genre Triticum. Les espèces du genre, annuelles ou bisannuelles, sont sauvages et réparties dans toute la région circumméditerranéenne, ou cultivées et occupant le monde entier. Elles ont un port

dressé avec des inflorescences terminales (épis). Les épillets, alternes sur le rachis, comportent de deux à cinq fleurs, deux au plus étant fertiles ; les autres sont uniquement staminées. Il existe des hybrides avec les genres voisins : AEgylops, Agropyrum, Secale, qui sont plus ou moins fertiles.

y Classification du genre « Triticum ». Depuis Vavilov et Flacksberger, on distingue trois congregatio selon la ploïdie ; il n’existe pas en effet d’espèces de Blé au sens classique, mais des variétés di-, tétra-ou hexa-ploïdes. On connaît quatre formes distinctes du génome de base :

— le génome A, caractéristique du genre Triticum ; — le génome B, pré-

sent dans toute la sous-tribu ; — le génome G, chez quelques variétés seulement ; — le génome D (C chez les Anglo-Saxons), que l’on trouve aussi dans AEgylops.

y Origines des formes cultivées.

C’est très probablement en Asie

Mineure que la plupart des types anciens sont apparus. Aux confins de l’Iraq, de l’Iran et de la Turquie sont apparues les formes hexaploïdes les plus anciennement cultivées ; or s’y

recoupent les aires d’extension de Triticum oegylopoides (2 n, A), AEgylops speltoides (2 n, « S » analogue à B) et AE. squarrosa (2 n, D). La plupart des formes sauvages ayant une très grande aire, des croisements ont donc downloadModeText.vue.download 532 sur 573

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pu se produire secondairement avec des espèces importées.

L’Orge

Elle appartient à la tribu des Hordées, sous-tribu des Hordinées, genre Hordeum. Les espèces, annuelles, bisannuelles ou vivaces, se rencontrent sur le pourtour méditerranéen, comme les Triticum. L’inflorescence est un épi ; à chaque noeud du rachis il y a trois épillets ; celui du milieu est toujours fertile, les latéraux sont soit plus ou moins fertiles et sessiles (Orges à 6

et 4 rangs), soit stériles et pédoncules (Orges à 2 rangs).

y Classification du genre. Il est subdivisé en quatre sections : Stenotachys Nevski ; Campestria Ands, annuelles (exemple : H. murinum L) ; Bulbo-hordeum Nevski, vivaces (exemple : H. Bulbosum L) ; Cerealia Ands, an-

nuelles ou bisannuelles (H. sativum Jessen). Cette dernière section inclut l’espèce cultivée, qui est, à la diffé-

rence du Blé, bien définie. Toutes les Cerealia, à quelques exceptions près, sont diploïdes.