y Origine de l’espèce cultivée.
H. Spontaneum C. Koch est pratiquement toujours considérée comme étant l’ancêtre des Orges à 2 rangs : elle est abondante en Asie occidentale et en Afrique du Nord, mais a été signalée jusqu’au Tibet. Sa domestication remonte au moins à cinq millénaires.
H. agriocrithon Aberg, sauvage également au Tibet, est considérée comme origine des variétés à 6 rangs. (Les Orges à 6 rangs sont appelées escour-geon ; cette dénomination n’est pas absolument constante, recouvrant quelquefois soit les Orges à 2 ou 6 rangs d’hiver, soit les Orges fourragères également à 2 ou 6 rangs.) L’Avoine
Elle appartient à la tribu des Avénées, genre Avena. Ce dernier est voisin des genres Holcus, Trisetum, Venta-nata. L’inflorescence est une panicule rameuse, avec des épillets comportant de 2 à 8 fleurs et barbus. Le genre comprend une cinquantaine d’espèces annuelles, bisannuelles ou vivaces dans les régions tempérées.
y Classification du genre « Avena ».
Il est divisé en deux sections :
— Euavena Grisebach (espèces annuelles, toutes les avoines cultivées) ;
— Avenastrum Cosson Koch (es-
pèces vivaces, entre autres A. elatior, quelquefois cultivée comme plante fourragère).
y Origine de l’espèce. C. Moule
estime que les Avoines cultivées en France appartiennent pour la plupart à l’espèce A. sativa, et pour quelques-unes à l’espèce A. byzantina ; mais il y a d’autres filiations possibles dans d’autres régions.
La culture de l’Avoine est récente, puisque les traces les plus anciennes précèdent de peu l’ère chrétienne. Ce serait dans le nord de l’Europe que, fréquente dans les cultures de blé, elle a commencé à être cultivée seule. Les formes sauvages originelles se rencontrent dans toute l’Europe et l’Amé-
rique du Nord (où A. fatua est une adventice redoutable), dans toute l’Asie non tropicale, dans l’Afrique méditerranéenne et en Éthiopie.
Le Seigle
Il appartient à la tribu des Hordées, sous-tribu des Triticinées, genre Secale. L’inflorescence est un épi peu dense ; les épillets, alternes sur le rachis, comportent trois fleurs, dont l’une est stérile. La glumelle inférieure porte une arête caractéristique. Le genre comprend quelques espèces annuelles, bisannuelles ou vivaces, toutes tempérées.
y Classification des Seigles. Le genre Secale comprend deux groupes :
— les vivaces (Secale montanum
Guss) ; — les annuels (Secale villosum L, S. fragile M. B., S. Vavilovi, S. africanum et S. céréale L).
Certains auteurs regroupent cer-
taines espèces. Il faut aussi noter l’existence d’hybrides avec les Triticum, dénommés Triticale.
y Origine de l’espèce S. céréale.
C’est S. montanum qui est le plus souvent considéré comme l’ancêtre du Seigle cultivé ; cependant, des affinités existent avec les espèces S. fra-
gile, S. Vavilovi et S. africanum. C’est S. villosum qui est la plus éloignée.
Des formes sauvages, annuelles ou bisannuelles, mais voisines de S. montanum, ont parfois été regroupées comme S. ancestrale. La phylogénie reste mal connue.
Le Seigle est cultivé depuis le
Ier millénaire av. J.-C., d’abord dans les Alpes du Nord ; il s’est étendu en Asie, où il existe sous des morphologies très variées.
Écologie et aire de
culture
Exigences climatiques
Pour assurer leur croissance (accroissement de poids d’organes existants) et leur développement (apparition d’un organe nouveau), les céréales présentent des exigences climatiques dont l’intensité de satisfaction définit le niveau de production par rapport au maximum possible.
Trofim Denissovitch Lyssenko (né en 1898) et ses successeurs ont mis en évidence deux types de besoins pour le développement des céréales. D’une part, les variétés d’hiver exigent une thermopériode froide pour que puisse débuter la montaison ; cette exigence est moins stricte ou nulle pour les variétés alternatives ou de printemps.
D’autre part, la mise à fleur est d’autant meilleure (par la fertilité et le nombre de fleurs) que la photopériode suivant la thermopériode est plus longue. C’est une des causes de la faible extension des céréales tempérées dans les zones équatoriales d’altitude.
La croissance débute au zéro de vé-
gétation, qui est de 0 °C pour le Blé, l’Orge et le Seigle, et un peu supérieur pour l’Avoine. Pendant la phase de tallage, la résistance au froid est grande, plus qu’après la germination, où le rhizome est assez sensible. C’est le Seigle qui est le mieux adapté au froid, puis le Blé, l’Orge et l’Avoine, cette dernière résistant mal à – 10 °C. En durée totale de végétation, les varié-
tés les plus précoces en Orge et en Blé demandent respectivement 80 jours et au moins 3 mois, et une somme de
températures moyennes de l’ordre de 1 500 °C. La durée de végétation peut aller jusqu’à 15 mois en culture bisannuelle de montagne. En interaction avec la température, les besoins en eau sont relativement faibles pour le Blé et l’Orge, mais élevés pour l’Avoine, qui résiste mal à la sécheresse ou à l’échaudage.
Les conditions optimales sont limitées par le risque d’attaque mycé-
lienne : on a remarqué que les céréales tempérées, en particulier le Blé, n’existent pas lorsque la pluviométrie annuelle et la température moyenne des deux mois précédant la récolte sont de l’ordre respectivement de plus de 1 200 mm et de plus de 20 °C, conditions qui favorisent les champignons.
Aire de culture
C’est le Seigle qui est le plus septentrional, avec quelques variétés d’Orge de printemps (à cause de leur cycle végétatif très bref), puis le Blé, qui remonte jusqu’au 66e parallèle nord. Les limites méridionales dans l’hémisphère Nord sont définies par des régions suffisamment sèches ou fraîches : le Blé est important au nord du Sahara et se retrouve sur les plateaux équatoriaux d’altitude (Cordillère des Andes, Afrique équatoriale orientale).
Comme cycles culturaux, on ren-
contre surtout les céréales de printemps ou d’hiver en culture principale. Signalons cependant des essais de Blé ou d’Orge en seconde culture de l’année en Afrique occidentale sahélienne, et le cas de cultures bisannuelles de montagne (Savoie) : semis de mai, tallage pendant l’été, et épiaison l’année suivante, après l’hiver.
À l’intérieur de cette aire, les sols doivent présenter une réserve en eau capable de pallier l’irrégularité des pluies ; cela dépend, notamment, de la finesse de la texture et de la profondeur de l’enracinement. Les sols à excès d’eau important ne sont pas favorables (risques de piétin verse). La résistance à la salure est bonne, surtout pour l’Orge, le Blé supportant 5 g de sel au litre. D’une manière générale, l’Avoine et le Seigle bornent la gamme de pH
possible, le Seigle acceptant jusqu’à un
pH de 4,5.
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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4
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Les ennemis et les
accidents végétatifs
Les parasites
y Les viroses et les bactérioses ne sont pas actuellement importantes chez les céréales. Les premières sont peu spécifiques. Elles s’attaquent à de nombreux genres de Graminacées, ce qui rend difficile la lutte culturale.
On peut citer quelques mosaïques : mosaïque striée du Blé, bigarrure de l’Orge. Les secondes, qui attaquent les pièces florales, sont beaucoup plus spécifiques, ce qui permet d’utiliser, le cas échéant, des variétés résistantes et d’adapter des successions culturales.
y Les mycoses sont de loin les plus dangereux parasites, surtout les rouilles et les piétins.
Les rouilles (Puccinia) parasitent l’appareil aérien, qu’elles réduisent, diminuant ainsi la photosynthèse et al-térant le métabolisme ; elles permettent alors des infections secondaires. Le très grand nombre de races (plus de 130 pour la rouille noire) rend difficile la recherche de variétés résistantes. Les facteurs écologiques favorables sont l’humidité et une température moyenne élevée.