Cela implique souvent, en agriculture intensive, l’enfouissement de pailles, bien que les rendements élevés en grain s’accompagnent de résidus de culture élevés.
Les systèmes de culture
Dans de nombreux systèmes de production, la culture des céréales est associée à l’élevage, tant pour l’équilibre alimentaire, lorsque l’autoconsommation est importante, que pour les échanges entre les deux productions : paille des litières, fumier et vaine pâture sur les chaumes, cette dernière étant associée à des formes sociales particulières d’organisation. Mais la mécanisation précoce des céréales et la bonne solution de problèmes techniques (désherbage, fertilisation, sélection relativement facile par l’autogamie) ont lié, dans les pays développés, la production cerealiere à de grandes exploitations (Europe de l’Ouest, Amérique du Nord).
Ainsi il existe souvent, dans de nombreux pays, deux sources distinctes d’approvisionnement en céréales : les petites exploitations de polyculture et élevage, et les grandes exploitations mécanisées (France, Allemagne, États-Unis), ce qui crée des tensions internes plus ou moins grandes. Par ailleurs, dans des pays développés à faible population (Australie), il existe des techniques de culture très extensive, surtout en Blé. Dans des régions peu développées, la culture des céréales a une place importante, mais en diminution pour l’alimentation des agriculteurs. En France, dans les régions traditionnelles de polyculture et élevage, les céréales disparaissent, ainsi que dans les zones de montagne.
D’une manière générale, on assiste actuellement à un accroissement des surfaces en Blé (substitution au Riz, introduction dans la ration animale, politique agricole des États européens) et en Orge (utilisation fourragère et brasserie), et à une diminution des surfaces en Avoine (réduction de l’élevage du
Cheval) et en Seigle (soit remplacé par des variétés plus productives de Blé, soit à cause de l’abandon des céréales dans les régions de montagne).
Le Sarrasin
Le Sarrasin est originaire de la Sibérie centrale. Son introduction en Europe occidentale remonte au XVIe s.
Botanique
Le Sarrasin appartient à la famille des Polygonées, genre Fagopyrum (8 chromosomes). Trois espèces font l’objet de cultures en France : Fagopyrum emenginatum Mies, F. Tataricum L et F. esculentum Manch.
C’est une plante herbacée annuelle ; les feuilles sont lancéolées ; le pétiole engaine la tige. L’inflorescence est en grappe, chaque fleur comprend 8 étamines et un ovaire triangulaire portant 3 styles. Le fruit est un akène farineux à section triangulaire.
Agronomie
La biologie du Sarrasin est nettement différente de celle des autres céréales, qui sont des Graminacées. C’est une plante de cycle végétatif court (somme de températures requise : 1 100 °C à 1 800 °C) et se contentant de sols sableux, très pauvres. Elle exige un climat doux et humide. Cela explique son succès et son extension rapide à la fin du Moyen Âge. C’est la plante de mise en valeur des pauvres régions et des pauvres gens. On pouvait la faire succéder à n’importe quelle culture, parfois même en dérobée (durée du cycle : 3 mois).
Avant 1940, il y avait plus de
250 000 ha de Sarrasin en France. En 1968, il en restait 17 700 ha, qui ont produit 25 000 t de grain. Les derniers foyers de culture sont le Limousin, l’Auvergne et la Bretagne.
LE MAÏS
Botanique et
classification
Place dans la classification
botanique
Le Maïs (Zea mays) appartient à la famille des Graminacées, tribu des Maydées. Il possède 2 n = 20 chromosomes. C’est la seule espèce du genre Zea. La tribu des Maydées rassemble également des genres américains comme Tripsacum et Euchloena (appelée aussi Téosinte) et des genres asiatiques comme Coïx ou Sclerachne.
L’origine botanique du Maïs est très discutée. Il présentait primitivement des grains protégés par des glumes ; une mutation transforma ces grains tuniques en grains nus. L’hybridation naturelle avec un Tripsacum aurait donné naissance au Téosinte ; des croisements entre Téosinte et Maïs seraient à l’origine des races actuelles.
Historique de l’extension
Connu depuis des millénaires par les populations d’Amérique centrale et du Sud, le Maïs n’apparut en Europe qu’après la découverte du Nouveau Monde par Christophe Colomb. Introduit en Espagne vers 1519, sa propagation vers l’Europe orientale, les régions balkaniques et l’Asie Mineure est due aux Arabes. Vers 1600, on constate le passage du Maïs en France dans le Béarn et les provinces basques, les Landes et le Bigorre. Pour l’Amérique du Nord, l’extension s’est faite par les régions côtières et le Mexique. Pour l’Amérique du Sud, elle s’est faite à travers les vallées fertiles par la colonisation espagnole jusqu’en Patagonie.
Description botanique
C’est une plante annuelle à très grand développement végétatif (elle peut downloadModeText.vue.download 536 sur 573
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4
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atteindre 4 m de hauteur), dont la tige porte de 12 à 20 feuilles avec des limbes bien développés (35 à 50 cm de long ; 4 à 10 cm de large). La tige peut émettre plusieurs talles. Le système radiculaire de type fascicule comporte trois types de racines : les racines sémi-
nales, issues de la graine, les racines secondaires, qui constituent la quasi-totalité du système racinaire, et les racines d’ancrage, qui apparaissent en dernier, au niveau des premiers noeuds situés au-dessus de la surface du sol.
Le Maïs est une plante monoïque, c’est-à-dire possédant deux sortes d’inflorescences. Les fleurs mâles sont groupées sur une panicule terminale au sommet de la tige ; les fleurs femelles, rassemblées sur un ou plusieurs épis, se développent à l’aisselle des feuilles du tiers moyen de la plante.
Bien que la plante soit autofertile, la fécondation est allogame : le taux de fécondation croisée est d’au moins 95 p. 100 en raison d’une part de la sé-
paration des sexes dans l’espace (mo-noécie) et d’une maturité plus précoce des fleurs mâles (protandrie).
Classification des divers types de Maïs
L’espèce Zea est très polymorphe. En se fondant sur l’allure et la dureté des grains de Maïs, on l’a subdivisée en groupes :
— Z. mays everta, ou « pop-corn »
(grains très petits et pointus, à albumen presque entièrement constitué d’amidon vitreux) ;
— Z. mays indura, ou maïs corné, ou
« flint-corn » (grains assez gros, arrondis, durs ; l’albumen corné enveloppe entièrement son centre farineux ; il constitue la majorité des populations européennes) ;
— Z. mays indentata, ou maïs denté, ou « dent-corn » (grains généralement plats, pourvus à l’extrémité opposée à la rafle d’une encoche due à l’interruption de la couche vitreuse ; la plupart des variétés hybrides aux États-Unis appartiennent à ce groupe) ;
— Z. mays amylacea, ou maïs tendre, ou « soft-corn » (grains dont l’albumen est entièrement farineux) ;
— Z. mays saccharata, ou maïs sucré, ou « sweet-corn » (grains translucides à surface plus ou moins ridée, incomplètement formés) ;
— Z. mays tunicata, ou maïs vêtu, ou
« pod-corn » (grains enveloppés par des glumes) ;
— Z. mays cerotina, ou maïs visqueux, ou « waxy-corn » (grains dont la texture est visqueuse).
Les Maïs les plus cultivés en France sont les Maïs cornés et dentés.
La sélection génétique
du Maïs
Les objectifs de la sélection
Le premier concerne la productivité.
Il s’agit d’obtenir des variétés qui ne tallent pas et qui possèdent un épi par pied, car, dans le cas contraire, toutes les inflorescences femelles ne sont pas apparues lors de l’émission de pollen (existence de nombreux épis non fécondés).
Il faut ajouter à cela que la plante devra posséder une bonne adaptation au milieu et aux adversités (résistance aux maladies et aux prédateurs).