Le second cherche à modifier les qualités du grain, en particulier la teneur et la qualité des protéines, la nature de l’amidon, la teneur en huile et en pigments caroténoïdes.
Le troisième objectif vise à transformer le type de plante dans le sens d’une meilleure efficience physiologique.
Les méthodes de sélection du
Maïs
Trois méthodes principales ont été successivement utilisées pour améliorer les variétés de Maïs.
La méthode la plus ancienne est la sélection massale, qui consiste à choisir les semences provenant de certains sujets d’après les caractéristiques du plant et de l’épi (vigueur, productivité). Elle aboutit à la création d’éco-types adaptés aux conditions locales de milieu et de techniques.
Dans la sélection généalogique, le choix des épis est suivi de l’étude de la descendance, qui doit permettre la sé-
lection d’un ensemble plus homogène et plus productif. Elle est de moins en moins utilisée aujourd’hui.
La sélection des meilleures com-
binaisons d’hybrides consiste à créer un hybride à partir de lignées pures de Maïs. L’obtention des lignées pures se fait par autofécondations successives pendant plusieurs années avec observation de la descendance, reconnaissance et séparation des différentes formes, suivies du choix des meilleures (celles qui sont en accord avec les objectifs de sélection). On effectue ensuite un croisement entre les lignées pures et on obtient un hybride. Ces hybrides manifestent le phénomène d’hétérosis, qui traduit une vigueur et une productivité exceptionnelles par rapport aux lignées parentes. Mais ce phénomène n’est pas fixable génétiquement chez le Maïs. Si bien que l’agriculteur devra se réapprovisionner en semences hybrides sans tenter de semer les grains de sa récolte, sinon il doit s’attendre à des chutes de rendements allant jusqu’à 20 p. 100.
On distingue trois principales sortes d’hybrides : les hybrides simples, issus du croisement de deux lignées pure (A × B ) ; les hybrides trois voies, issus du croisement d’un hybride simple (A × B) et d’une lignée pure (C) [(A × B) × C ] ; enfin les hybrides doubles, qui viennent du croisement de deux hybrides simples (A × B) × (C × D) .
Schématiquement, le système de
sélection consiste :
— à obtenir des lignées pures par autofécondations successives ;
— à détecter leur aptitude générale à la combinaison et à l’hybridation ;
— à rechercher et produire les meilleures combinaisons d’hybrides
simples, d’hybrides à trois voies et d’hybrides doubles.
Cette méthode est utilisée aux États-Unis depuis plus de cinquante ans et en France depuis la Seconde Guerre mondiale.
Elle a abouti à la création de varié-
tés françaises de Maïs hybrides adaptées aux diverses régions climatiques.
Le critère de classement du catalogue français est la précocité, qui exprime le temps nécessaire à la plante pour accomplir totalement son cycle. Les va-riétés sont généralement désignées par une lettre majuscule ou un sigle suivi d’une série de chiffres indiquant, les deux premiers, l’ordre de précocité et, le troisième, la couleur du grain (pair s’il est jaune, impair s’il est blanc)
[exemple : INRA 258].
Ainsi on trouve cinq groupes de
précocité :
Selon la longueur plus ou moins
importante de la période favorable au développement du Maïs (humidité et température), on choisira une variété plus ou moins précoce.
Écologie
Influence des facteurs externes
pour la croissance et le
développement du Maïs
y La chaleur. Le Maïs a besoin
d’une certaine quantité de chaleur pour accomplir totalement son cycle végétatif. Cette quantité varie avec la précocité de la variété : plus celle-ci est tardive, plus la quantité de chaleur nécessaire sera grande. On peut l’estimer en faisant la somme des températures moyennes journalières pendant le cycle. Par exemple.
l’INRA 200 devra bénéficier d’une somme de températures au moins
égale à 2 800-3 000 °C pour arriver à maturité.
Pour le semis, le Maïs exige une température du sol de 10 à 11 °C au minimum et craint les gelées de printemps. Les températures élevées à la floraison (plus de 35 °C) nuisent à la vitalité du pollen et à sa germination, et entraînent une fécondation incomplète.
y L’eau. C’est un problème particulièrement important, surtout dans les régions tempérées, où la période de végétation coïncide avec les risques de sécheresse. La période la plus
sensible à la sécheresse commence 15 à 20 jours avant la floraison mâle et se termine 15 à 20 jours après la pollinisation.
Les ennemis du Maïs
À part les animaux (notamment les Rongeurs et les Oiseaux), le Maïs est attaqué par divers Insectes et maladies.
y Les principaux Insectes prédateurs.
La Pyrale du Maïs (Ostrinia nubilalis) attaque par ses larves les feuilles du bourgeon terminal, qui présentent des perforations rondes. Elles creusent des galeries à l’intérieur de la tige, ce qui entraîne parfois sa cassure.
Les larves des Sésamies (Sesamia nonagrioides) font des trous dans la partie inférieure de la tige, qui peut alors casser sous l’action du vent.
Les Oscinies (Oscinella frit et O. pu-silla) s’attaquent aux feuilles, qui jaunissent et se déroulent anormalement.
Les Scutigérelles (Scutigerella im-maculata) peuvent attaquer la plantule dès la levée et provoquer sa mort par la destruction des radicelles.
Les Taupins (Agriotes lineatus notamment) attaquent la plantule par la base de la jeune tige.
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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4
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Le Ver blanc (Melolontha melolontha), larve du hanneton, s’attaque aux racines.
Les Vers gris sont les chenilles de plusieurs noctuelles (notamment Agro-tis ypsilon, A. segetum) ; ils attaquent au niveau du collet de la plante.
Les pucerons (notamment Byrso-
crypta personata et Anoecia corni) provoquent le jaunissement des plantes par places dans le champ, lorsqu’ils sont présents sur les racines de colonies.
La lutte contre les Insectes se fait par les insecticides et par les rotations de
cultures.
y Les maladies parasitaires. Les agents infectieux sont les virus, les Bactéries et les Champignons.
Les viroses et les bactérioses sont peu fréquentes. Pour les viroses, on peut citer le streak, qui attaque diverses Graminacées, et la mosaïque du Maïs.
Ils se transmettent tous deux par les Insectes. Les bactérioses elles aussi sont rares.
Les moyens de lutte contre ces
maladies sont l’utilisation de bonnes semences, de variétés résistantes et des rotations culturales.
Les mycoses sont les plus graves et les plus courantes. Elles affectent souvent et profondément le rendement et la qualité du grain.
Les charbons, notamment Ustilago maydis, se manifestent sur les diverses parties aériennes de la plante (nervures foliaires, jonction gaine foliaire -
limbe, inflorescence mâle et épi femelle) sous forme de tumeurs revêtues de membranes blanches.
La rouille (Puccina maydis) constitue des taches en pustules, orange puis brun-noirâtre sur les deux faces de la feuille.
Les helminthosporioses sont provo-quées par Helminthosporium turcicum, ce qui se traduit sur les feuilles et les gaines par des taches allongées, parallèles aux nervures, et par H. carbonum, qui se manifeste sur les feuilles, tiges et gaines par des taches petites, circulaires, brunes, revêtues d’une fine moisissure noire.
Les fusarioses sont dues à divers Giberella, qui provoquent le jaunissement et le dessèchement de la tige et la décomposition des racines, pouvant entraîner la verse.
Aucun moyen chimique n’est connu aujourd’hui contre les mycoses. Seuls la sélection de variétés résistantes, le traitement des semences et la rotation des cultures permettent une lutte.