Les techniques culturales
La préparation du sol pour le semis visera à obtenir une terre ameublie en profondeur, rassise sans être trop tassée, suffisamment affinée en surface pour permettre l’exécution d’un semis régulier, favoriser la levée et le développement rapide des racines.
La date du semis est fonction des conditions nécessaires à une bonne levée et à la réalisation du cycle complet du Maïs. Ainsi, dans les régions septentrionales, il faudra attendre que le sol soit suffisamment réchauffé (10 °C) pour semer (les conditions d’humidité étant favorables). Il conviendra de semer le plus tôt possible, afin d’éviter que la période de sécheresse ne corresponde à la période de floraison et d’obtenir une maturité plus précoce et des rendements souvent supérieurs.
Par contre, dans les zones équatoriales et tropicales, le facteur limitant n’est plus la température, mais l’eau. Aussi faudra-t-il attendre l’établissement de la saison des pluies pour semer.
La profondeur du semis est très
variable. Elle sera forte (6 à 8 cm) si on redoute un rapide dessèchement ou des dégâts d’Oiseaux. Dans le cas contraire, elle sera faible (2 à 3 cm), ce qui permettra une levée rapide de la plante.
On recherchera aussi le peuplement optimal correspondant au meilleur rendement en grain. Pour la majorité des variétés cultivées aujourd’hui, la densité optimale correspond à la production d’un épi par plante. Cet optimum sera fonction de la précocité des variétés, des disponibilités en eau et de la richesse du sol. Pour réaliser une parfaite régularité de la répartition des semences sur la ligne tant en espacement qu’en profondeur, on utilise un semoir de précision.
Le Maïs est très sensible aux mauvaises herbes qui le concurrencent pour l’espace, l’alimentation hydrique et minérale : on doit les détruire précocement. Les moyens peuvent être mécaniques (binage) eu chimiques (utilisation des triazines).
Le Maïs dans la
succession des cultures
On est obligé de faire succéder diverses cultures pour maintenir à long terme la fertilité du sol. Cela est moins vrai pour le Maïs, car il laisse une terre propre grâce à l’emploi des désherbants très efficaces et de forts résidus de récolte.
L’introduction du Maïs dans la succession des cultures aboutit à libérer tard les terres ; aussi sera-t-il parfois difficile de le faire suivre par une culture d’hiver. Par contre, l’établissement d’une culture au printemps ne présentera pas de difficultés. Aujourd’hui, la tendance en France est de faire succé-
der Maïs sur Maïs.
La fertilisation
Pour vivre et se développer normalement, le Maïs doit trouver dans le sol sous forme soluble tous les éléments minéraux dont il a besoin, notamment l’azote, le phosphore et le potassium.
L’azote favorise la croissance des parties vertes (jeunes tiges, feuilles).
Il est rapidement assimilé lorsque les conditions d’humidité sont favorables.
Les plus gros besoins du Maïs en azote se situent pendant les 30 à 40 jours qui encadrent les floraisons. Ainsi, dans les régions très sèches pendant l’été, toute la fumure azotée sera répandue au semis. Dans les régions plus arrosées, une partie seulement sera mise au semis, et le reste lorsque la plante aura atteint 40 à 50 cm.
L’acide phosphorique entre dans la composition des différents tissus, en particulier des racines et du grain. Le Maïs doit donc disposer de phosphore soluble en début de végétation et au moment de l’épiaison. On pourra apporter la fumure phosphatée en deux fois ; la plus grosse partie sous forme moins soluble au labour, le reste sous forme plus soluble au semis.
La potasse entre dans la composition des jus cellulaires de tous les organes végétatifs. La solution du sol devra donc être riche au moment de la croissance rapide du Maïs. L’épandage de la potasse peut se faire en totalité au labour.
Les quantités d’engrais à appor-
ter dépendront de la richesse du sol, des conditions d’humidité (irrigation, azote) et des quantités exportées par les plantes, qui sont fonction de la densité de peuplement et de la productivité des variétés.
Récolte et conservation
Le Maïs est mûr bien avant que son grain ne soit sec.
La méthode traditionnelle de récolte consiste à cueillir manuellement les épis. On les fait sécher après avoir retourné les spathes.
La récolte mécanique se fait grâce à des cueilleurs-épanouilleurs (corn-picker), qui arrachent les épis des tiges. Les épis sont ensuite séchés dans des cribs, puis égrenés une fois secs (humidité inférieure à 15 p. 100).
D’autres machines récoltent en grains.
Ce sont les ramasseuses-égreneuses (ou corn-sheller) et les moissonneuses-batteuses. Elles ne peuvent être utilisées que lorsque les grains sont suffisamment secs (30 p. 100 d’humidité environ).
Pour bien conserver les grains, on doit ramener leur humidité à 15 p. 100
en utilisant des installations de séchage.
Utilisations
L’industrie utilise le Maïs dans les semouleries et les amidonneries. Les maïseries produisent des semoules destinées à la consommation humaine ou à la fabrication de la bière. Les sous-produits, à l’exception du germe dont on extrait l’huile, sont récupérés pour l’alimentation animale. Les amidonneries récupèrent l’amidon, principalement utilisé en glucoserie.
Le bétail consomme une grande
partie, directement ou par incorporation aux aliments composés. On peut utiliser le Maïs pour les animaux sous forme de fourrage vert ou d’ensilage.
L’ensilage se fait lorsque le rendement en matières sèches atteint sa valeur maximale (grain au stade pâteux - pâ-
teux dur).
CÉRÉALES TROPICALES
ET MÉDITERRANÉENNES
Le Riz
Cette céréale est l’aliment de base de plus du tiers de l’humanité. Sur 280 Mt de Riz paddy produites en 1968,
260 Mt provenaient de l’Asie. Il n’y a que dix ans que la production mondiale de Blé dépasse celle du paddy.
Botanique
Les Riz cultivés appartiennent au genre Oryza L, de la tribu des Oryzées, famille de Graminacées. Le genre est caractérisé par des épillets bisexués en panicules, des glumes rudimentaires et des glumelles enfermant étroitement le caryopse. La classification des espèces du genre Oryza n’est pas arrêtée. Le symposium sur la génétique du Riz de 1963 a reconnu provisoirement 25 es-pèces annuelles et pérennes, dont 6
encore incertaines. Des critères cyto-génétiques et phylogéniques ont permis de reconnaître le monophylétisme des deux espèces cultivées, Oryza sativa (expansion mondiale) et Oryza glaberrima (Afrique occidentale), downloadModeText.vue.download 538 sur 573
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4
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qui admettent Oryza perennis comme forme ancestrale. O. sativa et O. glaberrima sont annuelles, mais elles ont des formes rhizomateuses pérennes et des formes flottantes.
On s’accorde pour situer l’origine d’O. sativa dans le Sud-Est asiatique, dans la péninsule Indochinoise. Elle était déjà très répandue 3 000 ans avant notre ère en Inde et en Chine. Son extension vers le Bassin méditerranéen daterait de l’empire d’Alexandre le Grand.
Le Riz O. glaberrima est africain. La riziculture centrale nigérienne se serait formée vers 1 500 avant notre ère. Elle s’est étendue jusqu’au Sénégal. Ayant été peu améliorée, cette espèce est en régression.
Agronomie et amélioration du Riz
Jusqu’en 1958, les classifications des variétés d’O. sativa se fondaient sur les caractères morphologiques de l’épillet et du caryopse. Elles distinguaient les Riz à grain court, d’origine insulaire (Riz Japonica), et les Riz à grain long, d’origine continentale (Riz Indica), ainsi qu’un grand nombre de varié-