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En Afrique occidentale, le Sorgho est

en tête de rotation derrière défriche, suivi du Millet et d’une jachère de dix ans. En Afrique orientale et aux États-Unis, le Sorgho est en rotation avec le Coton ou une autre culture sarclée, ce qui permet une lutte efficace contre les adventices. C’est notamment avec cette culture qu’ont été mises au point les méthodes de dry-farming aux États-Unis. En zone tropicale, le semis s’effectue avant la fin de la saison des pluies ; 4 à 6 mois après, la récolte a lieu en saison sèche, la panicule est coupée, séchée, battue et les grains (contenant 10 à 12 p. 100 d’humidité) sont stockés. Les rendements courants en région tropicale varient de 5 à 10 q/

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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4

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ha ; ils atteignent 20 q/ha dans les meilleures conditions. Aux États-Unis, les rendements moyens ont doublé en dix ans, grâce à l’extension hors des zones sèches et à la découverte des hybrides très productifs (en 1969, 329 q/ha).

Utilisation du Sorgho à grains

Le Sorgho est considéré comme la seconde céréale pour sa valeur alimentaire, derrière le Blé. Équivalent du Maïs pour sa valeur énergétique (340 cal/100 g), il a une teneur en protéines (10 à 12 p. 100) et en calcium proche de celle du Blé. Traditionnellement utilisée pour des bouillies et des galettes, la farine de Sorgho, mélangée à celle de Blé, est panifiable et fait un bon pain. Aux États-Unis et en Europe, le Sorgho est utilisé pour l’alimentation du bétail (Porcs et volailles).

Production et commercialisation

Les chiffres mondiaux sont à utiliser avec précaution, car Millets et Sorgho ne sont pas toujours distingués. En 1950, les États-Unis produisaient, sur 3 Mha, 4 Mt de Sorgho ; en 1966, sur 5 Mha, ils produisaient 20 Mt, dont ils exportaient 6 Mt (près de 90 p. 100 du commerce mondial). La venue du Sorgho sur la scène du commerce international est récente ; le volume commercialisé n’est pas stable. Les principaux

clients des États-Unis sont l’Extrême-Orient (3 Mt en 1966) et l’Europe. Le groupe des céréales secondaires (Orge, Avoine, Seigle), qui avait déjà perdu le second rang dans le commerce mondial au profit du Maïs dans la période 1955-1960, s’est vu ravir le troisième rang par le Sorgho en 1967.

Les Millets

C’est le nom général donné aux cé-

réales à très petits grains (ou petites céréales). Ce groupe est constitué par différentes espèces de Graminacées. La culture des Millets est très ancienne ; il en a été identifié dans de nombreuses stations néolithiques. En Europe, c’était au Moyen Âge une culture importante, qui a régressé à la suite du développement des cultures de Pomme de terre et de Maïs. Elle se maintient encore dans les régions pauvres et en Europe orientale. En Afrique, en Inde et en Extrême-Orient, des espèces se maintiennent là où ni le Riz ni le Sorgho ne peuvent être cultivés en culture principale.

Botanique

Les Millets sont des espèces annuelles que l’on peut rapporter à neuf genres distincts. Six d’entre eux appartiennent à la tribu des Panicées, caractérisée par des épillets à fleur complète le plus souvent accompagnée d’une fleur mâle ou stérile, des glumes herbacées ou membraneuses et des glumelles de fleurs fertiles souvent coriaces.

— Panicum miliaceum L, ou Millet commun. C’est le Millet type de nos régions, probablement connu des Romains. Il est encore cultivé en Europe orientale, en Inde, en Chine, en Corée.

La tige peut atteindre 1,50 m ; l’inflorescence est une panicule étalée.

— Setaria italica, ou Millet des Oiseaux, ou Panic. Plante fourragère aux États-Unis, son grain sert à l’alimentation humaine en Inde et en Malaisie.

L’inflorescence est une grappe compacte, les pédicelles ont des soies. Variable selon les variétés, la hauteur de tige peut atteindre 2 m.

— Digitaria exilis, le « fonio » du

Fouta-Djalon et du Sénégal. C’est une petite plante (50 cm) dont l’inflorescence est constituée de 2 à 4 rameaux digités.

— Echinochloa frumentacea Link et E. colona Link. Ce genre est très ré-

pandu dans les régions tropicales, en Inde et en Chine.

— Paspalum scrobiculatum L. Cette plante est cultivée en Inde, sur les sols très pauvres.

— Pennisetum, ou petit mil, ou mil à chandelle, ou mil d’Égypte. On a reconnu huit espèces différentes du genre Pennisetum parmi les variétés cultivées. Ces espèces étant interfécondes, les types intermédiaires sont fréquents.

La tige est haute (3 m), l’inflorescence terminale est un faux épi cylindrique, conique ou fusiforme, dont la longueur varie de 5 cm à 2 m, le diamètre de 1

à 7 cm. Originaire d’Afrique, le mil à chandelle y est très répandu et se cultive en Inde. Le genre Pennisetum est de loin le Millet le plus important des régions sèches ; il a fait l’objet de fructueuses améliorations génétiques au cours des dernières années.

Les trois autres Millets appar-

tiennent à des tribus différentes.

— Eleusine coracana Gaertn., ou Eleusine, fait partie de la tribu des Chlori-dées. C’est une plante de 0,6 à 1,2 m, dont l’inflorescence est formée d’un faisceau de 4 ou 5 épis à l’extrémité de la tige (épis incurvés vers le centre du verticille, les épillets étant disposés sur la face extérieure des épis). Millet le plus cultivé dans le Nord-Est africain, où il supporte des conditions de maturation plus humides que le Sorgho, l’Eleusine se rencontre aussi en Inde, en Chine et au Japon.

— Eragrostis tef Zucc. Cette plante appartient à la tribu des Agrostidées.

C’est le « tef » éthiopien, céréale de petite taille des régions montagneuses.

En Afrique du Sud, on distingue des variétés précoces (3 mois), à grain blanc, et des variétés tardives (5 mois), à grain rouge.

— Coix lacrima Jobi L. Cette plante est de la tribu des Maydées. Ce Millet

se rapproche du Maïs par ses épillets unisexués, mais les fleurs mâles sont à la base et les épis au sommet. Un pied peut donner plusieurs récoltes. Il est cultivé en Inde, en Malaisie et au Japon.

Agronomie

Tous les Millets ont un développement analogue à celui du Sorgho, le tallage étant parfois plus abondant. Leur particularité provient en général de la briè-

veté de leur cycle végétatif : 2 à 3 mois pour les plus précoces, 5 mois pour les tardifs. Les Millets peuvent donc se développer à maturité juste derrière quelques pluies (d’où leur extension en zone tropicale sèche), ou bien pendant une très courte durée de climat favorable pour la température ou les pluies (d’où son maintien en zones montagneuses et continentales). Outre ce caractère commun, les Millets supportent bien les températures élevées ainsi que la sécheresse, et se contentent de sols légers. Le Millet commun et le panic cultivé en Europe se rencontrent au sud de l’isotherme 17 °C du mois de juin. Avec une température de 10 °C

nécessaire pour la germination, une somme de températures de 2 000 °C

peut suffire pour le cycle végétatif des Millets de pays tempéré. En condition tropicale, une moyenne journalière de 28 °C est un optimum. Il est à signaler que, pour des jours de durée supérieure à 12 heures, l’Eleusine, le « fonio » et Digitaria ne fleurissent plus, ce qui impose d’accorder les dates de semis avec les saisons.

Pour les autres Millets, en région tempérée, c’est la température qui règle la date de semis, en zone tropicale, ce sont les pluies. La conduite de la culture diffère peu de celle des autres céréales.

La place des Millets dans les rotations culturales est souvent de suivre une céréale plus riche, Froment, Seigle ou Sorgho. Ils se maintiennent en des milieux ingrats avec des rendements très acceptables. En Allemagne, on obtient du Millet commun 16 à 25 q/ha par récolte en moyenne. En Inde (panic, mil à chandelle, Eleusine...), si les rendements moyens n’excèdent guère 5 q/