ha, on a obtenu des rendements de 20
à 30 q/ha avec de l’Eleusine irriguée.
En Afrique, les rendements varient de 5 à 10 q/ha, et même à 20 q/ha dans les meilleures cultures de « fonio ». Au Brésil, avec le Coix lacryma Jobi, on obtient au cours de deux récoltes annuelles 40 q/ha par an. Il est à signaler que, dans de nombreuses contrées, il est de coutume d’associer le Millet à d’autres plantes telles que le Sésame ou les Légumineuses. Cela explique qu’il soit impossible d’estimer la production exacte de Millet dans le monde.
Utilisation et production
Les balles du grain sont coriaces, et le décorticage est une opération difficile.
Le procédé du pilonnage est le plus employé, mais cet usinage occasionne beaucoup de pertes, qu’il est difficile d’estimer (25 à 60 p. 100 de pertes).
Il y a un fort décalage entre la quantité produite au champ et la quantité consommée. Les valeurs alimentaires des Millets varient entre celle du Blé et celle du Riz. Leur composition vitaminique et protéinique est particulièrement équilibrée et adaptée aux besoins humains. La farine sert à confectionner des bouillies et des galettes ; mélangée à la farine de Blé, elle est panifiable.
En Afrique, la semoule de Millet sert à la préparation du couscous. En Inde, le bétail utilise les pailles, dont la valeur fourragère est particulièrement éle-vée. Citons l’utilisation particulière du panic pour l’alimentation des Oiseaux d’agrément.
L’Inde, l’Extrême-Orient et
l’Afrique tropicale sèche restent les principales régions de production de Millet et de mélange de grains. De downloadModeText.vue.download 541 sur 573
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4
2220
1950 à 1966, la production de Sorgho, Millet et mélanges est passée de 47 Mt à 84 Mt. Si cette augmentation est surtout due au Sorgho, on ne saurait sous-estimer la croissance des Millets. Mais, alors que ce sont les rendements qui s’améliorent pour le Sorgho, ce sont les surfaces qui augmentent pour les Millets. Pour répondre à la poussée démographique en Inde, les terres les
plus pauvres, jusqu’ici délaissées, sont emblavées ; en Afrique, fait plus grave, ce sont les jachères qui sont amputées.
A. F., Y. P., F. R.
P. Jonard, les Blés tendres cultivés en France (I. N. R. A., 1952). / R. Cerighelli, Cultures tropicales (Baillière, 1955). / F. A. O., Statistique du commerce mondial des céréales (Rome, 1956 et suiv., éd. annuelle) ; Statistique de production (Rome, 1956 et suiv., éd. annuelle) ; Interrelations économiques entre les céréales et le riz (Rome, 1965) ; le Blé dans l’alimentation humaine (Rome, 1970). / C. M. Messiaen, Physiologie du développement chez Zea Mays (I. N. R. A., 1963). / C. Moule, les Variétés d’avoine cultivées en France (I. N. R. A., 1965).
/ R. F. Peterson, Wheat (New York, 1965). /
M. Simon, Identification et classification des variétés d’orges cultivées en France (I. N. R. A., 1965). / A. Angladette, le Riz (Maisonneuve et Larose, 1966). / P. Grignac, Contribution à l’étude du « Triticum durum » (I. N. R. A., 1966).
/ F. L. Mifthorpe et J. D. Ivins, The Growth of Cereals and Grasses (Londres, 1966). / W. H. Pierre (sous la dir. de), Advances in Corn Production (Ames, Iowa, 1966). / P.J. Salter et J. E. Goode, Crop Responses to Water at Different Stages of Growth (Fareham, 1967). / P. Hugues, les Sorghos fourrages (I. N. R. A, 1968).
LES INDUSTRIES DES
CÉRÉALES
Le tonnage de céréales alimentant les industries françaises est voisin de 10 Mt.
Introduction
Le chiffre d’affaires de l’ensemble des industries céréalières suit de très près celui de l’industrie laitière, et ces deux groupes sont nettement en tête des industries alimentaires.
On peut classer les principales industries céréalières en deux grandes catégories :
y industries de première transformation (ou agricoles) :
meunerie [4 800] (2 500)
semoulerie [500] (10)
rizerie [100] (20)
maïserie [100] (20)
amidonnerie (Maïs, Froment) [400] (5) malterie [600] (40)
fabrication d’aliments du bétail [3 500]
(1 000)
[ ] tonnage en milliers de tonnes de céréales transformées
( ) nombre d’usines en activité ; y industries de seconde transformation (ou alimentaires) :
boulangerie et pâtisserie artisanale
[4 700] (45 000)
biscotterie et pain grillé [120] (100) biscuiterie, pâtisserie industrielle [250]
(400)
produits diététiques [70] (100)
pâtes alimentaires [350] (100)
brasserie [2 000] (100)
glucoserie et autres transformations de l’amidon [220] (3)
[ ] tonnage en milliers de tonnes de produits finis
( ) nombre d’entreprises en activité.
Les industries agricoles et alimentaires ont une origine artisanale, et, pour beaucoup, l’industrialisation ne remonte qu’à une, deux ou trois géné-
rations ; la plupart de ces industries ont encore un caractère très familial. Elles sont à la fois tributaires de l’industrie pour les méthodes et de l’agriculture pour les matières premières (avec la contrainte d’une production saisonnière variable en qualité et en quantité) ; en plus de ce handicap, la concurrence est sévère sur le plan national (très grand nombre de petites industries marginales dû à leur origine) et international.
Les industries des céréales doivent se concentrer pour atteindre la taille européenne, mais la mutation est difficile et longue ; dans chaque secteur, quelques grandes maisons (ou groupements industriels) réalisent environ la moitié de la production, et le reste se trouve partagé souvent par des centaines de petites affaires.
Conservation des grains
L’importance des céréales pour
l’Homme est due non seulement à
leur grande richesse énergétique, mais aussi à leur grande facilité de conservation. En même temps que les grains se gorgent de matières de réserve (amidon,
matières azotées...), ils se déshydratent lentement et progressivement, et, au moment de la moisson, leur teneur en eau est voisine de leur état d’équilibre (15 p. 100) ; c’est à cette siccité que les produits céréaliers doivent leurs 3 400 cal/kg ainsi que leur résistance à l’attaque des micro-organismes.
Si les grains sont récoltés dans de mauvaises conditions, si on les laisse s’humidifier (les grains sont très hygroscopiques), les Moisissures commencent à proliférer, puis les Bactéries et Levures (au fur et à mesure que la masse de grains devient plus humide et plus chaude), provoquant réchauffement des grains et une profonde altération de la qualité (fonction de trois facteurs : teneur en eau, chaleur, durée).
Les Insectes (adultes et larves) et les Acariens sont des prédateurs puissants. On connaît des États en voie de développement dont la production de grains pourrait être excédentaire si les larves de l’Alucite (petit Papillon) ou les Charançons ne consommaient pas, en 4 mois, 40 p. 100 des récoltes.
Les grains sont également des proies recherchées par les Rongeurs et les Oiseaux.
On évalue les pertes annuelles
mondiales de grains au moment de la récolte et au cours de l’entrepo-sage à près de 200 Mt (15 p. 100 des récoltes) ; c’est d’autant plus catastrophique que ce sont les pays en voie de développement qui subissent les pertes les plus sévères.
La récolte à la moissonneuse-batteuse a supprimé la conservation des downloadModeText.vue.download 542 sur 573
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4
2221
gerbes de Blé en meules, et on entrepose les grains dans des magasins et surtout dans des silos, que l’on doit équiper pour la réception rapide, la manutention automatique, le traitement des grains (séchage, désinsectisation), le stockage de longue durée (contrôle de la température des grains...) et la livraison économique de lots importants