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les tholoi antiques ou les baptistères, mais prévu à l’intérieur d’une cour qui aurait été ronde elle aussi, si l’on en croit Serlio*.

En 1503, Jules II succède à Pie III.

Imbu de grandeur, le pape désire des artistes capables de lui fournir du colossal, et Bramante est de ceux-là. À

Saint-Pierre, au milieu des ruines de la vieille basilique, le pape veut avoir son tombeau. Ce programme funéraire suffirait à motiver l’adoption du plan central, cher à Bramante, hanté (comme le seront tant d’architectes) par la vision du Panthéon. Le projet comportera une coupole, à la croisée de quatre vaisseaux égaux terminés par des absides ; entre les branches, de petites coupoles et des clochers. L’ensemble, équilibré et léger, n’est pas sans rappeler certaines des propositions faites en 1488

(avec participation de Bramante) pour la cathédrale de Pavie, où l’influence byzantine, et même ottomane, n’était peut-être pas absente. Pourtant, la réfé-

rence en reste surtout romaine : c’est celle des grands thermes, avec leur savant contre-butement, et de la Villa Hadriana de Tibur. Michel-Ange reprendra le thème du dôme, mais, après lui, on en reviendra à la fonction basilicale de Saint-Pierre.

Jules II voulut aussi avoir son palais, et Bramante lui présenta un projet grandiose, qui fut partiellement réalisé. On commença par élever les trois étages des « loges » de la cour de San Damaso — qui devaient être décorées par Raphaël* ; puis on réunit le palais de Nicolas V et Sixte IV à la Villa du Belvédère, plantée sur une hauteur, à 300 mètres de là, par deux galeries bordant une immense cour. Pour corriger sa position biaise, la villa fut masquée par une façade creusée d’une énorme niche où se dresse, sur un haut pié-

destal, la pigna qui donne son nom à la cour. Celle-ci était prévue pour des tournois ; on en corrigea la dénivellation par une série d’escaliers d’un type qui sera repris à la Villa d’Este, et plus tard au château Neuf de Saint-Germain. La mode des tournois passée, on remplaça les escaliers par le « brac-chio nuovo », ensemble transversal qui rend inintelligible la composition de Bramante.

Rome suivit l’exemple du pontife : les vieux palais-forteresses firent place aux villas à la romaine, élevées par le vieux maître ou par ses disciples. Il devenait urgent d’aménager la ville et d’assurer au Vatican rénové des accès plus commodes. Bramante perça largement dans les vieux quartiers, n’hésitant pas à démolir les vestiges antiques, quitte du reste à en récupérer les maté-

riaux ; on le qualifiait de ruinante, le faiseur de ruines ! Attaquant partout à la fois, au gré des velléités de Jules II, Bramante ne put rien finir : il mourut peu après le pontife, ayant fourni dix années d’un effort incessant. Là réside le drame de l’homme qui mit en chantier la Rome moderne : nous sommes réduits à l’admirer pour des chefs-d’oeuvre disparus.

H. P.

C. Baroni, Bramante (Bergame, 1944). /

O. H. Förster, Bramante (Vienne-Munich, 1956).

/ A. Bruschi, Bramante architetto (Bari, 1969).

Branchiopodes

Sous-classe de Crustacés* inférieurs, comprenant des formes de petite taille, comme les Daphnies, les Apus, les Artémies, qui vivent dans l’eau douce ou salée.

Les Branchiopodes sont les Crus-

tacés les plus primitifs. Formé d’un nombre très variable de segments, leur corps, couvert ou non d’une carapace, porte des appendices peu différents les uns des autres.

On les répartit en quatre ordres :

— les Anostracés (Branchipus, Chiro-cephalus, Artemia), qui ont un corps allongé sans carapace, deux yeux pédoncules, deux antennes bien développées chez le mâle, onze ou dix-neuf paires d’appendices et un abdomen terminé par une courte furca ;

— les Notostracés (Apus, Lepidurus), qui possèdent une carapace formant un bouclier dorsal, des yeux sessiles, des antennes réduites, de quarante à soixante-trois paires de pattes et une furca à nombreux articles.

Ces deux premiers ordres forment ensemble, pour la plupart des auteurs, le super-ordre des Phyllopodes ;

— les Conchostracés (Estheria), qui ont le corps et la tête enfermés dans une carapace bivalve, des yeux sessiles et fusionnés, des antennes biramées natatoires, de dix à vingt-sept paires d’appendices et une furca en forme de griffe ;

— les Cladocères, qui montrent une carapace bivalve recouvrant le corps (Daphnia) ou réduite (Polyphemus, Leptodora), des yeux sessiles fusionnés en une masse unique, des antennes biramées natatoires, quatre à six paires d’appendices et une furca en forme de griffe.

Les Cladocères vivent dans les eaux douces calmes, lacs, étangs, où ils pullulent souvent ; quelques-uns sont marins. Beaucoup de Phyllopodes fré-

quentent les mares et les flaques temporaires, s’y développant avec une rapidité extraordinaire ; d’autres, comme Artemia, se rencontrent dans les marais salants et supportent des variations importantes de salinité ; chez toutes ces formes, les oeufs restent vivants, même après une période prolongée de dessiccation, et leur légèreté facilite leur dissémination.

Les Cladocères nagent par bonds, grâce aux battements des antennes, les Anostracés et les Notostracés utilisent les ondulations de leurs multiples pattes, les premiers nageant sur le dos, les seconds indifféremment sur le dos ou sur le ventre.

Les Anostracés et les Daphnies se nourrissent de plancton, que leurs pattes rassemblent en un boudin

ventral conduit vers la bouche. Les Conchostracés puisent dans la vase des proies microscopiques. Les Notostracés sont carnassiers : Lepidurus apus vit dans le même biotope que Chiroce-phalus diaphanus et s’en nourrit ; Apus cancriformis fait de même avec Bran-

chipus pisciformis. Les Cladocères Polyphemus et Leptodora sont également carnivores.

Chez beaucoup de Branchiopodes,

on constate une « disette de mâles », ou spanandrie. La reproduction se fait alors selon des cycles, qui ont été bien étudiés chez les Daphnies. Dans un étang d’une région tempérée, on ne rencontre, pendant la belle saison, que des femelles qui produisent des oeufs parthénogénétiques ; ceux-ci se développent dans la cavité incubatrice de la mère et donnent uniquement des femelles ; en automne, les oeufs parthénogénétiques donnent des mâles et des femelles ; celles-ci produisent des oeufs qui seront fécondés et persiste-ront pendant l’hiver dans une enveloppe appelée éphippie provenant de la carapace maternelle ; au printemps, ces oeufs donneront uniquement des femelles. Un tel développement, où alternent en un an une phase avec parthénogenèse et une phase avec fécondation, est dit monocyclique. Dans des mares où les conditions défavorables peuvent apparaître, non seulement en hiver (froid), mais aussi en été (sécheresse), le développement peut être bi-

ou polycyclique. Dans les grands lacs, où les conditions sont plus constantes, il devient acyclique, et les mâles n’apparaissent jamais.

Chez les Cladocères, le développement est direct ; chez les Phyllopodes, l’oeuf fournit une larve nauplius, et le développement comporte des métamorphoses.

Les Branchiopodes sont parmi

les Crustacés les plus anciennement connus. Au Cambrien vivaient des Crustacés ressemblant à des Anostracés ou des Notostracés. Estheria est connu depuis le Dévonien, et n’a pas changé depuis. Lepidocaris rhyniensis du Dévonien est voisine d’une forme actuelle récemment découverte (Hut-chinsoniella) ; pour eux, on a créé la sous-classe des Céphalocarides, qui downloadModeText.vue.download 66 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4

1745

serait à l’origine des Anostracés et des Notostracés.

M. D.

Brâncuşi

(Constantin)

Sculpteur roumain de l’école de Paris (Pestişani Gorj 1876 - Paris 1957).