Les métaux d’apport les plus utilisés sont des alliages d’aluminium et de silicium ; de cuivre et de potassium ; d’argent, de cuivre, de zinc et de cadmium avec éventuellement du nickel ; d’or, de cuivre et de nickel ; de ma-gnésium, d’aluminium et de zinc ; ou encore de nickel, de chrome, de bore, de fer et de silicium. Les assemblages à braser doivent être des assemblages avec contact de surface : le brasage bout à bout, sans recouvrement, de deux tôles ne conduit pas à un assemblage résistant.
Une brasure correctement effectuée est étanche aux liquides et aux gaz.
G. F.
H. R. Brooker et E. V. Beatson, Industrial Brazing (Londres, 1953). / Armour Research Foundation of Illinois, The Fundamentals of Brazing (Washington, 1958). / American Welding Society, Brazing Manual (New York, 1963 ; trad. fr. Manuel du brasage, Dunod, 1966). /
L. Mendel, Manuel pratique de soudage au chalumeau et d’oxycoupage (Dunod, 1965 ; nouv.
éd., 1970). / C. F. Keel, Der praktische Autogen-Schweisser (Bâle, 1968). / L. Ducros, le Brasage (Baillière, 1970).
Brasília
Capitale du Brésil ; 538 000 hab.
C’est en 1960 que Brasília a remplacé Rio de Janeiro dans les fonctions de capitale du Brésil. Brasília est née d’une décision politique visant à donner au Brésil une capitale située dans l’intérieur des terres, afin de pallier le déséquilibre que présente le réseau urbain de ce pays. (Par suite de l’héritage
colonial, presque toutes les grandes villes sont des villes portuaires, ou du moins localisées dans la frange littorale du territoire.)
Brasília se situe au coeur du plateau brésilien, dans une région jusqu’alors pratiquement vide d’hommes et dont l’économie, extrêmement précaire, reposait sur l’élevage extensif.
Bilan actuel des fonctions
Avec actuellement plus de 500 000 habitants, Brasília est déjà une ville importante. C’est avant tout une ville administrative, où se réunissent désormais les pouvoirs politiques et où ont été transportés une bonne partie des bureaux des différents ministères, provoquant ainsi la migration de fonctionnaires. Cette population aux revenus relativement élevés a entraîné le développement d’autres activités tertiaires : commerce et services divers.
Outre ces activités tertiaires, Brasília possède un certain nombre d’activités industrielles. Mais celles-ci restent liées, très souvent, à la construction de la ville, qui n’est pas achevée. Il s’agit d’une fonction industrielle temporaire, plutôt que d’une vocation déjà bien établie, et l’achèvement de la ville donnera lieu à un délicat problème de reconversion industrielle.
D’une façon générale, on peut constater une certaine disharmonie parmi les fonctions de la ville ; Brasília, pour le moment, ne vit guère que de sa fonction de capitale fédérale, à laquelle s’articulent d’autres activités induites de cette fonction principale, et non pas des fonctions équilibrées, ayant leurs propres facteurs d’implantation et de dynamisme.
Pourtant, Brasília est maintenant reliée à la plupart des grandes villes du Brésil par des routes, souvent asphaltées, et bien entretenues (routes vers Rio de Janeiro, São Paulo,
Porto Alegre), route plus précaire de Brasília à Belém ; d’autres, en cours de construction, permettront à la capitale fédérale de rayonner sur l’ensemble du Brésil. Pour le moment, ces routes auraient dû permettre au moins à Brasília de devenir un pôle de développement pour l’espace environnant. En fait, la
faiblesse de la population et sans doute aussi la précarité des sols ont empêché jusqu’à maintenant un véritable essor de l’agriculture dans la région. Celle-ci n’a pas encore subi l’impact décisif de la grande ville.
Une ville planifiée
La ville a été construite en fonction d’un plan d’ensemble qui a fixé, d’une façon très précise, l’utilisation de chaque fraction de l’espace. Le site lui-même a été aménagé par les hommes : un barrage, en effet, construit en aval du point de confluence de quatre ri-vières, a permis l’inondation de leurs vallées ; c’est ainsi qu’est né le lac digité qui entoure le promontoire où Brasília est construite. La ville, d’autre part, jouit d’un climat lumineux, très sec pendant l’hiver, où la température, oscillant entre 17 °C et 22 °C, est adoucie par l’altitude, qui dépasse 1 000 mètres. Les précipitations sont abondantes (plus de 1 200 mm), tombant surtout d’octobre à mars.
La circulation est très planifiée ; la ville offre un système de voirie sans croisement à niveau, le centre formant un carrefour articulé sur trois niveaux. L’axe principal est à peu près entièrement construit, avec la zone des banques et des ministères, celle du commerce, celle de la culture et des loisirs. Les deux ailes résidentielles, par contre, sont très diversement avancées. L’aile sud est pratiquement achevée, tandis que l’aile nord offre moins d’espace bâti. Le plan pilote, en effet, ne laisse guère de place à une population de faible niveau de vie, étant donné le type de constructions qu’il prévoit.
Aussi, en dehors de l’espace urbain proprement dit, aménagé en fonction du plan pilote, des villes satellites ont-elles grandi, qui groupent la majorité downloadModeText.vue.download 73 sur 573
La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4
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de la population. Ces villes sont faites de bidonvilles ou bien, lorsqu’elles ont
été planifiées, elles aussi, de petites maisons précaires correspondant au niveau de vie réel de cette vaste fraction de la population qui n’a pas accès aux emplois administratifs. Ces villes satellites comptent plus de 400 000 habitants, contre environ 100 000 pour la ville elle-même.
Ainsi, à la ville planifiée, parfaitement organisée, mais conçue dans le cadre d’une société développée, s’oppose la réalité actuelle d’un pays encore sous-développé, où les inégalités sociales se manifestent dans l’organisation de l’espace. Brasília sera peut-
être la grande métropole d’un pays économiquement équilibré, elle n’est encore que la capitale, un peu artificielle, d’un pays sous-développé.
M. R.
L’urbanisme de Brasília
Trois noms restent attachés à la ville de Brasília : Juscelino Kubitschek, Lúcio Costa, Oscar Niemeyer.
Le premier acte de Kubitschek, lorsqu’il devint président de la République, en 1956, fut de créer un organisme chargé d’étudier et de réaliser le projet de la
« Nouvelle Capitale », dont on parlait déjà depuis un siècle. Malgré une hostilité et des réticences affirmées, tant au sein du gouvernement que dans l’opinion publique, Kubitschek réussit à mener à bien la tâche qu’il s’était fixée : « faire participer tout le territoire au progrès général du Bré-
sil ». À ce titre, Brasília est plus qu’une ville, c’est un symbole. Sous l’action du président, 50 000 ouvriers avaient bâti en trois ans l’essentiel de la capitale fédérale. En avril 1960, son inauguration solennelle fut suivie du transfert des Archives nationales
et de diverses administrations. Mais, avec l’élection du nouveau président Jânio Quadros, en 1961, le rythme de construction et de transfert se ralentit singulièrement.
L’opinion publique rendait Brasília responsable de la crise monétaire.
Le concours ouvert en 1956 avait abouti à la présentation de vingt-six dossiers, dont quatre furent primés par un jury international. Celui de Lúcio Costa, qui n’avait pas l’intention de concourir, se réduisait à un simple schéma. Partant d’une croix, indiquant une prise de possession, Lúcio Costa avait esquissé un plan marqué par deux axes dont l’un s’incurvait pour suivre la courbe d’un lac artificiel. L’intégration au site, le caractère monumental symbo-lisant le pouvoir, une certaine rigidité qui obligeait à considérer ce plan comme une entité sont les trois points essentiels qui déterminèrent la sélection du jury. Alliant le fonctionnel et le monumental, il créait d’emblée, et de façon irréversible, une capitale.