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En ce qui concerne la circulation, le principe qui présida à l’élaboration du projet fut l’intégration de l’automobile dans la ville et la séparation du trafic des automobiles et des piétons. Les premiers travaux concernèrent l’infrastructure : transports, énergie, voirie. Le plan directeur d’urbanisme fut établi d’après les premières esquisses. L’axe incurvé, de 10 km de longueur, correspond à l’axe routier sur lequel se sont greffés les quartiers résidentiels. L’axe monumental se développe en forme de fuseau sur 6 km, de la tour de la télévision à la place des Trois-Pouvoirs, où se concentrent les bâtiments officiels.

La jonction de ces deux éléments forme le centre vital de la cité, matérialisé par une plate-forme autour de laquelle s’organisent les bureaux, les hôtels, les commerces, les loisirs.

La localisation des bâtiments officiels avait été décidée en dehors du plan d’urbanisme, et leur réalisation confiée à Oscar Niemeyer*. À l’écart, sur les bords du lac, se trouve le palais de l’Aurore, résidence du président, construite en priorité ; de forme quadrangulaire, l’édifice s’orne en façade d’une série de piliers en forme de losange d’une grande légèreté dans les volumes, d’une pureté dans les lignes que rehausse leur blancheur éclatante.

Sur la place des Trois-Pouvoirs (législatif, exécutif, judiciaire) s’élèvent le palais du Congrès, le palais du Gouvernement et le palais de justice. Ces deux derniers sont caractérisés par le même parti, associant des piliers et des façades en retrait.

Les éléments porteurs, de proportions différentes, ont un rythme identique destiné à faire naître une unité architecturale.

Dominant la place, le palais du Congrès est constitué de trois éléments qui forment une admirable composition : les tours jumelles de l’administration, la coupole du Sénat et la soucoupe du palais des Repré-

sentants. La simplicité des lignes, l’ordonnance des volumes reliés par l’ampleur de la plate-forme créent une harmonie spatiale. Au-delà, de part et d’autre de l’esplanade prévue pour les parades, défilés et manifestations, s’alignent les onze ministères, bâtiments identiques de structure métallique (à l’exception du ministère des Affaires étrangères), dont la rigueur met en valeur, par contraste, les formes souples et élancées des trois palais. D’aspect diffé-

rent, la cathédrale et le théâtre complètent cet ensemble monumental. Les vingt et une paraboloïdes de la cathédrale en béton précontraint, disposés sur un cercle de soixante-dix mètres de diamètre, sont réunis par des pans de verre antisolaire. Le théâtre, masse compacte de béton armé aux couleurs chaudes, a une forme de pyramide tronquée.

La zone résidentielle est constituée d’habitations individuelles disposées en bandes continues ou en « superquadras », carrés de 250 mètres de côté. Ces derniers, conçus pour 3 000 hab., ont des limites nettement définies, soulignées par un rideau de verdure. Chacun est composé de onze à trente-trois immeubles sur pilotis et dispose d’une école primaire. Le groupement de quatre superquadras constitue une unité de voisinage : à la jonction sont implantés les équipements collectifs (ci-néma, chapelle, centre commercial local, établissement d’enseignement secondaire). La réalisation a été confiée à diffé-

rents architectes, Sérgio Bernades, Hélio Uchoa, Oscar Niemeyer, ce qui contribue à rompre l’uniformité par une variété d’implantation et de volume interne.

Née d’un acte politique, Brasília n’a cessé d’avoir ses partisans et ses détracteurs. Si la nouvelle capitale a soulevé une telle polémique c’est qu’elle pose le pro-

blème fondamental de la ville créée ex nihilo. Au-delà de sa signification sur le plan brésilien, certains affirment qu’elle n’est pas la concrétisation d’une conception de la vie urbaine et que symbole, oeuvre d’art, elle n’est pas faite pour l’homme.

M.-M. F.

Bratislava

V. de Tchécoslovaquie, capit. de la Slovaquie, sur le Danube ; 340 000 hab.

Bratislava est établie au débouché des riches terroirs agricoles de Moravie (la Morava conflue avec le Danube en amont de la ville), région de passage entre le Bassin pannonien et la Silésie et, au-delà, les plaines polonaises. La ville commande l’entrée des vastes plaines danubiennes.

Le site est favorable au développement d’une grande ville. La vallée du Danube est rétrécie au franchissement de l’extrémité d’un éperon des Carpates blanches qui s’élèvent jusqu’à plus de 500 m d’altitude. La ville ancienne gardait le passage sur le fleuve ; aujourd’hui, un seul pont conduit en direction de la triple frontière, hongroise et autrichienne, à quelques kilomètres.

Le château (hrad) sur une butte à quelques centaines de mètres du fleuve a été détruit en 1811, mais sa restauration est achevée. Il protégeait un hameau de pêcheurs et une ville-marché (město) peuplée de colons germaniques, d’artisans et de commerçants.

La ville-marché forme encore le noyau de la ville ancienne et enferme les downloadModeText.vue.download 74 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4

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couvents et églises de style baroque, les musées, de vieux hôtels. Le rôle culturel est ancien, attesté par la fondation d’une académie en 1467, d’une université Komenský (ou Comenius), située au bord du Danube. L’apogée de Bratislava se situe en effet aux XVe et XVIe s. La révolution industrielle ne l’a pas favorisée. Budapest, redevenue capitale après la libération de la Hongrie, la concurrence et, en 1880, la po-

pulation n’atteint pas 60 000 habitants (pour les deux tiers des Allemands, en majorité commerçants).

Le développement économique

date de la fondation de l’État tchécoslovaque. La population, qui dépasse 100 000 habitants en 1913, atteint 175 000 en 1940. Aux industries traditionnelles qui travaillaient pour l’Empire austro-hongrois, s’ajoutent des cimenteries, utilisant les calcaires des Carpates blanches, et la mécanique. Le port sur le Danube est en relation avec Vienne et le cours moyen et inférieur du fleuve. Les familles paysannes descendues des montagnes de Slovaquie renforcent la proportion de population slave ; avant 1940, la ville ne comptait plus que 20 p. 100 d’Allemands et 12 p. 100 de Magyars.

Le plan d’industrialisation des

régions les moins développées de la Tchécoslovaquie, devenue démocratie populaire après 1945, accélère le développement de la ville, dont la population a doublé depuis la Libé-

ration et qui se trouve à la tête d’une région de près d’un million d’habitants. Bratislava devient une véritable métropole administrative et politique, siège des organes slovaques, renforcés depuis la création du bipartisme dans le cadre de la République tchécoslovaque. Elle reçoit des investissements proportionnellement supérieurs à ceux de la Bohême en vue de procurer des emplois à la population des campagnes chassée par la collectivisation et la motorisation et d’équilibrer la puissance économique de la Silésie et des régions industrielles du nord de la Bo-hême. L’énergie nouvelle lui est fournie par l’équipement hydro-électrique du Váh et du Hron, presque achevé, complété par celui du Danube, qui est en cours d’achèvement. L’oléoduc de l’Amitié l’atteint depuis 1963 ; en aval de la ville, la raffinerie (Slovnaft) traite plusieurs millions de tonnes de brut et fournit engrais, matières plastiques, caoutchouc synthétique. Le gazoduc venant d’U. R. S. S. et se prolongeant vers l’Autriche la dessert depuis 1967. Le secteur énergétique et chimique emploie près de la moitié des salariés : l’entreprise Dimitrov est une des plus grandes de Tchécoslo-