Выбрать главу

J. D.

Les principaux

collaborateurs de

Brecht

Auteur

Lion Feuchtwanger (Munich 1884 -

Los Angeles 1958). Après des études de philosophie et de littérature à Berlin et à Munich, il devient, en 1908, critique

dramatique, puis entreprend à travers des romans historiques l’évocation des problèmes contemporains. C’est à Munich, en 1919, qu’il se lie d’amitié avec Brecht. En 1923, il participe à l’adaptation de l’Édouard II de Marlowe. Bien que son célèbre récit le Juif Süss (1925) ait été annexé par la propagande antisémite, Feuchtwanger émigré à l’avènement de l’hitlérisme, passe en France, puis aux États-Unis. En 1936, il collabore avec Brecht à la revue mensuelle Das Wort, éditée à Moscou.

Il retrouve Brecht à Hollywood en 1941

et lui apporte, par sa connaissance de la France, de précieux documents pour la composition des Visions de Simone Machard. Feuchtwanger, qui écrira en anglais un récit sur la Résistance fran-

çaise (Simone, 1944), obtiendra ensuite la nationalité américaine.

Metteurs en scène

Erwin Piscator (Ulm 1893 - Starnberg, Bavière, 1966). V. article THÉÂTRE.

Quand commença sa collaboration

avec Brecht, Piscator dirigeait le théâtre de la place Nollendorf : leur commune adaptation des Aventures du brave soldat Schweyk, de Hašek, fut un grand succès. Émigré aux États-Unis, Piscator retrouva Brecht à New York en 1943.

Erich Engel (Hambourg 1891 - Berlin 1966). Après s’être consacré à de nombreuses mises en scène de Shakespeare, il collabore avec Brecht dès 1923 et réalise notamment Dans la jungle des villes, Homme pour homme et l’Opéra de quat’ sous. Après la Seconde Guerre mondiale, il dirige à Munich les Kam-merspiele avant de retrouver Brecht et de prendre part aux plus grandes interprétations du Berliner Ensemble (Mère Courage, Maître Puntila et son valet Matti, le Cercle de craie caucasien, la Vie de Galilée). Il est également le réalisateur de plusieurs films.

Musiciens

Kurt Weill (Dessau 1900 - New York 1950). Après des études à Berlin, il travaille un moment avec G. Kaiser.

Sa première collaboration avec Brecht date du 14 juillet 1927 : il écrivit la musique d’un « song » et les intermèdes

de Mahagonny, jeu sur des poèmes extraits des Sermons domestiques, créé au Festival de musique contemporaine de Baden-Baden. C’est l’esquisse de l’opéra de 1930 (Grandeur et décadence de la ville de Mahagonny), dont Weill composera également la musique. Il travaillera à de nombreuses « pièces didactiques », comme le Vol des Lindberghs, mais sa grande réussite reste l’Opéra de quat’ sous. Avant d’émigrer aux États-Unis, Weill écrivit la musique du ballet de Brecht les Sept Péchés capitaux des petits-bourgeois, qui fut créé, en 1933, au Théâtre des Champs-Élysées, à Paris, sous la direction de George Balanchine.

Paul Dessau (Hambourg 1894). Depuis 1920, il compose de la musique pour de nombreux théâtres et opéras à Cologne, Mayence, Berlin. Émigré en 1933, il retrouve Brecht en 1942 à Hollywood : avec lui de 1943 à 1947, il travaille à un opéra, les Voyages du dieu Bonheur, qui restera inachevé. Rentré à Berlin en 1948, il participe notamment à la création du Procès de Lucullus à la Staatso-downloadModeText.vue.download 81 sur 573

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4

1760

per, puis à la modification de la pièce après les critiques du gouvernement de la R. D. A. En 1951, il collabore à la pièce de circonstance Rapport de Herrnburg, que Brecht compose pour le Festival mondial de la jeunesse démocratique à Berlin-Est.

Hanns Eisler (Leipzig 1898 - Berlin 1962). Après des études à Vienne, il est enrôlé, en 1916, dans l’armée austro-hongroise. Entré au Conservatoire en 1918, il abandonne vite l’enseignement officiel pour celui d’Arnold Schönberg.

En 1924, il obtient le grand prix de Musique de la ville et part enseigner lui-même à Berlin. Il travaille pour l’Union des théâtres ouvriers allemands et commence à collaborer avec Brecht (la Décision, la Mère). Émigré en 1933, il accompagne Brecht en 1934

et 1935 dans des voyages à Londres, à Paris et à New York à l’occasion de la création de la Mère au Civic Repertory Theatre. En 1941, il retrouve Brecht à

Hollywood, travaille à la musique de Schweyk dans la Deuxième Guerre mondiale et enseigne à l’université de la Californie du Sud. Arrêté à la suite de sa comparution en 1947 devant le Comité pour l’examen des activités anti-américaines, il parvient à quitter les États-Unis et s’installe à Berlin, où il dirige la classe de composition de l’Académie des arts de la R. D. A. Il compose la musique de trois spectacles du Berliner Ensemble (la Bataille d’hiver, Katzgra-ben, le Baladin du monde occidental) et une Symphonie allemande (créée à Londres en 1962) sur des paroles de Brecht. Il est également l’auteur de la musique de nombreux films (Les bourreaux meurent aussi, Nuit et brouillard) et de l’hymne national de la R. D. A.

Décorateur

Caspar Neher (Augsbourg 1897 -

Vienne 1962). Ami d’enfance de Brecht, il travailla au festival de Salzbourg et à l’Opéra de Vienne, avant de composer les décors et les costumes de nombreuses pièces de Brecht (Baal, Édouard II, l’Opéra de quat’ sous, Homme pour homme, la Mère, Maître Puntila et son valet Matti, la Vie de Galilée).

Brecht écrit, en 1951, dans l’Architecture scénique du théâtre épique : « Nous commençons parfois les répétitions en ignorant tout des décors, et notre ami Neher se borne à nous dessiner de petites esquisses des événements que nous avons à représenter. [...] Parfois il nous donne ses dessins avant les répétitions et il nous aide à mettre au point les mises en place et les gestes, et même, assez fréquemment, à caractériser les personnages et leur manière de s’exprimer. Ses décors sont tout impré-

gnés de l’esprit de la pièce et éveillent chez les comédiens l’ambition d’être à la hauteur. »

Acteur

Hélène Weigel (Vienne 1900 - Berlin 1971). Après des débuts à Francfort-sur-le-Main, elle vient, en 1923, à Berlin, où elle est engagée au Staatstheater, puis au Deutsches Theater. Elle rencontre Brecht en 1924 et l’épouse en 1928. Elle a interprété tous les grands rôles de son théâtre et contribué fortement à

préciser l’esthétique brechtienne : Comme le planteur pour sa pépinière Choisit les plus lourdes

graines et comme le poète

Pour son poème les mots justes, de même Elle choisit les objets qui sur la scène Accompagneront ses personnages...

écrivait Brecht dans l’Achat du cuivre en 1951.

F Allemagne / Comédien / Théâtre.

G. Nellhaus, Bertolt Brecht. The Development of a Dialectal Poet-Dramatist (Harvard, 1946). / R. Wintzen, Bertolt Brecht (Seghers, 1954 ; nouv. éd., 1964). / E. Schumacher, Die dramatischen Versuche Bertolt Brechts, 1918-1933 (Berlin, 1955). / G. Serreau, Brecht (l’Arche, 1955). / W. Hinck, Probleme der Dramaturgie und Spielweise in Brechts epischem Theater (Göttingen, 1956). / G. Zwerenz, Aristotelische und Brechtsche Dramatik. Versuch einer ästhe-tischen Wertung (Rudolstadt, 1956). / W. Haas, Bert Brecht (Berlin, 1958). / P. Chiarini, Bertolt Brecht (Bari, 1959 ; nouv. éd., 1967). / M. Esslin, Bertolt Brecht, a Choice of Evils (Londres, 1959 ; trad. fr. Bertolt Brecht, ou les Pièces de l’engagement, Julliard, 1961). / R. Grimm, Bertolt Brecht, die Struktur seines Werkes (Nuremberg, 1959). / H. Ihering, Bertolt Brecht und das Theater (Berlin, 1959). / C. Niessen, Brecht auf der Bühne (Cologne, 1959). / J. Willett, The Theatre of Bertolt Brecht (Londres, 1959). / B. Dort, Lecture de Brecht (Éd. du Seuil, 1960 ; nouv. éd., 1972). / M. Wekwerth, Theater in Veränderung (Berlin, 1960). / R. Gray, Brecht (Édimbourg, 1961). / W. Weideli, Bertolt Brecht (Éditions universitaires, 1961). / M. Högel, Bertolt Brecht.