rieure à 20 °C. Cette moyenne est peu représentative pour cette zone qui se caractérise par un été chaud ayant des températures supérieures à 23-24 °C
et un hiver frais dont les températures moyennes s’abaissent au-dessous de 15 °C, voire de 13 °C, avec des coups de froid qui peuvent atteindre des températures inférieures à 0 °C.
Ces gelées posent des problèmes
pour la mise en valeur et notamment pour les cultures. Au nord du tropique, au contraire, il n’y en a pratiquement jamais.
La pluviosité, très inégale, permet de distinguer : des régions très arrosées (Amazonie, plaines littorales atlantique et extrême sud du Brésil) ; des zones de pluviosité moyenne comme le Plateau intérieur, où elle se situe vers 1 200-1 500 mm ; enfin la grande zone du Nordeste, où la pluviosité moyenne annuelle est inférieure à 1 000 mm.
Ces pluies sont tantôt bien réparties au cours de l’année comme en Amazonie, tantôt essentiellement groupées pendant la saison d’été comme dans le Plateau intérieur, tantôt enfin très irrégulières comme dans le Nordeste.
Aussi est-il possible de distinguer plusieurs types de climats auxquels correspondent des types de végétation, qui divisent le pays en cinq grandes régions bioclimatiques.
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La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 4
1766
Les régions bioclimatiques
La première englobe la grande plaine amazonienne et le bas plateau qui s’y intègre au sud-ouest ; c’est le domaine des climats constamment chauds et humides de la zone équatoriale. Les pluies sont partout très abondantes, les hauteurs totales annuelles dépassant souvent 2 000 mm, et la température est constamment élevée ; c’est la zone de la grande forêt équatoriale, tantôt la grande forêt des zones insubmersibles, tantôt une forêt moins élevée, mais beaucoup plus touffue, beaucoup plus impénétrable dans les zones inondables. Quelques petites taches de savanes, au niveau de la zone du Rio Branco, apportent une certaine variété dans cette végétation.
La deuxième grande région bioclimatique est constituée par le plateau intérieur auquel il convient d’ajouter les hautes terres du Brésil moyen, du sud de l’État de Bahia à l’État de São Paulo. C’est la zone du climat tropical à saison sèche marquée, avec des pluies abondantes dont les totaux dé-
passent toujours 1 000 mm par an, mais où existe un contraste très net entre les mois de novembre à avril très arrosés et les mois de mai à septembre dont les totaux mensuels sont inférieurs à 20 mm. Cette saison sèche provoque le remplacement de la forêt par la savane parsemée d’arbres assez rabougris.
La troisième région bioclimatique, l’intérieur du Nordeste, est caractérisée par la semi-aridité résultant davantage de l’irrégularité des pluies que de leur quantité moyenne totale pourtant déjà faible, puisque toujours inférieure à 1 000 mm par an. C’est la région où se pose le problème de l’eau, encore aggravé par l’évaporation intense provoquée par la chaleur constante. La végétation est adaptée à la sécheresse : buissons d’épineux ou cactacées très variées, qui, parfois, impropres à l’alimentation du bétail, se répandent de plus en plus et compromettent l’utilisation de cette végétation, appelée caatinga.
La quatrième région comprend l’ensemble des plaines littorales de l’Atlantique, depuis São Paulo jusqu’à Natal, dans le Nordeste. Malgré des variations assez sensibles dans les totaux pluvio-
métriques, qui peuvent dépasser 4 m dans de petits secteurs de l’État de São Paulo pour se fixer aux alentours de 1 500 mm dans la partie comprise entre Salvador et Recife, cette quatrième zone bioclimatique bénéficie toujours de précipitations abondantes et assez régulières, en dépit de l’esquisse d’une saison sèche. L’hiver, relativement arrosé, a permis le développement, avant les défrichements, d’une forêt tropicale dont subsistent encore des vestiges dans le sud de l’État de Bahia.
La dernière région bioclimatique correspond à la partie située au sud du tropique. Le climat se caractérise par des pluies abondantes bien réparties tout au long de l’année et surtout par l’existence d’un hiver thermique, avec possibilités de gelées. La végétation de cette zone prend des aspects variés : forêt tropicale à feuilles caduques ; forêt de conifères (araucarias) ; taches de savane insérées au coeur des forêts ; prairie, campanha gaúcha annonçant la prairie uruguayenne et la pampa argentine.
La variété de ces ensembles naturels semble promettre de grandes possibilités de mise en valeur. Mais il ne faut pas oublier les contraintes diverses que peut opposer cette nature. La chaleur et l’humidité provoquent, au moins au niveau de l’Amazonie, une exubérance végétale très gênante pour le défrichement de la grande forêt, puis, après le défrichement, pour les cultures, en proie à un nouvel et rapide envahissement de la végétation naturelle. À
cette difficulté s’ajoute aussi l’insalubrité d’une nature chaude et humide propice à la prolifération des microorganismes, causes du paludisme, des amibiases, etc. Enfin la faune très abondante qu’elle abrite n’est pas moins redoutable pour l’homme. À l’apparente richesse de l’Amazonie correspond une nature très contraignante, ce qui peut constituer une explication partielle de la faiblesse de la mise en valeur de cette grande région représentant presque la moitié de la superficie du territoire brésilien.
Dans le Nordeste, la sécheresse
présente un autre type de contrainte, puisque sur l’étendue de cette région, qui correspond à près du douzième de
la superficie du Brésil, se pose le problème de l’eau.
Dans l’ensemble du Plateau inté-
rieur, au climat tropical à saison sèche marquée, ce sont les sols ferrugineux, rouges, profonds, qui constituent par leur médiocrité une contrainte naturelle. Toute mise en valeur inconsidérée peut provoquer leur épuisement rapide. D’ailleurs, ce problème de la fragilité des sols, accentuée par la brutalité des défrichements, se pose dans l’ensemble du Brésil, à l’exception de certaines zones de la plaine littorale atlantique qui bénéficient de sols vraiment riches et d’une nature particuliè-
rement favorable à la mise en valeur.
Les richesses du sous-sol
Région de socle, le Brésil possède de très riches gisements de minéraux va-riés : les gisements de minerai de fer, abondants et à teneur élevée, de l’État de Minas Gerais sont en cours d’exploitation ; d’autres, moins connus, mais, sans doute, importants, dans les États de Mato Grosso, de Goiás ou même dans le Nordeste, constituent d’appréciables réserves.
Les richesses en métaux communs
non ferreux (plomb, zinc, nickel, étain et surtout manganèse) ainsi qu’en minerais plus rares (tungstène, chrome, titane, vanadium, uranium), présents dans les affleurements cristallins du Mato Grosso ou du Minas Gerais ainsi que dans la partie brésilienne du massif des Guyanes, au nord du pays, sont considérables, bien que souvent mal connues. En revanche, les gisements de métaux précieux (or et argent) qui furent à l’origine de la recherche mi-nière au Brésil, au XVIIIe s., sont maintenant en grande partie épuisés. Enfin, au-delà de ce socle qui renferme tant de richesses plus ou moins ignorées et exploitées, les fosses d’avant-pays recèlent sans doute d’importantes ré-
serves de pétrole et de phosphates.
Le sous-sol se révèle ainsi particuliè-
rement riche, malgré une prospection souvent très incomplète. D’une façon générale, le milieu naturel, quoique parfois contraignant, offre donc à ses habitants des potentialités certaines.
Or la faiblesse du niveau de vie moyen
montre que les hommes n’ont pas su, jusqu’à présent, exploiter cette nature de façon à en faire la base d’une économie véritablement développée, en raison essentiellement d’une inadaptation des structures économiques et sociales.