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— et la somme des besoins de financement — soldes déficitaires — des secteurs de l’économie doivent être downloadModeText.vue.download 7 sur 587

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 6

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égales, au solde près des relations avec le reste du monde.

Les agents déficitaires ont dû trouver des créanciers : il est évident que, a posteriori, toute dette correspond à une créance, que les besoins de financement ont leur contrepartie dans des capacités de financement.

Seulement, la rencontre entre prê-

teurs et emprunteurs n’est pas simple ; elle fait intervenir de multiples intermédiaires. Il existe en outre de multiples formes de placement ou de cré-

dit, qui ne peuvent être confondues : à court ou à long terme, aisément mobilisables ou non. D’où la nécessité d’un tableau des opérations financières qui retrace les flux de créances et de dettes.

Les principaux tableaux

Trois tableaux principaux sont établis par les comptables nationaux : le tableau entrées-sorties, qui décrit les opérations sur biens et services ; le tableau des opérations financières, pour les flux financiers ; le tableau économique d’ensemble, qui résume la totalité des comptes.

Le tableau entrées-sorties

Le tableau entrées-sorties est la description de toutes les opérations sur biens et services (dits encore « produits »), ceux-ci étant répartis en un certain nombre de catégories — plus ou moins nombreuses suivant le détail recherché — et les producteurs en un nombre égal de branches, qui produisent chacune une catégorie de produits et réciproquement.

Le créateur du tableau entrées-sorties est l’économiste Lev Abramovitch Leontiev (né en 1901). Actuellement, tous les pays en établissent. On décrira ci-dessus un tableau simple en trois

branches : l’agriculture, l’industrie et les services.

On peut construire un tableau en-

trées-sorties tel que le tableau ci-dessus (qui est fictif). Il se lit de la façon suivante.

y Première ligne « produits agri-

coles ». Comment ont été utilisés les produits agricoles mis à la disposition de l’économie au cours de l’année ?

L’industrie a consommé pour

18 milliards de francs de produits agricoles. Il s’agit, par exemple, des produits agricoles bruts qui sont transformés par les industries agricoles et alimentaires (lait pour la fabrication de fromages) ou de peaux utilisées par la tannerie ; 2 milliards de produits agricoles ont été vendus aux prestataires de services : il s’agit des achats faits par les hôtels, cafés et restaurants.

Enfin, l’agriculture a consommé

elle-même 8 milliards de produits agricoles ; cette consommation concerne notamment les semences et la nourriture du bétail.

Par ailleurs, en continuant de suivre la première ligne, on voit que les autres utilisations de produits agricoles ont porté sur 40 milliards. Il s’agit surtout de la consommation alimentaire des ménages et puis d’exportations ; enfin dans ces 40 milliards figure l’accroissement des stocks (ou leur diminution, s’il y a lieu, qui vient alors en déduction). 28 milliards de consommations intermédiaires, 40 milliards d’utilisations finales ; au total 68 milliards de francs de produits agricoles ont été utilisés (ou stockés) au cours de l’année étudiée.

y Première colonne « agriculture ».

Mais d’où viennent ces produits ? On voit que le total de la colonne « agriculture » est également 68 : il s’agit de l’ensemble des ressources en produits agricoles dont on vient de voir l’utilisation. Ces 68 se décomposent en deux : on a importé pour 10 milliards, tandis que l’agriculture française en produisait 58. Pour produire ces 58, elle a consommé pour 8 milliards de produits agricoles, pour 15 milliards

de produits industriels (engrais, petites machines, etc.) et pour 5 milliards de services (réparations, locations, etc.) ; au total, elle a consommé pour 28 milliards de produits. Donc sa valeur ajoutée est de 30 milliards, puisqu’on a vu que la valeur ajoutée était précisément la différence entre la production et les consommations.

y Deuxième ligne et deuxième co-

lonne « industrie ». L’industrie a consommé pour 18 milliards de produits agricoles, pour 64 milliards de produits industriels et pour 5 milliards de services, au total 87 milliards de consommations intermédiaires. Avec une valeur ajoutée de 67 milliards, elle a donc produit pour 154 milliards de biens industriels.

Comme de plus, au cours de l’année, on a importé pour 10 milliards de biens, on a pu en mettre 164 à la disposition de l’économie, soit : 15 milliards pour les agriculteurs, 64 milliards pour les industriels, 15 milliards pour les entreprises de services et 70 milliards pour la consommation des ménages, pour l’investissement, pour l’exportation, ou encore en stocks.

On ferait la même démonstration

pour les services.

Voilà donc le tableau entrées-sorties. Bien entendu, dans la comptabilité nationale, il est fait avec un nombre de branches beaucoup plus grand (jusqu’à 91).

À quoi sert ce tableau ?

1o C’est une analyse des flux de

produits.

On voit tout d’abord que le tableau entrées-sorties constitue un ensemble de comptes de ressources et d’emplois de biens et de services. On peut en effet présenter l’ensemble de la première ligne et de la première colonne de façon suivante :

Bien entendu, en réalité, la colonne

« utilisations finales » du T. E. S. est décomposée entre la consommation

finale, les investissements (entreprises, ménages, administrations, institutions financières), les exportations

et la variation des stocks. Le tableau entrées-sorties donne pour chaque produit l’équilibre entre les ressources et les emplois de ce produit au cours de l’année.

2o C’est un ensemble de comptes de production.

Observons maintenant une colonne : choisissons par exemple la colonne

« industrie » ; cette colonne retrace le compte de production de l’ensemble de la branche :

Dans un vrai tableau entrées-sorties, on va même plus loin, puisqu’on donne par branche la répartition de la valeur ajoutée entre la rémunération des salariés, les impôts liés à la production

— nets des subventions d’exploitation

— et l’excédent brut d’exploitation : on a ainsi le compte d’exploitation de chaque branche.

Le tableau entrées-sorties fournit les comptes de production et d’exploitation des différentes branches.

3o C’est un moyen de calculer la production totale du pays.

Intéressons-nous maintenant à la colonne « utilisations finales » et aux lignes « valeur ajoutée » et « importations ». On voit tout de suite que, au total :

Cette égalité est évidente puisque le total des ressources est égal au total des emplois et que les deux termes de l’égalité ci-dessus s’obtiennent en retranchant de ces totaux la somme des consommations intermédiaires (138).

Mais que signifie-t-elle ?

Elle signifie d’abord que la somme des valeurs ajoutées est bien la production downloadModeText.vue.download 8 sur 587

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finale, c’est-à-dire l’ensemble de ce qui a été produit au cours de l’année et qui a été mis à la disposition des uti-

lisateurs sans être réintroduit dans le circuit productif. C’est pourquoi on appelle produit intérieur brut (brut, parce que les amortissements ne sont pas déduits) le total des valeurs ajoutées.

Et : utilisations finales = produit intérieur brut + importations.

4o C’est une matrice de coefficients techniques.

Un tel tableau fait apparaître des coefficients techniques. De quoi s’agit-il ? On a vu que, pour produire 154 milliards, l’industrie consommait 18 milliards de produits agricoles, 64 milliards de produits industriels et 5 milliards de services, soit respectivement 20 p. 100, 41,6 p. 100 et 5,5 p. 100 de la production ; ces pourcentages sont les coefficients techniques de la branche industrie. À ce niveau d’agrégation, de tels coefficients n’ont pas grande signification. Mais référons-nous à un tableau en 37 branches. En 1971, par exemple, on lit, dans les cases ad hoc, que la branche « automobiles et autres véhicules de transport terrestre » a produit pour 43 660 millions de francs de véhicules. Au cours de l’année, elle a consommé pour