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plante, enfin par le milieu (aération, humidité...). Un bourgeon peut survivre quelques années, et la multiplication se fait par taches.

Les graines présentent des caracté-

ristiques similaires, auxquelles il faut ajouter une possibilité de dissémination beaucoup plus grande (vent, eaux, animaux, matériel...) et une très grande capacité de survie.

b) Une mauvaise herbe a une forte capacité de croissance avec, en géné-

ral, un cycle plus court que la plante cultivée ; elle a une forte capacité de concurrence à l’égard de la plante cultivée ; enfin, elle a une forte aptitude à utiliser les éléments fertilisants.

Évolution des populations

adventices

a) Une culture est habituellement accompagnée d’un « cortège » d’adventices défini par le milieu qu’elle crée en interaction avec le sol, le climat, les techniques de lutte employées. Ainsi, le Maïs a gagné en quinze ans les ré-

gions nord-ouest de la France, mais ses adventices l’ont en partie accompagné (Digitaria sp., Setaria sp...) aux dépens des plantes initialement présentes.

b) Les techniques de désherbage

peuvent favoriser telle espèce ou telle variété dans une espèce. Cependant, on ne connaît pas actuellement d’exemples importants d’acquisition de caractères de résistance, tels qu’ils sont apparus chez certains Insectes traités aux insecticides.

c) Les espèces voisines de la plante cultivée dans la systématique générale sont souvent des adventices importantes : Graminacées panicacées dans les parcelles de Riz et de Maïs ; Agro-pyrum repens dans les champs de Blé ; Avena fatua dans les Avoines et les céréales.

Classifications techniques

On peut envisager de multiples classifications techniques des mauvaises herbes en les fondant sur des caractéristiques qui permettent de définir des moyens de lutte. On les classe par exemple d’après le mode de multipli-

cation (par graine [destruction par fau-chaison] ou végétative [destruction par travail du sol]) ou d’après la largeur des feuilles (efficacité des traitements sur les feuilles).

Rapports entre les

plantes cultivées et

les plantes adventices

Concurrence des plantes cultivées Il y a concurrence quand un facteur de production est insuffisant pour satisfaire totalement les exigences de deux plantes. Cette concurrence existe surtout pour la lumière, l’eau et les élé-

ments minéraux, secondairement pour l’espace ou les gaz. La concurrence est d’autant plus intense que le nombre de plantes, cultivées ou non, par unité de surface (densité) est plus grand et que chaque plante est plus grosse (croissance).

Autres actions sur les plantes

cultivées

a) Certaines adventices parasitent des plantes cultivées. Les plus connues en France sont les Orobanches et les Cuscutes, qui parasitent les Légumineuses (Luzerne, Trèfle). Elles affaiblissent la plante hôte en prélevant ses éléments nutritifs, en la concurrençant pour la lumière et, semble-t-il, en sécrétant certains produits toxiques.

b) Certaines mauvaises herbes

sécrètent, par leurs feuilles ou leurs racines, des toxines qui ralentissent la croissance des plantes cultivées : c’est le phénomène d’antibiose. On peut citer les Camelina sp. dans le Lin, les Graminacées panicacées dans les cultures de Légumineuses.

c) Enfin, on signale parfois des actions de stimulation des cultures par des adventices.

Les adventices et les techniques

culturales

La récolte et la conservation (verse, fermentations, etc.) sont souvent gênées par des quantités importantes d’adventices.

Les adventices hôtes de parasites

La végétation spontanée peut être hôte secondaire de parasites ou avoir des parasites en commun avec une plante cultivée ; elle joue alors un rôle de conservation du parasite.

Autres effets

Il faut enfin mentionner la présence de plantes toxiques pour le bétail. Hors du secteur agricole, les adventices peuvent avoir un effet direct ou non sur l’Homme : les Moustiques vecteurs du paludisme sont abrités dans des végétations particulières, et le rhume des foins est une allergie au pollen de Graminacée.

Ainsi, l’action de nuisance des mauvaises herbes est très variée dans ses modalités et dans ses conséquences.

La lutte contre

les mauvaises herbes

Le désherbage met en oeuvre de nombreuses techniques, aux interactions généralement synergiques. L’objectif n’est pas tant de détruire la totalité des mauvaises herbes que d’en dominer l’expansion.

Méthodes non chimiques

y Méthodes physiques ou méca-

niques. Le travail manuel, à la houe ou à la faux, reste le seul moyen quand une adventice représente un danger potentiel sans être gênante dans l’immédiat ou possède un recouvrement faible (cas du Chardon dans les prairies). L’un des objectifs du travail du sol (labours, façons superficielles) est la destruction et l’enfouissement des mauvaises herbes. Même si des plantes sont tuées par d’autres moyens, ce travail reste souvent né-

cessaire. Le sarclage, souvent qualifié de binage, est réalisé par des outils à dents coupantes, dans un plan horizontal, qui sectionnent les racines des adventices. Ces méthodes imposent d’attendre un certain développement des adventices, qui peuvent déjà avoir nui aux cultures.

En maraîchage ou en arboriculture, on utilise la destruction par la chaleur

(traitement des sols à la vapeur, lance-flammes) ou par mulching (couverture du sol).

Enfin, deux méthodes imposent

une organisation collective ou de très grandes unités de production : la lutte par le feu (feu de brousse), qui détruit les organes aériens mais fort peu les graines et organes souterrains, et l’inondation, hors des périodes de culture ou pendant celles-ci pour certaines plantes cultivées (Riz).

y Méthodes « écologiques ». On

recherche une modification durable du milieu, qui le rende moins favorable aux adventices. Ainsi, le chaulage (élévation du pH), le drainage (élimination de l’eau en excès), le travail du sol et d’une manière géné-

rale l’élévation de la fertilité sont des méthodes qui modifient les aptitudes à la concurrence des plantes cultivées.

y La lutte biologique « sensu

stricto ». On recherche des parasites d’une adventice susceptibles de la détruire sélectivement. Les règles d’application sont :

— de découvrir un parasite spécifique dans un milieu originel ;

— de l’introduire dans un milieu nouveau et de vérifier qu’il y est viable ;

— de s’assurer que la spécificité d’action est conservée.

Cette lutte connaît de grands succès, tels que la destruction de Cactacées australiennes au début de ce siècle par une Mouche californienne. Elle reste d’emploi difficile dans des régions de polyculture ou pour des adventices trop voisines des plantes cultivées ; mais la sélection de parasites spécifiques doit être possible.

Le désherbage chimique

Il est apparu à la fin du siècle dernier, mais s’est développé seulement après 1930, surtout avec l’essor de la biochimie. Les groupes chimiques sont très nombreux.

y Les désherbants et la plante.

On classe les désherbants en deux grandes classes :

— les désherbants « de contact »

brûlent les tissus par contact (chlorate, colorants nitrés) ; cette action est utilisée aussi pour les défoliants ;

— les désherbants « systémiques »

doivent être absorbés et véhiculés par la plante jusqu’au site où ils sont actifs (c’est le cas des hormones, des triazines, des urées substituées...). Ils y bloquent ou y accélèrent certaines réactions : photosynthèse, respiration, division cellulaire... La pénétration se fait par les racines ou à travers l’épiderme des feuilles (quelquefois par les stomates, mais essentiellement au travers de la cuticule) ; puis les désherbants circulent par les vaisseaux libéroligneux.