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P. T.

F Barbares / Clovis Ier / Gaule / Germains / Mérovingiens.

SOURCES. Grégoire de Tours, Historia Fran-corum (Les Belles Lettres, 1963-1965 ; 2 vol.).

G. Kurth, Études franques (Champion, 1919 ; 2 vol.). / L. Halphen, les Barbares (P. U. F., 1948).

/ F. Lot, Naissance de la France (Fayard, 1948, nouv. éd. par J. Boussard, 1970). / E. Salin, la Civilisation mérovingienne (Picard, 1950 ; 4 vol.).

/ P. Riché, les Invasions barbares (P. U. F., coll.

« Que sais-je ? », 1953 ; 4e éd., 1968). / R. La-touche, Gaulois et Francs. De Vercingétorix à Charlemagne (Arthaud, 1965). / L. Musset, les Invasions. Les vagues germaniques (P. U. F., coll. « Nouvelle Clio », 1965). / G. Fournier, les Mérovingiens (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1966 ; 2e éd., 1969) ; l’Occident de la fin du Ve siècle à la fin du IXe siècle (A. Colin, 1971).

français

Langue romane parlée en France et dans certains pays étrangers de civilisation française.

Formation et histoire

Les origines

Le français est, comme l’italien, le portugais, l’espagnol, le roumain, une des langues romanes qui sont nées des transformations successives subies par le latin tel qu’il était parlé dans

certaines parties de l’Empire romain ; plus précisément, il est issu du dialecte francien, venu lui-même du latin utilisé dans ce qu’on appelle aujourd’hui l’Île-de-France.

On ne sait pas grand-chose des

formes que le latin avait prises en Île-de-France. On peut penser, toutefois, que sa prononciation était influencée par le parler primitivement celtique des populations qui avaient adopté le latin ; le parler préexistant (substrat) n’a laissé de traces indiscutables que dans le vocabulaire, et en petit nombre.

Les Grandes Invasions, amenant en Gaule des populations de langue germanique, ont provoqué dans certaines zones l’implantation de parlers non romans et ailleurs, avec la disparition des écoles et des moyens de communication avec l’Italie, une évolution linguistique rapide.

Dès le Ve s., la langue parlée courante est certainement très différente du bas latin des textes (documents, diplômes, formules). Des commentaires en marge de ceux-ci donnent déjà la traduction en roman des mots jugés les plus difficiles. Le bas latin est lui-même très différent du latin classique.

L’apparition de la nouvelle

langue :

le roman

Le concile de Tours (813) consacre l’existence d’une nouvelle langue, différente du latin, en recommandant pour prêcher l’utilisation de la « langue courante » à la place du latin, que les fidèles ne comprennent plus. Les « ser-ments de Strasbourg » (14 févr. 842), Louis le Germanique jurant en roman, alors que Charles le Chauve le faisait en germanique, nous offrent le premier downloadModeText.vue.download 564 sur 567

La Grande Encyclopédie Larousse - Vol. 8

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texte suivi utilisant la nouvelle langue.

Le Xe s. nous a laissé la Séquence de sainte Eulalie, Jonas, la Vie de saint

Léger et, pour les variétés méridionales de roman, la Passion du Christ ; le XIe s. la Vie de saint Alexis et surtout la Chanson de Roland. On peut penser que, dès cette époque, l’unité relative du roman des textes recouvre une très grande diversité d’où sont sortis les dialectes régionaux, regroupés en trois langues : la langue d’oïl et la langue d’oc, désignées d’après la manière de dire « oui », et le franco-provençal.

L’accession au trône des Capétiens, seigneurs de l’Île-de-France (Hugues Capet est le premier roi qui ait ignoré le germanique), va étendre l’emploi progressif du francien hors de son aire d’origine, au détriment de dialectes comme le picard, le champenois ou le normand, qui ont influencé la forme des premières grandes oeuvres litté-

raires (chansons de geste, romans de Chrétien de Troyes, Roman de Renart, fabliaux, Jeu de saint Nicolas).

L’ancien français

Par rapport au latin, l’ancien fran-

çais est caractérisé par quelques traits marquants :

— la réduction de la déclinaison à deux cas seulement au lieu de six, ces deux cas étant le cas sujet, venant du nominatif latin, et le cas régime, venant de l’accusatif et exprimant toutes les fonctions compléments ;

— l’extension de l’emploi des prépositions (qui compense la réduction du nombre de cas), à côté du maintien du tour possessif du type la fille le roi ;

— le bouleversement de la conjugaison, par la disparition de formes latines (passif et déponent, plus-que-parfait, futur simple, futur antérieur, impératif, parfait et plus-que-parfait du subjonctif) et par la création de formes nouvelles (un nouveau futur et un conditionnel futur-du-passé naissent de l’agglutination à l’infinitif, le premier de l’indicatif présent du verbe avoir, le deuxième de son imparfait) et de formes périphrastiques, composées des auxiliaires avoir et être, donnant un nouveau passif, un nouveau parfait, un nouveau plus-que-parfait, un nouveau futur antérieur, les « temps composés »

du subjonctif et du conditionnel ;

— l’apparition de l’article : les définis li, le, li, les, la, les viennent du démons-tratif ille et les indéfinis uns, un, une du numéral unus.

L’évolution phonétique a transformé de manière considérable l’aspect des mots : les consonnes se trouvant entre deux voyelles se sont affaiblies (ripa 1 rive) ou ont disparu (-ata 1 -ée) ; des semi-consonnes se sont renforcées ; on trouve des consonnes que le latin n’avait pas, comme ce que nous écrivons généralement v, z, j, ch, etc.

Les syllabes ou les voyelles non toniques ont tendu à disparaître ou ont disparu, sauf a, qui a abouti à e (alors prononcé ā), é ou è. Ainsi, bonitatem donna bonté après disparition de i, de

-tem et passage de a tonique à é. Enfin, la voyelle latine écrite u (prononcée comme ce que nous écrivons ou),

quand elle était longue, a pris le son de ce que nous écrivons u.

Compte tenu de ces changements

et aussi des nombreux glissements de sens (cohortem « cohorte » devient court, « cour royale » et « ferme ») ou de la création de mots à partir de bases latines (relatinisations successives) [oiseau est créé à partir de avem

« oiseau » élargi par un suffixe -ellus], la masse du vocabulaire est d’origine latine, mais les mots de la guerre et de la féodalité sont d’origine germanique.

En outre, la plupart des lettrés utilisant autant le latin que l’ancien français, il y a reprise au latin (avec simple adaptation des terminaisons et prononciation « à la française ») de toutes sortes de mots dits savants, alors que le mot latin avait évolué vers une forme dite mot populaire : ainsi, le latin ratio a donné le mot populaire raison et le mot savant ration (où t devant i suivi d’une voyelle se prononce s comme en fran-

çais et non t comme en latin).

Le moyen français (XIVe et XVe s.) Avec la conquête du Midi, entraî-

nant le recul de la littérature et de la langue d’oc, avec l’établissement de l’administration royale, on assiste à la progression générale du français aux dépens des autres dialectes d’oïl et de la langue d’oc. Le français commence à être employé concurremment avec le

latin dans les ordonnances et actes de la chancellerie royale, dans les plaidoiries et les prononcés de jugements, dans des oeuvres en prose de toutes sortes.

Au XIVe s., peu d’auteurs connus

écrivent encore en dialecte ; le picard de Froissart est plutôt un français comprenant un certain nombre de traits dia-lectaux. Par rapport à l’ancien français, les caractères les plus importants du moyen français sont les suivants.

MORPHOLOGIE.

1o Perte de la déclinaison à deux cas par généralisation des formes de cas régime (la marque -s du pluriel vient de là) avec, comme conséquence, l’utilisation plus fréquente de l’ordre des mots comme indice de leur fonction (avant le verbe : sujet ; après le verbe : objet).