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Avant que Gabassol, foudroyé par l'étonnement, putse lancer à son secours, M me Ba-dinard était tombée dans un fauteuil qui se trouvait heureusement derrière elle.

— Ah! ah!, ah I reprit M. Boulandais, vous ne vous attendiez pas à cette révélation? Oui, madame, monsieur est bien le légataire de votre mari, cdui qui vous laissa jadis accablée sous le poids d'horribles calomnies et qui se fit le vengeur féroce de torts imaginaires... c'est bien l'homme à qui vous avez dû intenter un procès en restitution d'héritage... Comprenez-vous pourquoi je n'ai pas voulu vous transmettre la demande de M. Gabassol?... La prudence la plus élémentaire me commandait d'éconduire M. Gabassol pour éviter de vous rappeler un passé douloureux... Et maintenant que, à mon grand regret, l'explication a eu lieu, je reprendrai la parole pour mon compte et je vous demanderai, madame, si vous voulez permettre à un galant homme de consacrer sa vie à tenter de vous faire oublier les épreuves imméritées d'un passé cruel?... En un mot, si vous voulez être M me Boulan...

— Jamais! s'écria M me Badinard en se levant avec vivacité.

— Et moi je vous demanderai, madame, s'écria Gabassol, si vous daignerez jamais me pardonner...

— Quoi donc? dit en rougissant M me Badinard, vous n'eûtes jamais de torts... personnels envers moi... Au contraire, la première personne qui reconnut et proclama mon innocence, ce fut vous... C'est donc de la recon-naissance, au contraire, que je vous dois!...

— Ah! madame! vous êtes aussi bonne que charmante 1

— C'est moi, monsieur, qui dois vous faire d'humbles excuses pour l'horrible procès que M. Mitaine, mon avoué, vous a intenté... Je ne connais tous les détails de l'affaire que depuis peu... J'avais donné les pouvoirs les plus étendus à mon avoué, afin de ne plus entendre parler de rien, de n'avoir plus à m'occuper d'aucun détail de la succession de M. Badinard... et mon mandataire, dépassant ses instructions, vous a suscitéle plus injuste des procès... Je vous prie de me pardonner les ennuis que M e Mitaine vous a créés...

— Ah! madame, pourrez-vous jamais me pardonner d'avoir été en quelque sorte le complice de feu votre mari, et de n'avoir pas rejeté tout de suite les atroces calomnies du testament.

— Encore une fois, je n'ai rien à vous pardonner, puisque vous n'avez rien à vous reorocher!

— Dites-moi tout de même que vous me pardonnez... je serai plus tranquille !

— Puisque vous le voulez, je vous donne l'absolution la plus complète...

— Et que...

— Comment, ce n'est pas encore assez?

— Et que tout est oublié !... — Tout est oublié!

— Et que ces fatales circonstances, qui devraient nous séparer, vous consentez à ce qu'elles fassent le contraire...

— Quoi!... sachant que je suis M me Badinard, vous persévérez...

— Si je persévère!...Consentez-vous?... pour me prouver que vous m'avez ' >n\ h fait pardonné...

— Vous êtes bien pressant...

— Dites oui.

— Eh bien!... soit!

Cette fois Cabassol se mit tout à fait à genoux pour recevoir convenablement la main que madame Badinard lui tendait...

— Monsieur Boulandais! cria-t-il en se relevant après avoir longuement

Bisséco préfet.

BINDING SECT.

P(t Kobica, Albert

Le. jrenae nirscende R27G73 parisienne

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