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Lorsque Icarius fut tué, Erigone ne savait rien de ce qui s'était passé, mais, inquiète de ne pas le voir revenir, elle alla au-devant de lui et fut bientôt attirée par les cris de sa petite chienne appelée Mœra, qui poussait des hurlements plaintifs près du puits oii Icarius avait été jeté. Quand Erigone apprit ce qui était arrivé à son père, elle en conçut un si violent désespoir qu'elle se pendit. Bacchus irrité envoya aux Athéniens un délire furieux qui les portait à s'aller pendre à l'endroit même où étaient morts Icarius et Erigone, L'oracle consulté répondit que le mal cesserait quand on aurait puni les coupables et rendu des honneurs aux victimes. Jupiter plaça Icarius parmi les astres et en fît la constellation du Bouvier (Bootès), Erigone devint celle de la Vierge, et la chienne Mœra, celle de la Canicule. Toutes ces traditions se rapportent à l'introduction de la culture de la vigne en Attique, et aux effets imprévus de l'ivresse. Le sommeil d'Erigone a été fréquemment représenté ; Girodet en a fait le sujet d'une de ses plus gracieuses compositions.

CHAPIÏHE Mil

rJAr.CHUS MYSTIQUE.

Bacclius il -\;i\o^^. — Noces de Bacchus el tlAriadiie. — IJaochus el Pro^erpiiie. — Sc'inélé ramonée des enfers. — Les sarcophages bachiques.

Bacchus à Naxos. — Baccluis visita encoro une infinité de contrées ponr y planter la \igne, et la tradition le fait même aller jusqueii

Fiu'. .j,')?. — Ariadne abandonnée (d'après Luca di Giordano .

Espagne, mais, suivant Nonnos, ce fut après son voyage en Attique (pi il vint à Naxos pour y consommer son mariage mystique avec Ariadne. <( Bientôt le dieu abandonne les courants de l'ilissus chéri des abeilles, et se rend avec toutes ses joies dans Tile de Naxos chargée de vignes; rintrépide Éros secoue ses ailes autour de lui, et Vénus, qui prépare son hvmen, devance et guide sa marche. Thésée venait d'y abandonner, dormant encore sur le rivage, la vierge qui avait quitté sa patrie ; et le barbare, oubliant ses promesses, avait fui sur les ondes. Haechus ^()lt Ariadne sommeiller solitaire et l'amour se joint a ladmiration : il entend ses plaintes et s'approch(> de la nymphe dans tout leclat de sa diMUite.

HACCIIUS ET SON <:()RTi:(ii:.

Mais I im|)('lii('ii\ lù'os la frappe des traits de son arc. r[ lui inspiic un aiMour plus ardent (\uc le premier, car il >eut unir au dieu la lijje de Minos... liacehus console Ariadne, qui, dans sa joie, jette pour jamais à la mer le souvenir de Thésée et reçoit la j>romesse de lliymen avec son céleste amant. Kros prépare la couche nuptiale. Tout fleurit autour d'elle; le chipur des noces retentit ; les danseuses d'Orchomène entour(Mit ?s"a\os de la verdure du printemps; l'hamadryade chante, et la nymphe des fontaines, la naïade sans chaussure et sans bandeau, célèbre lu n ion d'Ariadne et du dieu du vin. Ortygie pousse de joyeuses clameurs en l'honneur de Bacchus, frère de Phébusqui la [>rotégc ; elle entonne un In mue nuptial, et danse, au milieu des Ilots, bien qu'elle y soit désormais inébranlable. Eros, par un éclatant présage, forme avec les roses brillantes dont il entrelace les calices une couronne qui étincelle comme les astres, avant-courrière de la couronne céleste; et l'essaim des amours qui accompagne le mariage bondit autour de l'épouse de Bacchus. »

L'arrivée de Bacchus à Naxos forme le sujet d'une peinture de Pomju'i et se trouve également reproduite sur plusieurs monuments sculptés.

Sur un bas-relief du musée Pio-Clémentin, on voit Morphée, sous les traits d'un vieillard ailé, qui prolonge le sommeil d'Ariadne, en dormie dans Naxos ; un satyre lève la draperie qui la couvre. L'Amour guide Bacchus appuyé sur le jeune Ampélos ilavigno et lui n)ontre du

Fiji'. 5.J3. — \i-iailiic ciulni'iiiii' (lapros iiiic ^-liiliic aiitii|U(' .

doigt la belh; abandonnée. C'est ainsi que l'art moderne a le plus habituellement compris le sujet. Le Titien et Luca Giordano (fig. 552) en ont fait de charmants tahleaux, où l'on voit la troupe bondissante des satyres, accompagnée de tigres et de chè\res, arri\er dexant Ariadn(> abaiidoniiee.

Bacchus et Ariadne. — Le ty[te d'Ariadne es! en conformité parfaite avec celui de Bacchus ; elle semble représenter l'ivresse éternelle, et la somnolence de son visage est bien d'accord avec l'expression habituelle du jeune dieu. L'antiquité nous a laissé plusieurs belles figures <le l'Ariadne, entr(> autres une statue très-célèbre, au musée du Vatican, qui a cic longtemps coniuie sous le nom de (Ib'ojiàtre ; cette attribution

G03

lui vcnail du hi-act'let en foiiiie do serpoiif (|trcll(' porte au liras gauche (fig. 5o4).

Le beau buste d'Ariadne dont on voit b- moulage dans t(tutes nos écoles de dessin pourrait bien être simplement une image de Baccbus lui-même, car ce dieu affecte souvent des formes féminines (fig. 06 1).

Ariadne est représentée comme la compagne de Baccbus sur presque tous les monuments qui représentent le triompbe du dieu, qui, lorsqu'il est avec elle, paraît généralement sous sa forme jeune et imberbe. Un bas-relief du Musée Britannique peut passer [»our le type de ce genre de composition qui est assez fréquent sur les monuments. On y voit d'abord à gauche Baccbus et Ariadne, à demi couchés sur le char triomphal : Baccbus verse le vin dans une jatte que tient u.n personnage rustique placé derrière lui. Le char est traîné par deux centaures dont l'un joue de la double flûte, tandis que l'autre pince de la lyre. Devant

Fig. ôôô. — l^c lit do Baccliiis d'iiprès iii: vase antirnu'.

eux, le dieu Pan ouvre de son pied de bouc la corbeille mystique. Silène, sur son àne, accompagné de bacchantes, de satyres et de personnages rustiques, forme l'autre côté de la com[iosition (fig. 558).

Le lit nuptial de Baccbus et d'Ariadne est figuré sur un vase, oîi les deux époux sont accompagnés d'Hercule, Baccbus, couronné de lierre, tient dans sa main droite un rbyton et dans la gauche une coupe : Ariadne tient un thyrse et une canthare. Le couple est accompagné de deux bacchantes et d'une figure ailée qui paraît être le génie des mystères ou Télétè, l'initiation personnifiée (fig. 555).

Les noces mystiques de Baccbus et d'Ariadne figurent sous les formes les plus variées dans une ([uantité presque innombrable de monuments. Tantôt on voit les deuv époux, couronnés de pampres, tenant des thyrses dans leurs mai us et portés sur des chars train es par des centaures (fig. 557), tai\tôf ilssonl à demi couchés, en facelini de l'autre, dans un parallélisme

B A ce nus ET SOxN COHTKUi:.

orneinciital, et lo jeune Ainpélos (la vigne) s'a\;iiu'p vei's cii\ -iir un eliai-traîne par des tigres, qne monte nu ainonr jouant de la Ijre; quelcjne-fois Ariadnc, à demi couverte par le voile de lianeée, paraît en compagnie d'Hyménée tenant son (lambeau sur un char traîné par deux panthères que guide r Vuioiu'. e( Bacchus est par derrière, la tèle couronnée

Fig. 5.")(>. — \potliéos(' <1(' Baci'Ims et, Vriadui'.

de raisins (fig. 559) ; ailleurs les deux époux figurent sur un char traîné dans les airs par un centaure et une centauresse qui joue de la lyre : l'Amour vole devant eux (fig. 556).

Bacchus et Proserpine. — Les scènes cpii ont toujours trait à l'union mystique des deux époux sont très-fréquentes sur les monuments funéraires de l'antiquité ; mais Ariadne est quelquefois identifiée avec Proserpine. Bacchus est ici considéré connue dieu de la moi't. Le soleil d'automne, qui nuiritles raisins, est l'avant-coureur de l'hiver où la végétation meurt; il est donc naturel que Bacchus soit associé avec Proserpine, qui, comme fille de Cérès, représente la végétation, et comme épouse de Plulon, mai'(pie l'hiver, c'est-à-dire ]o moment où la \<''ge-