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liACClILS KT SON CO MTÉi; K.
I.itioii (]isparaît sous la tiMic. !'i()sn|iiiic. la iciiic dos Enfers, osl soii-\cn\ coiiIoikIik; avec Ariadiic, la Mlle de Miiios, (jiii ju^o les mortels à leur eiili'('(> aii\ enfers. Ariadne, considérée eoninie Tixresse éternelle, (pii i('|>ond si hicn a l'idée que les anciens se faisaient de la mort, est naturellement associée à Bacclius, (!t leur union mvstique est peut-être le syniltolc (pTon r(Micontre le jdus frecpicminent sur les sarcophages.
iM^i. .")(j ). - Bac'clius i.'t Pi-osM'piir' hii->t<_î iintiquoi.
Sui' lin (-(debre sarcopluige du mus(''e Pio-CilénuMitin, on voit Bacclius (d Ariadne ou Proserpiin) célébrant leur union sur le lit sacré. Ils sont tous les deuv couronnes de lierre. La déesse tient la coupe et le tandjour hacluque, tandis que le jeune dieu présente à boire à sa paîi-llière, courbée entre eux (tig-. 503). Mercure, des Ménades et des Satyres complètent la coiujtosition à di-oitc et à gaucbe. Au centre et au-dessous du groupe principal, on \oit Silène et le vieux Pan entre deux amours. L'n sujet analogue est figuré sur le couvercle du même sarcophage. Les deux divinités occupent le centre, et Ampélos arrive sur un char traîné par deux tigres sur un desquels est monté un amour ailé qui pince de la lyre. De l'autre côté on voit un Pan ivre que soutiennent les Ménades (tig. 362).
Sui- un superbe camée antique, on voit Baccbus sur son char triomphal (d accompagné d'une déesse, (|ui peut être Proseipine aussi bien ({u Ariadne (fig. 564). Dans les fêtes mysti(|ues d'Kleusis, Bacchus apparaissait comme fils de Cérès, et pi'enait alors le nom d'iaccbus. Dans la guerre des Géants, Bacchus avait été tué par les ennemis des Dieux ; son corps avait été coupé en morceaux, et il a\ait sul)i pendant plusieurs jours la loi de mortalité. Ses membres disséminés furent apportés à (^lérès, qui lui rendit la vie : c'est jtour cela que Cérès était considérée comme sa seconde nnue. On smait en outre (ju'il avait été aux enfers chercher sa première mère Séméle (pii avait ('d('; brùlee en voyant Ju|>iler.
Lu joli miroir tdrus(jue i-eprésente Baccbus, dans une attitude pleine
Kiir. ô(Jl. — iJusto dAriadno d'après uiin staliic ainii[iii').
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(ili' HACCHLS KT SON COHTEGE.
(le liiàcc. pressant sa tète contre le sein de Sémélé (luil a ramenée de
Fis:. 561. — Bacclius et Proserpine (d'après un camée antique).
enfers et (|ni est placée derrière lui. Apollon, tenant en main unebran-
Fig. Ô65 Bacchus et Sémélé (d'après un miroir étrusque).
elle de laurier, assiste à cette scène, en compagnie d'un petit satyre (pii jone de la donble flûte (fig-. ofio).
Dans les mystcres d'Eleusis, l'épi de blé qui renaît a la \ie après avoir pourri dans la terre, et le vin généreux qui sort du raisin foulé dans le pressoir étaient des symboles de résurrection, qu'on présentait au\ initiés sous la forme de gâteau sacré et de libation. Dans les sarcophages oii Bacchus apparaît si fréquemment sur les bas-reliefs, il est quelquefois représenté sous les traits du défunt, tandis qu'Ariadne ou Proserpine emprunte ceux de la défunte. 11 y avait dans l'antiquité des fabriques de sarcophages qu'on préparait d'avance avec tous les attributs scul|»tés qui convenaient au monument. La tête de Bacchus et celle d'Ariadne étaient seulement dégrossies, afin qu'on put y représenter le visage de ceux auxquels le tombeau appartiendrait. Apulée, dans ses Métamorphoses, parle d'une veuve, qui fait sculpter l'image de son mari, avec les attributs de Bacchus. Nous avons au Louvre un exemple de cet usage dans le monument très-célèbre qui est désigné sous le titre de Sarcophage de Bordeaux. Xvidiànc est à demi couchée à côté de Bacchus entouré de son cortège de Satyres et de Ménades. La tête d'Ariadne n'est que préparée. Dans un autre bas-relief du Louvre, ce sont deux centaures, faisant partie du cortège de Bacchus et d'Ariadne. qui tiennent en main le médaillon des défunts.
HERCULE ET THESEE
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CHAPITRE PREMIER
L'ENFANCE D'HERCULE.
Jupiter et Alcniène — La jalousie de Junon. — Le lait de Junon. — Hercule étoufl'e deux serpents. — Hercule entre le Vice et la Vertu. — Démence d'Hercule.
Jupiter et Alcméne. — Le père des Dieux et des hommes, voulant engendrer })Oui' les Dieux et pour les hommes un héros qui les défendît contre le malheur, s'élança de l'Olympe, roulant dans son esprit de merveilleux desseins (Hésiode); cherchant alors quelle femme peut être digne du héros qu'il veut donner au monde, il n'en trouve pas une qui surpasse Alcmène, femme d'Amphitryon, à qui fut ainsi réservé le bonheur de mêler son sang à celui du divin fils de Saturne (Pindare). Ce ne fut point pour satisfaire une passion, que Jupiter voulut s'unir à Alcmène, ce fut pour donner le jour à Hercule (Diodore). Mais Alcmène, dit Hésiode, aimait son époux comme jamais aucune femme n'avait aime le sien. Aussi Jupiter prit-il la forme de son mari, et Alcmène ignora qu'elle était unie au roi des Dieux. De Là vient qu'on appelle indifféremment Hercule fils d'Amphitryon, ou fils de Jupiter. De là vient aussi qu'Hercule présente le double caractère d'un homme sur la terre et d'un dieu dans le ciel. Cette incarnation d'un dieu dans un homme ne choquait nullement le sentiment populaire, mais on n'en comprenait pas moins le côté comique de la situation.
Une peinture de vase nous montre une caricature antique, faite sans doute en souvenir de quelque drame satyrique sur l'aventure d'Amphitryon (fig. 566). On y voit Jupiter déguisé, et pourvu d'un gros ventre ; il est coiffé du modius et il porte une échelle pour monter à la fenêtre d'Alcmène qui regarde la scène. Mercure, travesti en esclave, comme
LENFANGE D'HERCULE.
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le Sosie de Plaute, que Molière a imité, mais reconnaissable à son caducée et à son pétase, est placé en face de lui. Tous deux ont des pan-
Fig. 566. — Jupiter devant la fenêtre d'Alcmèae (d"après une peinture de vase).
talons taillés d'après un modèle qu'on retrouve fréquemment dans les anciennes figures de comédiens.
La jalousie de Junon. — Amphitryon était roi de Tyrinthe et petit-fils de Persée. Après raventure qu'il avait eue chez sa femme Alcmène, Jupiter déclara hautement dans l'Olympe que le premier enfant qui naîtrait dans la famille de Percée, jouirait de la puissance souveraine. Junon, tourmentée par sa jalousie habituelle, fît jurer au roi des dieux, que ce qu'il venait d'annoncer s'accomplirait, et elle alla trouver Nicippe, la femme de Sthénélus, qui était également de la famille de Persée, et dont l'enfant devait venir au monde un peu après celui d'Alcmène. La déesse avança le terme de sa grossesse, de telle façon que son enfant, qui fut Eurysthée, naquit avant Hercule, et se trouva ainsi investi de la puissance souveraine annoncée par Jupiter.