Obéissant aux ordres de l'oracle, il se rendit à Tirynthe pour se mettre à la disposition d'Eurysthée. Il reçut de Mercure une épée, de Vulcaiu une cuirasse. d'Apollon des flèches, de Minerve un manteau, et il si-coupa lui-même une massue dans la forêt de Némée. Il est bon de noter que dans beaucoup de représentations archaïques Hercule porte le costume des héros grecs, et combat à côté d'Iolas, son ami, qui conduit son char. Plus tard, on le représenta portant seulement la massue et n'ayant d'autres vêtements que la peau de lion.
CHAPITRE 11
LES DOl'ZK TRAVAUX D'HKIUUÎLE.
1. Le lion de Néniée. — 1. Lhydie do Lenie. — ;^i. La biclu' aux cornes d'or. — 4. Le sanglier d'Érymanthe. — '6. Les écuries d'Augias. — (i. Les oiseaux du lac Stymphale. — 7. La reine des Amazones. —• 8. Les chevaux de Diomède. — 9. Les bœufs de Géryon. — 10. Le taureau de Crète. — 11. Les potnnios des Hespérides. 12. La descente aux enfers.
Le lion de Némée. — Le premier travail qui fut imposé à Hercule par Eurysthée fut d'aller tuer le lion de IVémée qui infestait les environs de la ville. Cet animal était d'une grandeur monstrueuse, et
l''ig. 574. — Hercule étouttant le lion de Néiuoc (da]n-è;s une médaille anti<|U('^.
comme il était invulnérable, il fallait nécessairement employer la force des bras pour le dompter. Le héros épuisa d'abord son carquois, mais la peau du lion était impénétrable aux traits. Hercule voulut ensuite prendre sa massue, mais elle se brise sur les os du monstre. Le lion pourtant s'enfuit dans sa caverne. Le héros l'y suivit : après en avoir bouché l'entrée, il le combattit corps à corps et, lui serrant le cou avec ses deux mains, il l'étrangla (fig. 574). H s'enveloppa de la peau de cet animal, qui était immense, et s'en servit par la suite comme d'une arme défensive. Ce combat ligure très-fréquemment sur les vases grecs d'ancien style, et notamment au Louvre où on voit Hercule accomplir son exploit en présence d'Iolas et de Minerve. La même scène figure aussi sur des monnaies et des pierres gravées.
Le lion de Némée était fils de Typhaon et d'Échidna ; après sa mort il fut placé parmi les constellations.
Un tableau de Rubens, au musée de Berlin, représente Hercule (|ui étrangle le lion de Némée.
L'hydre de Lerne. — Née, comme le lion de Némée, du géant Typhaon et de la terrible Lchidna. l'hydre qui infestait les marais de
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Lerne en Ar^olide, était pourvue de plusieurs têtes et, quand on en coupait une, deux autres la remplaçaient aussitôt. Hercule ayant reçu l'ordre de l'aller combattre, chassa le monstre de son repaire au moyen de ses flèches ; mais alors un combat terrible s'engag-ea entre le héros
Fig. 57â. — Hercule combaitaiit l'iiydro de Lerne ,d'après une pierre gravée antique).
et le monstre qui s'enlaçait autour de ses jambes (fig. 575). Un grand crabe envoyé par Junon veut mordre le héros par derrière tandis qu'il combattait. Hercule, voyant que, quand il coupait les têtes de l'hydre,
Fig. 576. — Hercule combattant l'iiydre de Lerne (peinture de vase).
elles renaissaient en plus grand nombre, ajtpela à son aide Iolas_, qui, brûlant les plaies avec un tison, parvint ainsi à arrêter la croissance des tètes nouvelles. Après sa victoire, le héros trempa ses flèches dans le sang de l'hydre de Lerne, et c'est depuis ce temps qu'elles font des
blessures incurables. Cette scène lait le sujet duue }MMMlurc de \ase, où Hercule vient de déposer sa massue, comme une arme incommode pour combattre un pareil ennemi. Mais, couvecl de la peau de lion, il lient une barpè semblabh» à celle de Persée, avec laquelle il va couper les tètes du monstre. Sur l'autre côté du vase, on voit lolas, le fidèle compagnon dllercule, armé de pied en cap et lançant une flècbe contre ilivdre : derrière lui est Minerve, s'ap|)rètant à tuer le cancre énornu* ({ui, pour secourir l'hydre, avait voulu mordre au }>ied le héros cher à Minerve (fig. 576). Des pierres gravées montrent le sei'pent s'en-la(^ant autour d'une jambe d'Hercule. Polyclète avait l'ait d'Hercule tuant rhvdre de Lerne une statue qui était célèbre dans l'antiquité. Le Guide dans un tableau du Louvre, et Rubens dans un tableau du musée de Madrid, ont traité le même sujet en s'inspii-ant descomposi-lions anciennes.
La biche aux cornes d'or. — Eurysthée enjoignit ensuite à Hercule de lui amener la biche aux^ cornes d'or. Comme elle était consacrée à Diane, le héros ne voulait pas la tuer et fut obligé de la poursuivre pendant un an à la course. H finit par l'atteindre, la chargea sur ses épaules, et la rapporta à Eurysthée. Il y avait cinq biches de la même espèce : quatre étaient attelées au char de Diane. La cinquième, n'ayant pas d'emploi, courait en liberté dans les forêts de l'Arcadie. Ce fut celle-là qui fut atteinte par Hercule (fig. 579).
Le sanglier d'Érymanthe. — Le quatrième travail im[»osé a Hercule fut d'aller prendre le sanglier d'Érymanthe, monstre eflrayant qui épouvantait la contrée. Après l'avoir longtemps cherché, le héros parvint enfin à l'endroit oii il était et, l'ayant pris vivant, il le rapporta sur ses épaules, ce qui épouvanta tellement Eurysthée, qu'il alla aussitôt se cacher dans une cuve d'airain. Dans les bas-reliefs de style archaïque, le type de ce sanglier s'éloigne assez de ceux qui vivent dans nos pays et il est figuré toujours avec le même caractère sur les \ases oii il est fréquemment représenté (fig. 577).
Les écuries d'Augias. — Eurysthée, voulant humilier Hercule, lui ordonna d'aller nettoyer les écuries d'Augias, fils du Soleil et possesseur d'immenses troupeaux dont les étables étaient encombrées de fumier accumulé depuis plusieurs années. Le héros se rendit auprès d'x\ugias, et lui proposa de faire toute la besogne en un jour, s'il voulait lui promettre la dixième partie de ses troupeaux. Augias, jugeant la chose impossible, accepta sans hésiter. Hercule détourna un fleuve au moven d'un canal, et le fit passer au travers des étables. Mais
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Aiio'ias ayant refusé de payer le salaire promis, Hei'cule le fiia. et domia ses Etats à son fils.
Un groupe antique sur une vase de la Ailla Allnuii montre lleieule
Fig. 577. — Hercule apportant h Eurystliée le sanglier d'Érymanthe (d'après une peinture antique de Pompci\
puisant l'eau du lleuve personnifié qui se trou\e en face de lui, allusion au dessèchement des marais de l'Elide.
Les oiseaux du lac Stymphale. — Les marais du lac St\ni-phale en Arcadie étaient couverts d'épaisses broussailles, et servaient de retraite aux oiseaux de Mars, dont les ailes, la tête et le bec étaient de fer. Ils avaient les ongles extrêmement crochus, lançaient leurs plumes en guise de dard, aux hommes qu'ils rencontraient, enlevaient les bestiaux dans les champs et se nourrissaient même de chair humaine. Leur taille était démesurément grande, et ils étaient si nombreux que leurs essaims voilaient la clarté du soleil. Hercule, chargé de combattre ces terribles adversaires, commença par les épouvanter aNCc le bruit de cymbales d'airain pour les obliger à se montrer, puis il les frappa de ses flèches (fig. 580) ou les abattit avec sa massue (fig. 581). Les monuments représ(>ntent le combat sous ces deux formes. Un vase
peint nous montre la scène sous un aspect grotesque (fig. 581). Hercule,