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A Tégée, Hercule connut Auge, prêtresse de Minerve, et la rendit mère de Télèphe : Auge cacha l'enfant dans le temple de Minerve. Mais la peste vint désoler le pavs, et l'oracle consulté déclara que le temple de la déesse avait été profané. Le père de la prêtresse ordonna alors de prendre le nouveau-né et de l'exposer sur une montagne. Le nouveau-né fut secouru par une biche qui vint l'allaiter. Une peinture

Fig. 5S>7. — Hercule et Télèphe (d'après une médaille de Tarse^\

d'Herculanum montre Hercule qui contemple son enfant tcttant 1.» biche : près du héros on voit l'Arcadie personnifiée et derrière elle le dieu Pan qui était particulièrement vénéré dans cette contrée (tig. 596).

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Hercule tuant Busiris (d'après une peinture de vasej.

Sur une médaille de Tarse, on voit Hercule, portant son fils Télèphe qui tend ses petits bras vers la biche qui l'a nourri (fig. 597).

Hercule et Busiris. — En Egypte nous trouvons Hercule en face du roi Busiris, qu'il tue pour abolir les sacrifices humains. Une famine

AUTRES EXPLOITS ET APOTHÉOSE DHERCULE. 0:W

épouvantable avait désolé le pays : un devin annonça ({ne ce fléau ne cesserait que sous la condition qu'on immoleiait cliaqiie année un étrano-er. Cent victimes tombèrent ainsi successivement jusqu'à larrivée d'Hercule. Chargé de chaînes pesantes, le héros fut amené devant le roi qui allait le faire périr ; mais dès qu'il fut arrivé, il brisa ses chaînes, tua le roi, et abolit les sacrifices humains. Cette scène est représentée sur un vase de style archaïque, où on voit Hercule frappant le roi barbare (fig. 598).

Les Pygmées. — Le héros se rendit ensuite dans des régions inconnues, situées près des sources du Nil. Là habitent les Pygmées qui sont les Lilliputiens de l'antiquité. Ces peuples nains sont continuellement en guerre avec les grues. Les Pygmées n'avaient qu'une coudée de haut : leurs femmes étaient mères à trois ans et vieilles à huit. Leurs maisons étaient faites de coquilles d'œufs et ils coupaient le blé avec des haches. Les vases grecs montrent fréquemment le combat des des Pygmées contre les grues, leurs ennemis acharnés. Pline dit que ces petits hommes sont armés de (lèches ; il les fait porter par des béliers et descendre au printemps des montagnes de l'Inde, où ils habitent, sous un ciel pur, pour venir vers la mer Orientale, soutenir, trois mois durant, la guerre contre les grues, briser leurs œufs, enlever leurs petits : sans quoi, dit-il, ils ne pourraient résister aux troupes toujours plus nombreuses de ces oiseaux.

Les Pygmées étaient fort laids et avaient la tète tout à fait disproportionnée avec le reste du corps et surtout les jambes qui sont très-petites. Malgré leur petite taille, ils osèrent s'attaquer à Hercule lui-même. Le héros s'était avancé dans les déserts de la Libye, et, éprouvant bientôt une grande fatigue, il se coucha par terre et s'endormit. Il était arrivé sans le savoir dans le pays des Pygmées, qui, dès qu'ils l'aperçurent, ne songèrent nullement à fuir, mais s'avancèrent en bataille rangée contre lui. Ce fut un siège fait dans toutes les règles. Les deux ailes de l'armée se partagèrent pour attaquer chacune une main, et, pendant que le gros de l'armée monte à l'assaut sur le corps du héros, et que les archers et les gens de trait attaquent les pieds, le roi des Pygmées, conduisant un corps d'élite, se charge de la tête et du visage. Hercule pourtant se réveilla, et se mit à rire, quand il vit à quels ennemis il avait affaire; puis, ramassant tous ces petits êtres avec sa main, il les enveloppa dans la peau du lion de Némée, et les emporta avec lui comme une curiosité. Cette légende a été reprise sous une autre forme dans le roman de Gulliver. Plusieurs peintures d'Herculanum représentent le combat des Pygmées contre les grues (fig. GOO).

Hercule et Antée. — Ensuite Hercule, passant par la Libye,

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AUTRES EXPLOITS ET APOTHÉOSE DHEHCULE. (iU

rencontra le géant Antée, qui avait soi\ante-({uatre coudées de hauteur. Antée forçait les étrangers à se mesurer avec lui, et ils payaient de leur vie une défaite certaine. Le géant avait bâti un temple à Neptune, avec les crânes accumulés de ses victimes. Ce qui lui donnait une force effrayante, c'est que, chaque fois qu'il toucliait à la Terre, sa mère, il y puisait une vigueur nouvelle. Hercule l'enleva de terre et l'étoufla dans ses bras. Polvclète avait fait cette scène, dont les vases peints et

Fig. 001. — Hercule et Antée (d'après une i)ierre gravée antique).

lès camées nous montrent plusieurs autres représentations (fig. 590 et 601). Mantegna l'a dessinée avec une incomparable énergie.

Les colonnes d'Hercule. — Hercule, suivant les côtes de Libye, arriva à un point où elle touche à l'Europe. Mais il sépara les montagnes de manière à joindre l'Océan à la mer Méditerranée, et en souvenir de ce gigantesque travail, il éleva deuv colonnes. De là vient qu'on nommait autrefois colonnes cïHercule le lieu que nous appelons aujourd'hui détroit de Gibraltar. Pendant cette expédition, le soleil dardait ses rayons sur lui avec tant d'ardeur, que, par impatience, il décocha une de ses flèches contre lui. Mais, bien loin de se trouver insulté, le soleil admira l'intrépidité du héros et lui fit présent d'un cratère d'or dont Ili'rcule se servit ensuite pour traverser la mer, comme le prouvent les monuments où l'on voit le héros naviguant sui-

une coupe.

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HERCULE ET THÉSÉE.

Hercule et Cacus. — Hercule, après son Yoyao:e en Espagne, tra-vei'sa la Ciaiile et l'Italie. Comme il. était près du Tibre, il s'arrêta dans une prairie pour l'aire paître ses troujteaux, et lui-même, fatigué de

Fig. 60'2. — Cacus (d"ai)rès une i)ieiTe gravéu antique, lapis).

la route, s'étendit sur l'herbe. Ce lieu était habité par un fils de Vulcain, appelé Cacus, homme par le haut, monstre par le bas. d'une faille énorme et Yomissant des flammes par la bouche. Séduit par la

l'ig. C03. — Hercule reuiei'cié par les habitants du nnint Vventin (d'après une médaille

antiquc;.

beauté du troupeau, Cacus entreprit de se l'approprier. Seulement, comme il craignait qu'en chassant les bœufs devant lui, leurs traces ne conduisissent letu- maître à sa caverne, il prit le parti de les \ traîner par la (punie à reculons, en s'attachant seulement aux plus beaux (fig. (102). Hercule, à son réveil, passe la revue de son trou-|)eau, et, ne le trouvant pas complet, il va droit à la caverne voisine dans l'idée que les traces y conduisaient. Mais comme il les vit tournées en sens contraire, sans qu'aucune portât d'un autre côté, ne sachant où

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diriger ses recherches, il se décida à (juitter un endroit si dangereux. A son départ quelques génisses se jnirent à mugir, comme il est ordinaire, du regret d'abandonner leurs compagnes. Les autres y répondirent de lantre qui les recelait. (Tite-Live.)

Hercule, averti par les cris qu'il entend, revient sur ses pas et marche droit à la caverne, qui était creusée dans le mont Aventin. Des tètes ensanglantées étaient suspendues à la porte fermée par une pierre que \ingt bœufs n'auraient pu faire mouvoir. Tout autour étaient disséminés les os des voyageurs que Gacus avait tués. Hercule approche de

Fig. ()04. — Hercule et Oinphale [d'après un groupe antique.)

l'horrible ca\erne, arrache les rochers, et, malgré les tourbillons de llamme et de fumée que vomissait le monstre, il le saisit, lui serre la gorge et l'étrangle.

En mémoire de cet événement, les habitants du mont Aventin célébraient tous les ans une fête en l'honneur d'Hercule. Sur une médaille d'Antonin le Pieux, on voit Hercule avec sa massue et (.'acus étendu par terre devant la caverne. Les habitants viennent remercier le liéros qui est démesurément grand (fig. 603). La mort de Cacus a inspiré à Le-moyne, de l'école française, un remarquable tableau qui est au Louvre. Hercule assomme Cacus qu'il vient de terrasser, tandis que les vaches ellrayées fuient de toutes parts. Le fleuve du Tibre est personnifié et

HERCULE ET THESEE.

accompagné de doux naïades;. Mais, parmi les ouvrages modernes, aucun n'a autant de réputation (|ue le groupe de Baccio Bandinelii, le rival de Benvenulo Cellini : ce groupe est à Florence.

Hercule et Omphale. — Hercule, après avoir accomi)li tous ces travaux, résolut de se remarier. 11 ai>prit qu'Eurytus, roi d'OEchalie.