Fig. ()04. — Hercule et Oinphale [d'après un groupe antique.)
l'horrible ca\erne, arrache les rochers, et, malgré les tourbillons de llamme et de fumée que vomissait le monstre, il le saisit, lui serre la gorge et l'étrangle.
En mémoire de cet événement, les habitants du mont Aventin célébraient tous les ans une fête en l'honneur d'Hercule. Sur une médaille d'Antonin le Pieux, on voit Hercule avec sa massue et (.'acus étendu par terre devant la caverne. Les habitants viennent remercier le liéros qui est démesurément grand (fig. 603). La mort de Cacus a inspiré à Le-moyne, de l'école française, un remarquable tableau qui est au Louvre. Hercule assomme Cacus qu'il vient de terrasser, tandis que les vaches ellrayées fuient de toutes parts. Le fleuve du Tibre est personnifié et
HERCULE ET THESEE.
accompagné de doux naïades;. Mais, parmi les ouvrages modernes, aucun n'a autant de réputation (|ue le groupe de Baccio Bandinelii, le rival de Benvenulo Cellini : ce groupe est à Florence.
Hercule et Omphale. — Hercule, après avoir accomi)li tous ces travaux, résolut de se remarier. 11 ai>prit qu'Eurytus, roi d'OEchalie.
Fis. GU5. — Ht'iculc l't Omiilialc (d'aprè^i un bas-relief antique).
avait proposé la main d'Iole, sa fille, cà celui qui le vaincrait au combat de l'arc. Hercule se présenta et fut vainqueur ; mais le monarque n\ayant pas voulu lui donner sa fille, il entra dans une violente colère et précipita Iphitus, fils du roi, du haut des murs de Tirynthe. Ce meurtre demandait une expiation, et Hercule se rendit à Delphes pour savoir ce qu'il avait cà faire. La pythie ayant refusé de répondre, Hercule enleva le trépied sacré où elle rendait ses oracles. Mais Apollon lui-même vint pour reprendre son trépied, et une lutte terrible allait
AUTRES EXPLOITS ET APOTHEOSE D'HERCULE.
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s'engager, quand Jupiter lança sa foudre pour séparer les combattants. L'oracle pourtant se décida à parler; mais il enjoignit à Hercule de se laisser \endre comme esclave en expiation du meurtre qu'il avait commis et de remettre le produit de la vente à Eurytus, comme indemnité pour son fils : Mercure le vendit trois talents à Omphale. reine de Lydie, dont il dcAint amoureux. Nous devons à cette histoire plusieurs monuments. Dans les statues, on voit Hercule enveloppé dans un manteau de femme et filant, tandis qu'Ompliale, couverte de la peau de
Fig. 60G. — Hercule filant (d'après une mosaïque antique;
lion, tient en main la massue du héros (fig. 604). Une mosaïque du musée du Capitole représente Hercule, à moitié couvert par une robe de femme et tenant le fil de sa quenouille. A ses pieds, des amours s'amusent avec un lion qu'ils tiennent enchaîné, image du héros dompté par la passion (fig. fiOG).
Dans une pierre gravée antique on voit Omphale qui peigne le héros, dont un amour tient la peau de lion et le carquois désormais inutile (fig. 609).
Vne pierre gravée qu'on croit imitée d'un ouvrage de Lysippe, montre
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HERCULE ET THESEK.
Hercule, qui. ai»iès avoir soulevé le monde, paraît succomber sous le poids d'un gracieux amour porté sur ses épaules. Le héros agite en vain sa massue, et lléchit déjà le genou (Ug. 607). Kntin sur une intaillc
Fig. GO". — Hercule vaincu par l'Amour idaprès une pierre gravée antique, jaspe rouge).
célèbre du musée du Capitole, on voit plusieurs amours faisant des efforts inouïs pour soulever la massue (fig. 6(J8).
Les Cercopes. — Cette période de la vie d'Hercule fut pourtant bien loin d'être inactive, et plusieurs brigands succombèrent sous ses coups. Ce fut aussi pendant son esclavage qu'Hercule prit et enchaîna
Fig. 608.— Les amours soulevant la massue d'Hercule (d'après une pierre gravée antique).
les Cercopes, hommes méchants, qui avaient tourmenté et volé le héros, pendant son sommeil. 11 leur attacha les pieds et les mains et les rap-
AUTRES EXPLOITS ET APOTHÉOSE D'HERCULE. 047
porta ainsi garrottés à Ompliale, Un emélopc de Sélinonte,qu'on regarde comme un des plus anciens monuments de la sculpture, montre Hercule emportant les Cercopes, qui sont suspendus la tête en bas, après un bâton que tient le héros (fig. 610).
Ces Cercopes, qu'Hercule vainquit et ramena enchaînés à Omphak-,
Fig. 609. — Hercule peigné par Omphale (pierre gravée antique).
étaient les plus fourbes et les plus scélérats de tous les hommes. Aussi Jupiter leurinterditl'usagede la parole, dontils ne se servaient que pour
Fig. 610. — Hercule et les Cercopes.
le mensonge et le parjure, et ils ne conservèrent qu'une voix enrouée, qui semble toujours une plainte. En même temps, leur taille lut raccourcie, leur nez aplati, leur visage semé de rides et leur corps se couvrit d'un poil roux. Hs avaient été changés en si?iges, de sorte qu'ayant cessé d'être des hommes, ils leur ressemblassent encore après leur métamorphose. (Ovide.)
Hercule et Achéloûs. — Quand Hercule eut terminé les trois années de captivité qui lui avaient été imposées, il alla à Calydon.
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HERCULE ET THÉSÉE.
L(> roi (le ce pays. OEik'm', avait iino fiHe admirablement l)cHe qui était flemandce par une foule de ju'inees et de héros. Ilereule s'étant mis sur les rangs, ils se retirèrent tous à l'exception d'Aehéloiis, lils de l'Océan. Les deux héros firent valoir leurs droits et connue Achéloûs contestait ceux d'Hercule, celui-ci. qui n'avait pas reçu l'éloquence en partage, s'écria plein de courroux : « Mon bras est plus redoutable que ma langue; content de savoir vaincre, je te cède le frivole avantage de mieux parler que moi. » En même temps, il se rua sur son adversaire, et une lutte terrible s'engagea entre eux. Après avoir été obligés quatre fois de reprendre haleine, sans pouvoir obtenir d'avantage l'un sur
Fig. 611. — Hercule et Acliélous (d'après une pierre gravée antique, cornaline).
l'autre, les deux rivaux finirent par s'étreindre avec une telle force qu'Achéloiis tomba chancelant, sous les coups de son adversaire, sans songer à le lâcher. Mais se sentant écrasé sous son poids, comme sous celui d'une montagne, il se métamorphosa en serpent, et chercha à enlacer Hercule dans ses replis. Hercule lui dit alors d'un ton dédaigneux : « Dompter des serpents! c'était un e\[»loit de mon enfance! » Le serpent se transforma en taureau : llercuK' le saisit alors avec une telle force qu'il lui arracha une corne (fig. OU), et Achéloiis, cédant à la douleur, laissa la place à son rival et disjiarut sous les eaux.
Ce combat célèbre a fourni le sujet de plusieurs représentations, principalement sur les vases peints. Une amphore à figures rouges nous montre Hercule brandissant sa massue de la main gauche et de la droite portant son arc en avant. H attaque Achéloûs, qui paraît sous la forme d'un taureau à face humaine avec une longue corne (fig. 612).
AUTRES EXPLOITS ET APOTHÉOSE DHERCULE.
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La même scène est représentée dans un groupe antique, et dans Tait moderne, elle forme le sujet d'une statue de Bosio qui se voit dans le jardin des Tuileries.
Suivant certaines traditions, la corne d'Achéloûs serait devenue la
Fig. CI2. — Hercule et Acliéloiis fd'après une peinture de vase).
corne d'abondance, que d'autres font venir de la chèvre Amalthée. Un vase antique représente Hercule présentant à Jupiter la corne d'Achéloûs, qui est devenue la corne d'abondance : le roi des dieux est assis et
Fig. G13. — Hercule présente à Jupiter la corne d'Achéloiis !d'a])rès un vaso peint).