Выбрать главу

lient en main un grand sceptre terminé par un oiseau. Junon se tient debout derrière lui et appuie sa main sur le dossier de son siège (fig. 613).

Enlèvement de Déjanire. — Hercule victorieux voulut emmener

Déjanire, mais il se trouva arrêté devant un fleuve que la i>luie et la

fonte des neiges avaient démesurément j^rossi. Le centaure Nessus jm'o-

Fig. G14. — ^'essus et Déjanire (d'après un tableau de Rubens).

posa obligeamment à Déjanire de la faire passer; Hercule, ne se dou-

Fig. Gif).— Enlèvement de Déjanire (d'après un miroir étriisque).

tant point de ses projets, y consentit. Rubcns nous montre Déjanire au moment où elle va monter sur le centaure (lig. 614).

AUTRES EXPLOITS ET APOTHÉOSE D'HERCULE.

(\:\ I

A peine le fleuve était-il passé, Hercule, qui était resté de l'autre côté, entend un cri : le centaure se sauvait en emportant son fardeau. Le héros furieux tua le ravisseur (fig. ClG}.

Fig. 616. — Déjanire appelle Hercule à son secours (d'après une peinture de vase).

L'enlèvement de Déjanire par le centaure Nessus est représenté sur un miroir étrusque d'un caractère très-arclinïquo : le centaure qui se retourne pour embrasser Déjanire a une longue barbe parfaitement peignée (fig. 615). Le Guide et Luca Giordano ont fait sur le même sujet des ouvrages célèbres ; mais tandis que le Guide est surtout préoccupé de montrer la passion du centaure (fig. 617), Luca Giordano a fait un centaure épouvanté, qui, dans sa fuite, a l'œil fixé sur Hercule dont il veut éviter la flèche.

Le bûcher d'Hercule. — iNessus, se voyant sur le point de rendre le dernier soupir, songea à la vengeance. Il prit sa tunique ensanglantée et la donna à Déjanire, comme un talisman pour se faire aimer de son mari. Rubens a représenté cette scène. Déjanire était jalouse d'iole, qu'Hercule avait sans doute enlevée, car les pierres gravées les montrent fréquemment ensemble (fig. 618). Se croyant délaissée par son époux, Déjanire se souvint du présent de Nessus, et voulut user du talisman. Elle remit donc à Lychas, héraut d'Hercule, la tunique du centaure, en le chargeant de la porter à son maître ; mais à peine le malheureux Hercule fut-il revêtu de cette tunique dont il ne connaissait pas la puissance, (juil sentit un venin horrible pénétrer sou

HERCULE ET THESEE.

corps et fit retentir le mont OEla de ses cris et de ses gémissements. Il lit tous ses efforts pour ôter ce vêtement emi»oisonné, mais il ne put larracher qu'en enlevant, en même temps la peau, à laquelle il s'était tellement collé qu'en le déchirant il emportait la chair. Le feu qui lui dévorait les enlrailles faisait pétiller ses muscles et fondre la moelle

Fig. 617. — Knlè'vement de Déjaiiii-p par le centaure Nessus (d"après un tableau di Guide, musée du Louvre).

de ses os. Fou de rage et de douleur, poussant d'horribles hurlements, courant sur la montagne, comme un tigre furieux ([ui porte dans ses lianes le trait dont il est blessé, il rencontre Lychas, le malheureux messager qui avait apporte la tunique, et, le saisissant par un membre, il le lance dans les airs, où le corps de la victime s'en va en pirouettant jusque dans la mer. Canova a traité ce sujet sauvage.

Le héros, ne pouvant plus supporter ses soullVances, voulut en finir avec une vie qui n'élaitpour lui qu'une épouvantabh'douleur. Il arrache les arbres du mont OEta, dont il fait un immense bûcher, place dessus la peau du lion de Némée, et, s'y étant couché lui-même, il remet

AUTRES EXPLOITS ET APOTHÉOSE DHERGULE. 6o3

à son ami Philoctète, son arc et ses flèches, qui devaient être si fatals a Troie, et lui ordonne d'allumer le bûcher. Les flammes, montant en tourbillons, l'environnent bientôt de toutes parts; mais quand tout ce

Fig. 618. — Hercule et lole (d'après une pierre gravée antique).

qu'il avait de mortel fut consume», Jupiter l'enleva au ciel et le plaça au rang- des dieux.

Fig. Gif). — Hercule au repos (daprès une statue antique}.

La mort d'Hercule fait le sujet d'un tableau du Guide qui est au musée du Louvre (fig. 620), et d'une sculpture qui a servi de morceau de réception à Guillaume Coustoii. Les deux artistes, s'inspirant de la même pensée, montrent le héros assis sur le bûcher et levant le bras vers le ciel qu'il invoque.

(îo-i

HEIICULE ET THESEE.

Apothéose d'Hercule. — Les soiiiïVaiiccs (rilciciilc sur le bûcher du uiomI 01^]t!i ont ctc rarcnicnt représentées dans Tart antique, mais son apothéose apparaît IVéqueninient. On voit pourtant, sur un beau vase peint, h; bûcher de l'OEta en même temps que l'apothéose. Dans h; ]»lan inférieur, on \oil le bûcher enflammé, portant le tronc non encore consumé dllercule. Philoctète, qui vient de l'allnmer, s'en

Fig. (;20. — La mort d'Ik'rculc (d'après le tableau du (Uiide, uiusée du Louvre;.

va en emportant deux lances et le carquois du héros : de l'autre coté, une nymphe verse l'eau d'une hydrie pour éteindre les flammes. Au-dessus, Hercule, qui a retrouvé sa jeunesse, est assis dans le quadrige de Minerve, en compagnie de la Victoire ailée qui tient les rênes. Mercure conduit le char vers l'Olympe, et Apollon, tenant des branches de laurier, accueille le héros comme un immortel (fig. 622).

Sur d'autres monuments le héros célèbre son mariage dans l'Olympe avec Hébé, la déesse de la jeunesse (fig. 021).

AUTRES EXPLOITS ET APOTHÉOSE D'HERCULE.

Ooo

La plus célèbre statue que nous possédions d'Hercule déifié est le fragment antique connu sous le nom de Torse du Belvédère, qui a été retrouvé vers la fin du quinzième siècle, près du théâtre de Pompée, et qui est à Rome. Ce chef-d'œuvre, qui porte le nom, inconnu d'ailleurs, d'Apollonius d'Athènes, inspirait une si vive admiration à Michol-

Fig. 021. — l'iiion d'Hercule; avec Hébô (d'après un miroir étrusque).

Ange, que, lorsqu'il devint aveugle, il prenait encore plaisir à 1(> pal[)er avec les doigts. La tète, les bras et les jambes manquent. Wiiickel-inann fait observer, à propos de cette statue, que les veines ne sont jamais apparentes dans Hercule déifié, tandis qu'on les voit dans le héros vivant lorsqu'il vient d'accomplir ses prodigieux travaux. L'apothéose d'Hercule, peinte par Lemoync dans un plafond du palais de Versailles, est une des pages les plus importantes de l'école française. Sous l'influence de la poésie. Hercule devient l'idéal de féuergie

IIKHCULE Eï THÉSÉE.

bienfaisante, <lii tiavail civilisateur triomphant des mille obstacles que la terre fait naître sous les pas de rhunianité. Dans les plus anciens monuments de l'art, il se montre déjà coninie le type acconi[)li du héros et de l'athlète. Ce type, porté à sa perfection par Myron et L\-sippe, est surtout exprimé par le développement des muscles, la petitesse de la tète, dont les cheveux sont courts et frisés, la largeur de la nuque, ranii.leur de la poitrine et la vigueur des membres. Ces caractères, qui font reconnaître les représentations d'Hercule mieux encore que ses attributs ordinaires, la massue et la peau de lion, sont très-appa-

Fig. 622. — Moi't et apotlic'ose d'Hercule ^clapi-rs iiiic peinture de vasej.

rents dans la statue intitulée Hercule Farnè^e. Elle est signée du nom de Glycon; mais comme une statue semblable, et d'une exécution médiocre, porte le nom de Lysippe, on croit que l'une et l'autre sont imitées d'un môme original dont Lysippe était l'auteur. \lHevcule Farnèse représente le héros au moment oii il se repose de ses glorieux travaux.