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soiiiu'c, qu'il lui a\ait dabord servie. Un fragment de bas-relief anti-(jue représente cette scène, où on voit Médée debout derrière Thésée

Fig. IVW. — Egée retire la coupe empoisonnée destinée à son fils Thésée 'd'après un fragment antique).

à qui son père enlève la coupe, et attendant Teffet de son liltre (fig. 630). La magicienne, voyant ses artifices découverts, prit aussitôt la fuite.

Le taureau de Marathon. — Quelques années auparavant, An-drogée, fils du roi de Crète Minos, était venu à Athènes pour les jeux gymniques et avait vaincu tous ses concurrents. Un taureau énorme dévastait en ce moment la plaine de Marathon ; Androgée, comptant sur sa fore, voulut le combattre, mais il fut tué par le taureau. Minos ac-

Fig. G3I. — Le Minotaure emmenant les jeunes filles (bas-relief du vaso d'Orsay)

ciisa Egée de la mort de son fils, et vint assiéger Athènes avec une armée formidable; n'étant pas parvenu à s'en emparer, il s'adressa à Jupiter vengeur, qui envoya une peste auv Athéniens. Ceux-ci consultèrent l'oracle, qui leur ordonna, pour apaiser le Dieu, d'envoyer à des intervalles réguliers sept jeunes gens et autant de jeunes filles dans l'île de Crète, pour servir de pâture au Minotaure, monstre à tète de taureau. Un bas-relief sculpté autour d'un vase connu sous le nom de vase d'Orsay paraît représenter le Minotaure entraînant les jeunes Athéniennes pour les immoler. C'est du moins une des explications qu'on donne de cette singulière composition où d'autres ont vu Bacchus conduisant les j)léiades. Ce vase remarquable a soulevé de grandes discussions parmi les savants, mais il à perdu toute sa valeur archéologique, depuis qu'on

HERCULE ET THESEE.

a contesto son antiquité : on ci'oit aiijourdluii (|ii(> c'o^if im (Uivi-agc fie la Renaissance {(\g. 631).

Les Athéniens avaient déjà payé deux fois le (rihul demande, (jiiand Thésée aii'i\;i. Il eoninienea par alh'i dans la |»laine de Marathon a la

Fig. C3"2. — Le taureau de Marathon (d'après une peinture de vase'.

rencontre du taureau furieux qu'il ramena tout vivant dans la citadelle et il le sacrifia à Apollon. Une peinture de \ase représente ce combat : Thésée a dompté le taureau auquel il fait courber la tête devant Minerve, j)rotectrice d'Athènes. La Victoire vole à ses côtés et l']gée assiste au triomphe de son fils (fig. 632).

Thésée et le Minotaure. — Thésée résolut ensuite d'aller combattre le Minotaure. L'entreprise n'était pas aisée : car ]c Minotaure

Fig. G33. — Le Minotaure. Le lahyrintlie.

(D'après une monnaie antique.)

était d'uiu; force prodigieuse, et son père Minos, désirant le soustraire à tous les regards, l'avait placé au milieu d'un labyrinthe inextricable bâti par Dédale. Il était impossible d'en retrouver l'issue une fois qu'on y était entré. Thésée n'ignorait pas les dangers de toutes sortes qu'il allait eourii' : avant de s'embarquer il alla consulter l'oracle d'Apollon,

THESEE.

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qui lui conseilla de se mettre sous la protection de Vénus. Ce fut en effet cette déesse qui inspira à Ariadne, tille de Minos, une passion poulie héros, auquel elle donna un peloton de fil pour le guider dans les

Fig. 63't. — Thésée tuant le Minotaure id'apiès une peinture de vase).

chemins tortueux du labyrinthe, afin qu"il put retrouver son chemin (juand il voudrait en sortir. Thésée combattit le Minotaurc et le tua : ce fut en mémoire de sa délivrance qu'il éleva plus tard un temple dans la ville de Trézène. Suivant Raoul Rochette, cette victoire de Thésée sur le Minotaure doit être considérée comme un symbole de la religion grecque, qui, déplus en plus humaine dans ses développements, tendait à faire disparaître autour d'elle les sacrifices humains. Cette scène a été représentée sur des monuments de style primitif. Sur un vase de style très-archaïque, on voit Thésée qui perce le 31inotaure de son épée. Le monstre essaye en vain de se défendre avec une pierre qu'il tient à la main. Deux jeunes Athéniens que Thésée est en train de délivrer sont nus et tiennent chacun une lance, mais ils ne prennent aucune part à l'action, dont ils sont simplement spectateurs ainsi que deux Jeunes filles vêtues de tuniques longues et étroites (fig. 634).

Dans l'art moderne, Canova a fait sur ce sujet deux groupes qui sont à Venise. Dans l'un des deux, le héros est assis sur le monstre dans une attitude empruntée à un camée antique; dans l'autre il lui tient la tète qu'il se prépare à écraser avec sa massue.

Ariadne abandonnée. — Quand Thésée victorieux quitta l'île de Crète, Ariadne s'embarqua avec lui, mais le héros, ne voulant pas contracter avec une étrangère une union qui eût été mal vue à Athènes, l'abandonna dans l'île de Naxos, où elle fut ensuite trouvée par Bacchus

HERCULE ET THESEE.

dont clic devint la femme. L'abandon d'Aiiadne pai-Thésée est ti^nré snr plusieurs ouvrages antiques. Une peinture d'ilerculanum nous montre la fille de Minos qui voit le navire s'éloigner et l'amour qui pleure à coté d'elle (fig. G^o).

(-et étrange abandon d'une jeune fille à ([ui il devait la vie n'a jamais été bien e\|di([ué par les mythologues. Les uns ont dit que le héros

l'"ig. G-iô. — Ariadno abandonnée dans File de Naxos (d"après une peinture anti<|Ui découverte à Pompci).

a\ait obéi aux ordres de Minerve; les autres, que c'était Bacchus lui-même qui lui avait enjoint de ne pas emmener plus loin la femme qu'il voulait épouser. Mais cette scène a fourni à l'art des sujets qui ont é'té reproduits sous toutes les formes. La mode vint au commencement <hi dix-huitième siècle de faire faire son portrait avec les attributs des héros mythologiques, et Largillière acquit dans ce genre une grande réputation. <( Il est curieux, dit M. Cli. Blanc, devoir la fameuse comédienne du dix-huitièn)e siècle, au temps de Louis XIV et du régent, la Duclos, paraître dans le rôle d'Ariadne vêtue à peu près comme l'étaient niadame de Tencin ou madame de Prie : la robe retroussée, la taille en cœur, avec des demi-paniers, des pendeloques, des nœuds de ruban, et pour coiffure un panache qui produit l'effet le plus grotesque sur la tête d'une Arindne désespérée. Dans cet accoutrement, la Duclos se plaint du départ de Thésée, dont on aperçoit au loin le navire, tandis qu'au second plan, on remarque les bacchantes et Silène ajustés à l'antique.

THESEE.

mi

Ce uV'sl pas tout : un (tetit j^^t'iiic, digue de Kul)eiis, \a deposci- une couronne d'étoiles sur la tète eni[»anacliée de la Dut los, et tient d'une seule main le sceptre de la tragédie, le uias({ue de Melpomenc et une branche de laurier. Le tout fait une eveelleute j>einture : on n'est pas plus amusant, on n'est pas plus peintre. >•

L'histoire de Thésée et d'Ariadne est développée eu (piatre scènes différentes dans une grande mosaïque découverte près de Salzbourg- et maintenant à Vienne (tig. 630). Cette mosaïque n'a pas moins de dix-huit pieds de long sur quinze de large. Au centre, on voit le labyrinthe construit par Dédale, avec Thésée combattant le Minotaure. Dans le compar-