HERCULE ET THESEE.
linuMit à gauche, Ariadiie remet à Thésée le peloton de lil ([iii doit le j-uidei dans le lahyiinlhe, et dans celui (|ui est au-dessus, elle donne la main à Thésée, qui la fait monter dans le navire (jui doit les emmener.
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Fig. 037. — Rcmcrciuients à Thésée (d'api-ès une peinture antique \
Enfin le dernier compartiment, celui qui est à droite, montre Ariadne assise dans une attitude triste et probablement abandonnée.
Thésée avait ramené avec lui les jeunes enfants d'Athènes qu'il avait ravis à la fureur du Minotaure. La reconnaissance de ces malheureux est très-bien exprimée dans une peinture d'Herculanum, où le héros vainqueur reçoit leurs embrassements (fig. 637).
La mort d'Egée. — Avant de retourner à Athènes, Thésée débarqua dans lîle de Délos, et exécuta devant le temple d'Apollon, avec les jeunes gens qu'il venait de délivrer, une danse qui retraç<ait les détours du labyrinthe. A son retour dans sa patrie, un oubli du pilote fut cause de la mort d'Egée, qui était convenu avec son fils, que, s'il revenait victorieux de son expédition, il mettrait une voile blanche sur le naAire, qui en portait de noires habituellement à cause de l'usage néfaste auquel il était destiné. Mais le signal ayant été oublié, le malheureux Egée crut son fils mangé par le monstre, et se précipita du haut de la citadelle. Les Athéniens conservèrent comme une relique la galère qui avait ramené Thésée victorieux, et l'employaient chaque année à j)orter leurs offrandes à Délos. Ce navire était tout rapiécé, car à mesure qu'une planche était pourrie, on la remplaçait par une autre. Mais, bien qu'il fût un peu comme le couteau de Jeannot, dont on avait remplacé plusieurs
Fig. 638. — Thcsép (d'après uiio statue antique).
THESEE. C7I
lois le manche et la lame, et qui néaiiiiioius était toujours le même, on l'avait en grande vénération et on le montrait encore aux voyageurs, ail temps de Démétrius de Phalère.
Thésée combat les Amazones. — Thésée s'occupa d'abord de l'organisation intérieure de son royaume, puis il accompagna Hercule dans son expédition contre les Amazones. 11 épousa leur reine Antiope et en eut un fils qu'il nomma Hippolyte. Mais, après son retour, ayant abandonné Antiope pour épouser Phèdre, les Amazones voulurent venger cet affroni et firent une grande invasion dans l'Attique, où elles
Fig. (j:S9. — Tlicséo combat les amazones (d'après une peinture de vase)
furent exterminées. Sur une peinture de vase, on voit Thésée, transperçant de sa lance la nouvelle reine des Amazones, Hippolyte, qui est suivie d'une autre amazone, décochant une flèche à Thésée pour secourir sa compagne (fig. G39). Au reste, cette guerre des Amazones, que les Athéniens regardaient comme un fait capital dans leur histoire héroïque, fait le sujet d'une quantité innombrable de représentations sur les vases et sur les bas-reliefs qui ornent les sarcophages ou décorent les monuments. Elle était sculptée sur le temple de Fhigalie.
Thésée et Pirithoûs. —Après cette mémorable affaire Thésée avait pris la résolution de rester désormais paisible dans son royaume, quand il apprit que Pirithoûs, roi des Lapithcs, se préparait à entrer dans ses Etats avec une puissante armée. Le roi d'Athènes fut donc obligé d'aller au-devant de lui. Mais quand les deux héros furent en face l'un de l'autre, ils furent pris mutuellement d'une telle sympathie, qu'au lieu de se combattre ils se tendirent la main. Pour cimenter cette alliance, Pirithoûs invita Thésée et les Athéniens à ses noces avec la belle
<n2 HEHCULE ET THÉSÉE.
lli[)|K)(laini(', (iiii dcNaicnf avoii' licti [trochaiiicmciil, et c'est à cette occasion qu'eut lieu le lanieiix couihat coiiti-c^ les Centaures dont nous avons parlé plus haut. Les deux amis se lièrent intinuMUiMit et Piritlioiis aida Thésée à enlevei' Hélène (jui était encore dans la [treiniere jeunesse. Mais Thésée ne put profiter de son rapt, car les deux frères d'Hélène, Castor et P(dlu\. vinrent re[>rendre leur sœur, qu'ils ramenèrent à Sparte et qui plus tard devint la femme de Ménélas.
Thésée aux enfers. — En échange du service ([u'il avait rendu à Thé-sée, Pirithoiis lui avoua qu'il avait une passion pour Proserpine, et l'éclama son assistance pour l'enlever. La commission était rude, mais l'amitié impose des devoirs, et Thésée fut obligé de s'exécuter. Ils se rendirent donc tous les deux au cap Ténare en Laconie oii il y a une entrée des enfers, et ils y pénétrèrent sans trop de difficulté. Cette expédition ne fut pas heureuse, et même elle .finit par être ridicule : les deux amis ne purent remplir le but de leur voyage, car, étant très-fatigués, ils voulurent s'asseoir sur une pierre, mais ils y restèrent collés sans pouvoir bouger en aucune façon. Thésée y serait même encore, si Hercule n'avait obtenu de Pluton l'autorisation de le délivrer : encore quand Hercule l'enleva, laissa-t-il ime partie de sa chair sur son malencontreux siège. Quant à Pirithoiis, Hercule ne jugea pas à propos de le tirer de cette situation désagréable.
Mort de Thésée. — Thésée, outre les exploits qui se rattachent directement à l'histoire héroïque des Athéniens, avait fait partie de l'expédition des Argonautes, pris part à la chasse du sanglier de Calydon et à tous les événements de son temps. 11 eut pourtant une fin assez triste; étant allé voir Lycomède, roi de Scyros, celui-ci, jaloux de sa réputation ou corrompu [)ar ses ennemis, le fit précipiter du haut d'un rocher.
n y avait à Athènes deux tableaux très-célèbres représentant Thésée : l'un était peint par Parrhasius et l'autre par Euphranor. Ce dernier passait pour rendre mieux le caractère du héros, et Euphranor disait que le Thésée de Parrhasius était nourri de roses tandis que le sien était nourri de chair. Ce mot, rapporté par Pline, suffit pour montrer clairement quelle pouvait être la tendance des deux écoles rivales.
LA GUERRE DE TROIE
CHAPITRE PREMIER
I.A POMME DE DISCORDE.
La néréide Tliétis. — Les noces de Thétis et de Pelée. — La pomme de discorde. — Le berger Paris. — Les trois déesses. — Le jugement de Paris.
La néréide Thétis. — La néréide Thétis, dont une statue du Louvre nous montre Tiniage, était la plus belle des déesses marines. Jupiter et Neptune en furent tous deux épris, et chacun prétendait ravoir pour épouse. Mais les oracles ayant déclaré que le fils de Thétis serait plus puissant que son père, les deux divinités rivales abandonnèrent leurs prétentions et décidèrent d'un commun accord que Thétis serait l'épouse de Pelée, descendant d'Eaque.
Les noces de Thétis et de Pelée. — Cependant Thétis se trouvait humiliée d'être l'épouse d'un simple mortel après avoir été aimée par des dieux. Elle avait, comme son père Nérée et comme Protée, la faculté de pouvoir se transformer en toute sorte d'animaux féroces. Pelée alla trouver le centaure Chiron, qui lui conseilla de ne tenir aucun compte des transformations de la déesse et de l'enchaîner bravement sous quelque forme qu'elle voulût lui apparaître. Il le prévint qu'une fois enchaînée elle consentirait à s'unir à lui. Sur un vase très-archaïque, on voit Pelée luttant contre Thétis qui se transforme vainement en lion et en serpent. Les nymphes qui assistent à cette lutte dont Pelée sortit victorieux, lèvent les bras en signe d'étonnement.
Un bas-relief antique représente la même scène d'une façon différente, et avec de nombreux personnages. Pelée, armé d'une épée, d'une lance et d'un bouclier, s'avance vers Thétis endormie, et près de laquelle sont placés un lion et une chèvre, indiquant les différentes for-