Выбрать главу

Ulysso pourtant, s't'laiit doguisr on iiiarchand (robjots de toilette, vint chez Lycomèdc, et proposa des bijoux à ses tilkîs. Tandis qu'il étalait devant elles ses marchandises, Achille découvrit son épée et sa lance et s'en saisit aussitôt. Ulysse reconnut à ce signe que c'était là le jeune homme qu'il cherchait. Rien ne put retenir le héros, pas même la belle Déidamie, lillo de Lycomède, à laquelle il s'était uni, et dont il avait un enfant qui devint Pyrrhus, appelé aussi Néoptolème. Athénion, peintre grec contem[>orain d'Alexandre, avait peint Achille portant des habits de fille et découvert par Ulysse.

Dans un tableau décrit par Philostrale, on voyait les fdles de Lycomède prenant leurs ébats dans une prairie tout émaillée de fleurs. Placé au milieu d'elles, Achille malgré ses habits de femme trahissait sa nature par ses mouvements impétueux et sa chevelure hérissée.

Un bas-relief du musée Pio-Clémentin représente cette scène (fig. 659). Achille vient de rejeter le vêtement de femme qui le couvrait et paraît presque nu. Parmi les dons présentés par Ulysse, il a choisi la lance. Envoyant cela, Ulysse s'applaudit de sa ruse. Ici Déidamie et ses compagnes essayent en vain de retenir Achille qui fait un grand pas, comme s'il allait au combat, malgré l'Amour qui tente inutilement de s'opposer cà son départ. Dans le coin à droite on voit Diomède armé de toutes pièces et Argitès qui sonne de la trompette pour emflammer le courage du jeune héros. Dans l'art moderne, le même sujet a été traité par Rubens, et, ce qui est plus singulier, par David Téniers.

Sacrifice d'Iphigénie. — L'armée se trouvant donc au complet, on se décida à faire voile vers la Troade. Mais au moment du départ, une tempête, ou suivant d'autres une peste, retint les Grecs dans le port d'Aulis. Le courroux de Diane était cause de ce malheur qui retardait l'expédition et peut-être la rendait impossible. Agamemnon avait tué une biche dans un bois consacré à la sœur d'Apollon, et la déesse était irritée de cet acte sacrilège.

Le devin Calchas déclara que la flotte ne pourrait pas avancer, si le roi Agamemnon ne sacrifiait cà Diane ce qu'il avait de plus beau, c'est-à-dire sa fille Iphigénie. On la fit venir sous le prétexte de l'unir par l'hymen à Achille, mais quand elle arriva ce fut un bûcher qu'elle trouva préparé, au lieu de la fête nuptiale.

La jeune fille s'abandonne alors à son désespoir et vient supplier son père de ne pas lui arracher la vie. « 0 mon père, si j'avais l'éloquence d'Orphée et la force persuasive d'attirer les rochers par mes chants et d'attendrir les cœurs par mes paroles, j'y aurais recours. Mais pour toute habileté je t'offrirai mes larmes ; c'est tout ce que je puis. En gage de suppliante je mets à tes pieds ma personne, que tu as enfantée, car il est poux de voir la lumière ; ne me force pas à visiter les régions souter-

LES ROIS GRECS.

697

raines. La première, je t'appelai du nom de père et lu m'appelas ta fille ; la première, livrant mon corps à tes genoux, je te donnai et je reçus de toi de tendres caresses. Tu me disais alors: « Te verrai-je, ma fille, « dans la maison d'un époux vivre heureuse et florissante, comme il est

Fig. GGO. — Lo sacritice d'Ipliigénio (d'après un vase antique, dit le Vase Mcdicis).

« digne de moi? » et je répondais, suspendue à ton cou et pressant ton menton que ma main touche encore : « Et toi, mon père, te recevrai-je « vieillissant dans la douce hospitalité de ma maison, pour te rendre les « soins qui m'ont nourrie? » Je conserve la mémoire de ces paroles, mais toi tu les as oubliées, puisque tu veux me faire mourir. » (Euripide.)

Le salut de Tannée parut plus précieux à Agamemnon que la vie de sa fille et l'immolation fut décidée. Mais au moment même où la victime

Fig. 661. — Le présage du devin Calchas (d'après une pierre gravée antique].

fut frappée, un prodige s'opéra à la vue de toute l'armée. Iphigénie n'était plus là, et la déesse en l'enlevant lui avait substitué une biche. Le sacrifice d'Iphigénie formait le sujet d'un très-célèbre tableau de Timanthe dont on croit avoir une répétition dans une peinture de Pompéi. Agamemnon était représenté se caciiant le visage, non pas, comme on l'a dit, parce que le peintre ne savait pas exprimer la douleur,

mais parce que l'usage des Grecs était de se voiler la face quand ils versaient des larmes. Le môme sujet se déroule sur le fameux vase Mé-dicis, si souvent reproduit pour la décoration de nos parcs (lig. 660).

L'armée put eniin se mettre en marche. Une pierre gravée du musée de Florence nous montre un ser[)ent autour d'un arbre (lig. 661). 11 va dévorer neuf petits oiseaux qui sont dans leur nid, et leur mère qui arrive pour les secourir partagera bientôt leur sort. C'était, selon le devin (^alclias, un présage duquel on pouvait conclure que le siège de Troie durerait dix années et que la ville serait prise dans la dernière.

HECTOR.

Protésilas et Laodamie. — La colère d'Achille. — Paris et Ménélas. — Vénus blessée, — Mars et Diomède. — Hector et Ajax. — Ambassade auprès d'Achille. — Pa-trocle et Sarpédon. — Mort de Patrocle. — Combat autour du corps de Patrocle.

Protésilas et Laodamie. — La flotte partit : sa navigation fut heureuse et elle arriva au cap Sigée. L'oracle avait prédit que le premier qui descendrait sur la rive troyenne y perdrait la vie. Protésilas se dévoua : il venait d'épouser la belle Laodamie, mais les supplications de sa jeune femme ne purent le retenir. Quand il fut mort, Laodamie obtint des dieux la permission de le revoir encore, et Mercure conduisit le héros sur la terre pour quelques heures. Protésilas pria sa femme de venir le rejoindre promptement aux enfers, et elle se donna elle-même la mort pour le retrouver plus vite.

Cette histoire est sculptée en plusieurs scènes sur un sarcophage antique du musée Pio-Clémentin. On y voit les adieux de Protésilas et de Laodamie (fig. 658), puis le débarquement des Grecs sur la rive

Fig. C62. — Les adieux de Protésilas (d'après un bas-relief antique).

troyenne et la mort du héros dont l'àme s'échappe conduite par Mercure. Puis l'enfer a cédé aux prières de Laodamie et Mercure ramène son mari parmi les vivants ; elle se désole de ne l'avoir revu que pour si peu de temps, et enfin la dernière scène montre Protésilas repassant pour la dernière fois dans la barque de Caron. La même scène est

LA GUERRE DE TROIE.

(i^nii'éo sur un autre l>as-relief, où l'on voit simplement les adieux de l'rotésilas et de sa femme Laodamie (lig-. 002).

La colère d'Achille. — Les Grecs après leur débarquement com-

Fig. 663. — Briséis enlevée à Achille (d'après Flasman).

mencèrent à ravager la campagne autour de Troie, enlevant les troupeaux et faisant des prisonniers. Deux jeunes captives, Chryséis et

Fig. 664. — Achille, transpotté de colère conti'e Agamemnon, veut le percer de son épée; Minerve arrête son courroux (d'après Flaxnian).