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Briséis, furent amenées au camp des Grecs : dans le partage du butin, Agamemnon choisit Chryséis, et Briséis échut à Achille. Le père de

HECTOR.

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Cliryséis, qui était prêtre d'Apollon, voulut racheter sa fille moyennant une rançon ; mais repoussé avec mépris, il invoqua Apollon qui envoya une peste aux Grecs. Le devin Calchas déclara quil fallait rendre la jeune fille pour apaiser le dieu irrité, et parmi les princes grecs, Achille fut celui qui insista le plus pour qu'on remît la jeune fille à son père. Agamemnon céda, mais pour se venger d'Achille il fit enlever Briséis de sa tente, et la prit en remplacement de la captive qu'il avait perdue. Achille, qui ne pouvait rien contre le roi des rois, quitta frémissant de rage le camp des Grecs et fit serment de ne plus combattre avec eux. Thétis, la mère d'Achille, pour venger l'outrage fait à son fils, alla trouver Jupiter et obtint de lui que les Troyens seraient victorieux tant qu'Achille ne combattrait pas avec les Grecs. Un bas-relief du Louvre nous montre Achille quittant l'armée avec colère et apostrophant Aga-memnon placé devant lui. Le même sujet a été traité par Flaxman dans une de ses compositions sur V Iliade (fig. 664).

Paris et Ménélas. — Dans la première rencontre qui eut lieu sous les murs de Troie, Paris couvert d'une peau de léopard et tenant son

Fig. 665. — Hélène, introduite chez Paris par Vénus, lui reproche sa lâcheté dans le combat avec Ménélas (d'après Flaxman).

arc et ses javelots, se place à la tête des Troyens et provoque les plus illustres chefs des Grecs à se mesurer avec lui. Aussitôt Ménélas saute de son char pour courir au-devant de son ennemi. Paris, apercevant le guerrier dont il a ravi l'épouse, est frappé d'épouvante et s'enfuit, la

LA GUERRE DE TROIE.

pâleur au front, pour éviter la mort. Hector indigné accable de reproches son frère, qui retourne au combat. Ménélas fond sur son adversaire tremblant : déjà il tient le cimier de son casque et s'apprête à frapper. Mais le casque reste dans les mains du héros et Paris a disparu. Car Vénus l'a enveloppé d'un nuage et transporté loin du champ de bataille, dans une chambre d'oîi s'exhalent de doux parfums.

Le favori de Vénus est maintenant couché sur un lit magnifique : éclatant de beauté et de parure, on ne croirait pas qu'il vient d'un champ de bataille, mais plutôt qu'il se rend à une fête. Vénus va cher-

Fig. CGC. — Hélène et Paris (d'après le tableau de Louis David, musée du Louvre)

cher Hélène et l'amène devant Paris, pour qu'elle admire sa beauté. Cependant Hélène détourne la tête : « Te voilà donc revenu du combat, dit-elle à Paris. Que n'as-tu péri, vaincu par ce guerrier vaillant qui fut mon premier époux... » Paris écoute ses reproches et sourit : devant son sourire Hélène est désarmée. Une jolie composition de Flaxman représente cette scène (fig. 665).

Louis David a fait une scène analogue dans un tableau qui est au Louvre. Hélène est debout et appuyée nonchalamment sur l'épaule de Paris qui tient une lyre (fig. 666). Ce qui est assez remarquable, c'est que David a placé ses personnages dans une des salles du musée des Antiques au Louvre, elles caryatides qu'on aperçoit au fond sont celles qui ont été sculptées par Jean Goujon.

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Vénus blessée. — Les dieux prirent part au combat terrible qui s'engagea bientôt sous les murs de Troie. Junon et Minerve, qui ne pardonnent pas à Paris de leur avoir préféré Vénus, se rangent du côté des Grecs ; mais Apollon, Mars et Vénus prennent parti pour les Troyens : le roi des dieux reste dans TOlympe, d'où il contemple les événements et pèse les destinées des mortels.

Vénus la première aperçoit son fils Énée qui tombe sous le poids d'un quartier de rocher que lui a lancé Diomède et le couvre d'un voile blanc pour le protéger. Le farouche Diomède reconnaît Vénus, et d'un coup de sa javeline blesse la main délicate de la déesse, qui pousse un cj-i plaintif, et laisse tomber son fils. Apollon enveloppe Énée d'une nuit sombre et l'entraîne loin du champ de bataille. Vénus remonte au ciel porter ses plaintes à Jupiter ; mais le roi des dieux lui dit en souriant : (< Chère enfant, les hauts faits ne te sont pas réservés. Laisse ces soins à d'autres et ne songe qu'aux tendres unions et aux jeunes hyménées. »

Mars et Diomède. — Mars, qui avait prêté son char à Vénus pour retourner dans l'Olympe, voulut combattre Diomède. Le héros hésita

Diomède. Pallas. jjars. Périphas.

Fig. G67. — Combat de Diomède contre Mars (d'après Flaxman).

quand il vit le dieu de la guerre combattre en personne dans les rangs des Troyens, mais Minerve vint ranimer son courage en l'assurant de sa protection. « Minerve, brûlant de combattre, se place auprès du noble Diomède : l'essieu de frêne gémit avec violence sous le poids de leurs corps, car le char porte une divinité terrible et un vaillant guerrier. Pallas s'empare du fouet, et dirige ses fougiuMix coursiers contre Mars, qui vient de renverser le plus brave des Étoliens, Périphas, d'une taille

LA GUERRE DE TROIE.

gig-antesqiie, et fils illustre crOchesius. Mars, souillé de sang, arrachait la vie à ce guerrier tandis que Minerve posait sur sa tète le casque de Pluton, afin de n'être point aperçue du dieu de la guerre *. Dès que Mars, le fléau des hommes, voit le noble Diomède, il laisse Périphas à la place oii ce héros vient de périr^ et marche à la rencontre du vaillant fils de Tydée. Quand ils sont près l'un de l'autre, Mars, impatient d'immoler son ennemi, étend avec rapidité sa lance au-dessus du joug et des rênes ; mais Minerve détourne le coup en saisissant l'arme et en l'écartant du char. Diomède à la voix sonore se précipite à son tour sur le

Hector. Andromaque. Asty;max et sa nourrice.

Fig. GG8. — Hector fait ses adieux à Andromaque (d'après Flaxniaii).

dieu de la guerre et lui lance son javelot d'airain ; Minerve alors dirige le trait dans les flancs tout près de la ceinture ; le héros, après avoir déchiré la peau délicate et belle du dieu de la guerre, retire son javelot de la plaie sanglante.'Alors le redoutable Mars pousse des cris semblables à ceux de neuf et même de dix mille combattants qui se rencontreraient dans une mêlée furieuse. Les Troyens et les Grecs sont saisis d'épouvante, tant est forte et puissante la voix de l'insatiable Mars. » (Homère.)

Hector et Andromaque. — Cependant Hector a conçu le projet de proposer aux Grecs un combat singulier. Il veut être le champion des Troyens, et provoquer celui des Grecs qui voudra se mesurer avec lui.

1. Le casque de Pluton rendait invisible.

Mais avant de jiailir il veut dire adieu à sa femme et à son enfant, et va chercher Andromaque. « Quand Andromaque se présente à son époux, une seule femme raccompagne, portant sur son sein leur jeune fils : cet unique rejeton d'Hector était aussi beau que les astres qui brillent au ciel ; son père le nommait Scamandrc, mais tous les Troyens l'appelaient Astyanax, roi de la ville, parce qu'Hector seul protégeait la cité dlliou. Eu apercevant son fils, le vaillant héros sourit en silence. Andromaque s'approche de son époux en versant des

Fig. GG9. — Combats des Grecs et des Troyens id'après un vase peint).

larmes ; elle lui prend la main et lui parle en ces termes : « Infortuné, « ton courage finira par te perdre ! Tu n'as donc pas pitié de ce jeune «enfant, ni de moi, malheureuse femme, qui serai bientôt veu>e? « Sans doute les Achéens t'arracheront la vie en se précipitant sur « toi ! Hector, si je devais te perdre, il vaudrait mieux pour moi que « je descendisse dans les profondeurs de la terre ; car, lorsque tu auras <' cessé de vivre, rien ne pourra me consoler, et il ne me restera plus