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Patrocle et Sarpédon. — Patrocle, l'inséparable compagnon d'Achille, regardait de loin la bataille et la confusion qui augmentait parmi les Grecs. Il voit Diomède, Ulysse, Agamemnon, blessés tour à tour; il voit Hector franchir le rempart élevé par les Grecs, porter la flamme sur leurs vaisseaux qu'Ajax défend sans espoir.

Convaincu que la vue des armes d'Achille suffira pour épouvanter les Troyens elles faire reculer, il supplie son ami de les lui prêter, et s'élance bientôt dans la mêlée. Sarpédon, fils de Jupiter et roi puis-

LA GUl^HUE DE TUOIK.

saut allié do l*naiii, périt le premier sous ses coups. A celle vue, les Troyens croient que c'est le grand Achille qui prend part au combat, et inquiets commencent à se replier vers Ilion. Hector, pour ranimer leur courage, s'avance vers Patrocle, et le héros grec, frappé une première fois par Euphorbe, tombe sous les cou[ts d'Hector.

Combat autour du corps de Patrocle. — Alors s'engage autour du corps de Patrocle un combat terrible, auquel une foule de héros prennent part tour à tour, car les Grecs veulent ravoir le corps pour le ramènera Achille et l'ensevelir magnifiquement, tandis que les Troyens, maîtres déjà de sa brillante armure, font tous leurs efi'orts pour l'entraîner triomphalement vers Ilion.

« Les défenseurs d'Hion repoussent d'abord les Grecs aux terribles regards : ceux-ci, remplis d'effroi, abandonnent le corps de Patrocle. Les Troyens, malgré leur désir, n'immolent aucun guerrier; ils se hâtaient trop d'entraîner le corps de Patrocle. Les Grecs, qui ne devaient pas être longtemps éloignés du cadavre de leur brave compagnon, reviennent aussitôt, conduits par Ajax, qui, par sa taille et par sa force, l'emportait sur les Danaëns, après l'irréprochable fils de Pelée. Ajax s'élance aux premiers rangs des combattants, semblable au sanglier furieux qui, sur une montagne, dissipe aisément une troupe de chiens

Fig. 675. — Le corps de Patrocle est attaché par Hippothoiis et défendu par Hector coiitrt les Grecs (d'après une pierre gravée antiqueK

et de jeunes chasseurs en se précipitant à travers les vallons. Tel Ajax, fils illustre de Télamon, attaque et dissipe facilement les Troyens qui, entourant le corps de Patrocle, espéraient l'emporter dans leur ville et se couvrir de gloire. Déjà le fils du Pélasgc Léthus, Hippothoiis, entraînait Patrocle par les pieds loin de cette mêlée terrible, après

HECÏOH,

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lui avoir lié les jainbos pics des chevilles au moyeu d'une courroie. Hippothoiis voulait plaire à Hector ainsi qu'aux Troyens ; mais le malheur fond aussitôt sur lui, et nul, malgré son désir, ne peut l'en préserver. Le fils de Télamon sort de la foule, marche contre Hippothoiis et lui brise son casque d'airain à l'épaisse crinière : la pointe de la lance le traverse entièrement, car ce casque venait d'être percé par un énorme javelot lancé par un bras vigoureux ; la cervelle sanglante jaillit le long de la lance. Les forces abandonnent ce guerrier, ses mains laissent échapper les jambes de Patrocle ; et le malheureux

I^io-. G17. — Combat autour du corps de Patrocle (d'après une peinture de vase).

Hippothoiis tombe le front sur le cadavre, loin des plaines fertiles de Larisse. Hélas ! il ne put rendre à ses parents chéris tous les soins qu'ils lui avaient prodigués ; sa vie fut de courte durée : il mourut jeune encore dompté par la lance du magnanime Ajax ! — Hector dirige aussitôt contre le fils de Télamon un brillant javelot ; mais \ja\, qui l'aperçoit, se détourne un peu, et le trait va frapper le fils du valeureux Iphite, Schédius, le plus brave des Phocéens (Schédius habitait un palais superbe dans la célèbre Panopée, et il léguait sur des peuples nombreux). Hector l'atteint à la clavicule ; le trait s'enfonce dans

la ^orgc, cl la pointe (raiiaiii lessoit au bas do rôpaulo. Schédiiis tombe sur la terre, et autour de lui ses armes retentissent. Ajav se précipite sur le vaillant (ils de Phénops, Phorcys, qui défendait ilip-potboiis ; il \e frappe au milieu du ventre, et l'arme, en brisant la cavité de la cuirasse, pénètre jusque dans les entrailles. Pliorcys roule sur le sol et presse la terre de ses mains. Hector et les premiers d'entre les Troyens reculent en voyant cet exploit. Alors les Argiens, en pous-santde vives clameurs, entraînent les cadavres de Phorcys, d'riii)pothous et ils les dépouillent. » (Homère )

Cette scène est figurée sur une pierre gravée antique (fig.OTo) : on voit Hector, secondé j)ar Pliorcys, qui repousse vigoureusement les Grecs et donne à HipjKtlhoiis le temps d'attacher une corde au bras de Patro-

Fig. ()7S. — Ménélas soulevant la corps de Patrocle ^d'après un f^ioupe antique).

cle pour le traîner au camp des Troyens. Le combat autour de Patrocle apparaît également sur les vases peints (fig-. 677) et forme dans l'art moderne le sujet d'une composition importante de Jules Romain (fig. 676). Un superbe groupe antique représente Ménélas soulevant le corps de-Patrocle (tig. 678).

ACHILLE.

Désespoir d'Achillo. — Les armes de Vulcaiii. — Achille entre le Xantlie et le Simoïs. — Supplications de Priam. — Mort d'Hector. — Le corps d'Hector traîné autour de Troie. — Rançon d'Hector.

Désespoir d'Achille. — Achille, en apprenant la mort de son ami, se met a pousser des liiirlements et s'arrache les cheveux de désespoir. Déjà, dans le commencement de la guerre, Patrocle avait été blessé et c'était Achille qui lavait soigné. On se rappelle que ce héros

Fig. 079. — Achille pansant les plaies de Patrocle (d'après un vase, dit la coupe de Sosias)

Fig. 0811. — Acliille pleure la mort de Patrocle (d'après une pierre gravée antique).

avait appris du centaure Chiron Fart de panser les plaies et d'y appliquer des simples. L'intérieur de la coupe dite de Sosias montre, en etfet, Achille occupé à serrer une bande autour du bras de son ami. Tous deux sont accroupis et l'expression de la douleur physique se lit sur la figure aussi bien que dans l'attitude contractée de Patrocle (fig. 679).

Achille sait que sa mort suivra de près celle d'Hector, mais, oubliant tous ses ressentiments passés, il veut à tout priv immoler le meurtrier de Patrocle. Ses superbes armes sont dans les mains de son ennemi.

Les armes de Vulcain. — Alors sa mère, la néréide Thétis, va trouver Vulcain, et le divin forgeron lui en fabrique de plus belles encore. « A peine l'illustre ouvrier a-t-il fini cette armure, qu'il se hâte de la présenter à la mère d'Achille. Soudain la déesse, semblable au vautour, s'élance des sommets de l'Olympe et emporte ces armes, pré-

LA GUERRE DE TROIE.

sonts iiji(m1j(mI(> Viilcain. » C'est cette scène que le haion Gérard a représentée quand il montre Tliétis, conduite sur les Ilots par des chevaux ma-

Fig. 081. — Jîi'iscis rendue h Achille ((r;ii)rès un plat d'argent, dit le Bouclier de Scipion,

à la Bibliotlièriue).

rins que gardent les néréides et portant le casque d'Achille, tandis que le bouclier est tenu par les tritons qui lui servent' d'escorte (fig. 083).

Fig. G82. — Tliétis portant les armes d'Achille (d'après une pierre gravée antique).

Une peinture de vase nous montre Achille recevant les armes que Vulcain a forgées pour lui. Le héros, assis sur un siège sans dossier, tient d'une main une des cnémides et porte l'autre à son épée. Derrière lui est son aurige, Automédon, tenant en main le fameux bouclier. Ulysse et Agamemnon sont debout en face du héros, et au-dessous de lui, on voit Thétis apportant la dernière pièce de l'armure; elle est montée sur un hijtpocampe et wnc néréide est placée derrière elle (fig. 685).