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Cependant Achille, rentré dans son camp, se jette en pleurant sur le corps de Patrocle et lui prépare de magnifiques funérailles. Des jeux sont ordonnés en son honneur et tous les héros luttent pour obtenir les prix magnifiques décernés par Achille. Pendant ce temps le corps

LA GUERHE DE TROlK

d Hector restait souillé de sang et de poussière, et, privé de sé[)iilturL'. attendait que Ic^s chiens vinssent le dévorer. Les funérailles de Patrode et les jeux funèbres célébrés en son honneur sont représentés sur plusieurs monuments primitifs.

Rançon d'Hector. — Le vieux Priani cependant ne veut pas que son fils soit dévoré par les chiens; il a résolu de l'ensevelir : aucun danger, aucun obstacle ne sera capable de l'arrêter. 11 quitte la ville, et, guidé par un dieu, traverse le camp des Grecs, et arrive jusque sous

Fig. G89. — Androma'iue tombe évanouie à la vue du corps d'Hector traîné par Achille autour des murailles de Troie (d'après Flaxman).

la tente d'Achille auquel il apporte de riches présents. Il tombe aux pieds du héros, embrasse ses mains, et lui dit d'un ton suppliant : « Divin Achille, souviens-toi de ton père qui est de mon âge et qui touche au seuil de la vieillesse. En ce moment peut-être ses voisins lui font la guerre, et il n'a personne pour le secourir dans un si pressant danger. Mais comme il sait que tu vis encore, il se réjouit au fond de son âme, et tous les jours il espère te voir revenir d'ilion. Moi, pauvre infortuné, j'avais aussi des fils vaillants dans cette ville que tu assièges depuis si longtemps : je crois maintenant qu'il ne m'en reste plus aucun. Ils étaient cinquante, lorsque les Grecs vinrent dans ces plaines (dix-neuf d'entre eux étaient nés du même sein ; les autres furent mis au monde par des femmes étrangères), eh bien! le cruel Mars me les a presque tous ravis! Un seul me restait^ celui qui défendait notre cité, qui nous protégeait nous-mêmes, et tu viens de l'immoler, pendant qu'il combattait pour sa patrie ! Hector ! C'est pour lui que je suis venu dans ta tente, c'est pour racheter son cadavre que je t'apporte ces riches

présents. 0 Achille, crains et respecte les dieux, jtrends pitié de mon sort en songeant à ton vieux père, et pense que j'ai lait ce qu'aucun mortel n'a fait sur cette terre : j'ai porté à mes lèvres la main du meurtrier de mon fils... »

Sur un bas-reliefdu Louvre, malheureusement nuitilé, on voitPriam aux pieds d'Achille, dont la ligure a disparu (fig. 690). Le vieux roi est à genoux et apporte des présents, consistant en vases que tiennent ses serviteurs placés derrière lui, et coifîés comme lui du bonnet phrygien. Plus loin, le corps dlh'ctor est porté vers la porte Scée, où des femmes <in pleurs viennent pour le recevoir. Andromaque veut se jeter sur le corps de son époux et est retenue par une servante ; son lils Astyanax est debout près d'elle. Le môme sujet se trouve reproduit avec une disposition ditférente sur un bas-relief du musée Capitolin, à Rome (fig. 691).

Achille rendit à Priam le corps de son fils et lui accorda douze jours pour faire ses funérailles. Priam put ainsi ramener son fils dans Ilion sans être inquiété par les Grecs, car Mercure lui-même le conduisait. Hector fut posé sur un bûcher magnifique et ses cendres placées dans une urne qu'Andromaque et Astyanax ne cessaient d'arroser de leurs larmes.

CHAPITRE M

LES ALLIES DE PRL\.M.

F.es Amazones. — Mort de Penthésilée. — Achille et Thersite. — Memnon et les Élhiopiens. — Mort d'Antiloque. — Achille et Memnon. — Mort d'Achille. — Ajax et Ulysse. — Démence d'Ajax,

Les Amazones. — Quand la trôvc fut terminée, les Troyens que la présence d'Achille remplissait d'effroi et qui n'avaient plus Hector pour les défendre, n'osaient plus franchir les murailles de la ville. Cependant un secours imprévu leur arriva : Penthésilée, la reine des Amazones, arrivait avec une armée des bords lointains du Thermodon, pour venir en aide à Priam. Ces femmes guerrières étaient bien connues des Grecs, qui dans mainte occasion avaient éprouvé leur valeur,

A la vue de Penthésilée et des Amazones qui l'accompagnaient, Priam sembla oublier un moment la douleur ([ue lui avait causée la

Fig. G92. — l'entlicsilée oflVe son appui à Paris et à Hélène (d'après un camée anti(iuc\

mort sanglante de ses fils. « Il conduit l'héroïne dans son palais, l'accueille avec la même tendresse que s'il eût revu son propre enfant après vingt ans d'absence. Il lui fait servir un repas somptueux, tel que des rois puissants, après la défaite de leurs ennemis, le fontap[trè-ter sous de verts feuillages, pour célébrer leur victoire. Ce prince la comble ensuite de riches présents et lui en promet de plus magnifiques encore, si par son courage elle délivre les Troyens. Ce que nul mortel ne pouvait exécuter, lui semble facile; elle s'engage à triompher d'Achille, à tailler en pièces les bataillons grecs, et à'réduire leur flotte en cendres, » (QiiMis de S.myrne.)

LA GUERRE DE TROIE.

Un bas-relief anli([ue, que nous reproduisons eu deux parties (fig. 094-095) représente Tarrivée de Penthésilée dans la famille de Priam. Dans le coin à gauche, Andromaque, assise devant Hécube, tient Astyanax: sur ses genoux : derrière elle est la nourrice du fils d'Hector et une autre servante. Elles pleurent toutes ensemble la mort du héros que Troie vient de perdre. Phis loin Priam, coilîé de la mitre phrygienne, présente la main à Penthésilée qui vient de descendre de son cheval dont elle tient encore les rênes. Plusieurs Troyens pleurent la mort d'Hector, et Andromaque est figurée de nouveau, portant cette fois sur ses genoux les cendres du héros renfermées dans une urne. Le reste de la composition montre des amazones qui sont en train de s'équiper pour le combat.

La jeune héroïne ranime le courage des Troyens et s'avance hardiment contre l'armée ennemie dont elle fait un effroyable carnage (fig. 097). Cette mêlée est figurée sur une peinture de vase de style archaïque. Les guerriers portent leur épée suspendue au côté par un baudrier et combattent avec des lances : seule Penthésilée, coiffée de la mitre phrygienne et vêtue d'une tunique de peau, frappe ses ennemis avec la hache des Amazones.

La mort de Penthésilée.

(Cependant, les Grecs commencent à

Fig. 0!iG. — L'Aiiiazono blessée (d'après une statue antique, musée de X'aples).

fuir de toutes parts. Achille et Ajax, entendant le bruit, marclicnt au-

devant de Penthésilcc, qui. s'étant tiop avancée, se trouve bientôt isolée au milieu de ses ennemis. L'Amazone lance ses javelots et frappe tour à tour les deux héros : elle les atteint, mais sans l(>s blesser, car elle n'avait pas compté sur l'excellence de leur armure. Achille alors saisit d'une main robuste sa lance meurtrière, en frappe au-dessus de la mamelle droite la belli(iueuse Penthésilée et, courbée sur son coursier, l'Amazone est précipitée sur le champ de bataille. La célèbre statue du musée de Naplcs, connue sous le nom à\A?nazono blessée, représente Penthésilée tombant sous le coup d'Achille (fig. 09G). Un bas-relief du musée Campana nous montre également Achille soutenant l'Amazone après l'avoir dépouillée de ses armes (fig-. 098).