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DIVINITÉS DE L'INDE.

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Dieu lui donna ic pouvoir de les produiio et de les développer. Création des êtres. — Après avoir passé cent années dans la couteniplafion de ce divin spectacle, Brahma commença son œuvre. 11 produisit d'abord l'espace et les qualités des choses, ensuite les étoiles, les astres, et la terre. Puis, uni à sa femme Sarasvati, il donna la vie à

Fi». 810. — Naissance de Bralinia (d'après une peinture indienne}.

une multitude de génies, dont les principaux sont les Menons, les Vas-sous, les Richis, les Mounis, exécuteurs habituels de ses ordres, les Devatas, génies bienfaisants, et les funestes Daitias.

Formation des castes. — Ensuite Brahma songea à peu|>ler la terre qui n'avait pas d'habitants, et par un effet de sa volonté, il fit sortir de. sa bouche Brahman, le prêtre, et lui confia les Védas, ou préceptes de la sagesse divine. Brahman aussit(M se retira dans la solitude pour y méditer les saints préceptes. Mais les bêtes féroces troublaient sa contemplation, et pour le protéger, Brahma fit sortir de son bras droit Kchatrya, le guerrier, et de son bras gauche Kcha tryani qui devint la femme du guerrier. Kchatrya, toujours occupé à combattre, ne savait comment satisfaire l'appétit qui le tourmentait. Brahma fit sortir de sa cuisse droite Vaisya l'agriculteur et de sa cuisse gauche Vaisyani, qui devint la femme de Vaysia. Celui-ci fit observer à son père que pour cultiver il avait besoin de domestiques. Brahma fit sortir de son pied droit Soudra, et de son pied gauche Soudrani : ceux-ci furent chargés des fonctions servîtes.

Cependant Brahman, le fils chéri de Brahma, se plaignait de n'avoir pas de femme quand ses frères en avaient quoiqu'ils lui fussent bien

H;{S I)|\I.NITES ETHANGEllES.

i 11 fé ri cuirs. Le père répondit avec douceur, qu'une ieinme était inutile pour ses ])icuses méditations; mais ses remontrances ne furent pas écoutées, et Bralimau insista tellement, que son père céda. Seulement il lui donna une feuinic aussi désagréable que possible, afin qu'il ne lût pas tenté de s'en (ucupei trop souvent, et il la choisit dans la race des mauvais génies.

(l'est ainsi (|U(' s"esl lonuec dans l'Inde la division des castes : le (irétiH". le li^uerrier, l'artisan elle paria sont les descendants des (pialrc lils de lira 11 ma.

Châtiment de Bralima. — liralima, ayant conçu de l'orgueil parce que son rôle de créateur lui paraissait primer celui de ses frères, osa se révolter contre Brahm, dans l'espoir de s'approprier une partie des mondes. En punition de son crime, il fut précipité dans l'abîme, et pour obtenir son pardon, il l'ut obligé de passer par quatre incarnations terrestres pendant le cours de quatre âges. Fendant le premier il apparut sous la l'orme d'un corbeau poète, pendant le second sous celle d'un paria, d'abord brigand, puis pénitent austère, interprète renommé des Védas et auteur du Ramaiana ; pendant le troisième il fut poète et composa le Mababharata, et pendant le quatrième il fut poète dramatique et auteur de Sacountala.

Brahma est caractérisé dans l'art par quatre têtes ou quatre faces. Il a quatre mains dans lesquelles il porte la chaîne qui soutient les mondes, le livre de la loi, le poinçoji à écrire et le feu du sacrifice. On le représente tantôt couché sur les feuilles du lotus, tantôt porté sur l'oHif du monde; quel([uef()is aussi, il est monté sur le grand oiseau llanisa.

Siva. — Siva, le principe destructeur et rénovateur, a pour mission de l'aire rentrer dans le sein de Brahm toutes les choses créées. 11 se présente sous deux aspects dill'érents ; car le monde n'étant qu'une perpétuelle transformation, naître c'est apparaître sous une forme, et mourir c'est quitter cette forme. Aussi Siva apparaît tantôt comme dieu infernal et terrible, tantôt comme divinité bienfaisante. Sous le premier aspect il s'abreu\e de sang, vomit le feu de sa bouche, est entouré de crânes, et des serpents s'enroulent autour de lui. 11 est détesté et on lui prête tous les vices. Sa femme elle-même ne le ménage j)as : *< Toi, lui dit-elle, tu n'es qu'un vieux coquin, que les voluptés ont ilétri, un ivrogne dont la raison est étouffée par la fumée des herbes étourdissantes que tu respires. Tu couvres de cendres ton corps ignoble ; ton séjour de prédilection, ce sont les cimetières; tu les habites comme un vampire. Va, mendiant, ton nom sera en exécration parmi les hommes. A la longue, on finira par l'oublier, monstre ! »

Considéré connue dieu rénovateur. Siva prend un tout autre aspect, On le voit sur une peinture environné de la cour céleste (lig. 811). Au fon('

Fia. 811. — Hommage ù Siva.

DIVINITKS KTRANGÈRES.

«le la ooniposilion, on aperçoit le mont Mérou, derrière lequel le soleil se montre à demi : l'arbre saeré ombra^re l'Olympe bindou de son vaste feuillage. Si>a, placé au eentre, rceoit le breuvage d'immortalité (pie lui veise Parvati, son épouse. Dans sa main droite, il tient la chaîne de la création, et les serpents emblèmes d'éternité eidaeent ses membrt>s. Derrièr(> lui sont ses deux, tils, Ganésaà léle d'éléiduiut (ddaitikeva (jui estj)Ourvude six tètes humaines. Plus liant, derrière Parvati, on Noit Vicbnou, monté sur l'aigle Garoudha à tète humaine, et Bralinia caractérisé par son visage quadruple. Les Gandharvas, musiciens et musiciennes célestes, font entendre leurs accords. En bas, le Gange dont le bassin est couveitde lotus, s'échappe par la bouche de la vacbe sacrée.

Fig. 81?. — Ganûsa avec la tùte liumainr".

Nous avons vu que Siva avait deux fils, Ganésa et Carlikeva. Ganésa, qui préside à l'année et aux nombres, est caractérisé par la tète d'éléphant (fig. 813). Mais les légendes varient beaucoup sur la cause de cette conformation. Selon certaines traditions, sa mère Parvati, ayant vu deux éléphants qui s'ébattaient dans une foret, fut si frappée de ce spectacle qu'elle conçut un fils pourvu d'une tête d'éléphant. Selon d'autres, Ganésa périt dans une lutte contre Siva (fui lui trancha la tète d'un seul coup. Sa mère furieuse crie vengeance : les dieux interviennent alors et ressuscitent le mort, mais, ne pouvant lui remettre sa véritable tête qui avait disparu, ils la remplacèrent par une tète d'éléphant.

Le second fils de Siva et Parvati, est Gartikeya, chef des armées célestes et dieu de la guerre. Il est pourvu de six têtes et (piatorze bras qui

pot'feiîf 'les amies et un ei'àne luiDiain. Sa monture ordinaire est li' paon 'flp-. SI '»).

l'iii'. 813. — Ganésa à tète d'éléphant.

Les incarnations de Vichnou. — Viehnou, le [)rinci[)e conservateur dans la Ti'imou)'ti. est plus aneien qne Bralinia (jui est sorti de

Fig. 81 i. — Caitikeya, dieu de la giicnc

son nombril (voir tig. 810). 11 est surtout célèbre par ses incarnations ([ui embrassent la totalité des temps.

Dans sa première incarnation le dieu prend la forme d'un poisson. Toutefois les peintures le montrenf plutôt sous celle d'un homme poisson (fig-. 815^11 faut supposer que la parlic hinnaiiireslbleue et Ta litre blanche.

«'^'^ DIVINITÉS ÉTBANGÈKES.

Li!jj;(';uil Maiagi-avu, ayant dérobé les livres sainis sortis de la bouche de Brahiiia, les cacha au fond de la mer : les hommes, oubliant la parole divine, s'adonnèrent à tous les crimes, ce qui amena le déluge, pendant lequel \ichnou, mélamorphosé en poisson, alla chercher le livre saint au fond de la nier. « La terre, disent les Védas, s'était corrompue par l'oubli de la parole divine. Satyaviata régnait dans ce temps-là et il était si pieux que les eaux faisaient sa seule nourriture. Un jour qu'il s'acquittait de ses ablutions, Vichnou lui apparut sous la ligure <l un |)etit poisson,qui, recueilli [lar lesaint uionai^juc. devint progres-