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l'ig. 8lô. —Vichnou sous la forme d'un poisson.

sivemcnl si gros, dans les diverses demeures qu'on lui donna, qu'à la lin Satyavrata fut obligé de le placer dans l'Océan. De là, le dieu adressa ces paroles à son adorateur qui l'avait reconnu : u Encore sept jours, et toutes choses seront plongées dans une mer de destruction ; mais au milieu des vagues meurtrières, un grand vaisseau paraîtra devant tes yeux. Tu prendras alors toutes les plantes médicinales, toute la multitude des graines, et, accompagné de sept saints, entouré de couples de tous les animaux, tu entreras et tu établiras là ta demeure. »

En effet, les nuages du ciel étant tombés en grandes pluies, en même temps que les flots de la mer débordaient de toutes parts, toute la terre fut inondée ; le roi vit alors s'avancer un vaisseau, et le dieu apparut sous la forme d'un })oisson armé d'une corne à laquelle le roi attacha le vaisseau à l'aide d'un grand serpent qui lui servit de corde. Le géant Haiagrava fut tué par le dieu et les livres divins rapportés sur la terre.

Ce fut sous la forme d'une tortue qu'eut lieu la seconde incarnation de Vichnou. Un conflit s'étant élevé entre les bons et les mauvais génies, au sujet d'un breuvage d'immortalité cpie les dieux avaient fabri-

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que ft que les mauvais génies voulaient ravir, la terre lut si ébranlée (lu combat qu'ils se livrèrent que le mont Mérou, centre du monde, fut [jrécipité dans la mer. Toute la terre allait être bouleversée. Mais Vich-nou, sous la forme d'une immense tortue, plongea, souleva la mon-

tagne et soutint l'univers sur son dos.

Fig. 81(;. — L;i tortue portant li' inon(l(

Dans les monuments figurés le monde est rei»résenté par une demi-sphère et couronné par la montagne sainte, le mont Mérou. Le monde repose sur des éléphants que supporte la tortue, qui elle-même est supportée par le grand serpent emblème de l'éternité qui l'embrasse dans son cercle fatal (fig. 81G).

Dans sa troisième incarnation le dieu a pris la forme d'un sanglier pour sauver le monde qu'un géant avait jeté dans l'abîme. Le sanglier prit la terre sur son groin et la remit à sa place. Les miniatures montrent cette incarnation sous l'aspect d'un homme à tête de sanglier, pourvu de quatre bras (fig. 817).

Vichnou a pris la forme d'un lion dans sa quatrième incarnation. Le géant Érounia, pour railler son fils, qui soutenait la présence de Vichnou

au

DIVINITES ETRANGERES.

•lans tout runivors, Irappa dune main uu jtilitM', on doniandant si le ^lieu ('tait dans C(>tto colonne. Vielinou (mi soi'lit alors sous la l'orme d'un lion qui lua Krounia.

C'est sous la forme d'un nain <]ue Viehuou apparaît dans sa cinquième incarnafion : il alla trouver Bali, géant malfaisant, ([ui avait ■osé lutter contre les dieuv et lui demanda de lui céder autant d'espace -<]u'il pourrait en couvrir avec trois de ses ))as. Le géant, voyant ce nain.

Fis. 817.

\icliiiou sous la fornio d'un saiislior

i^e mit à rire et lui accorda sa demande. Alors Vichnou, reprenant sa forme divine, couvrit d'un pas toute la terre et d'un autre tout l'espace <jui sépare le ciel de la terre : Bali, voyant cela, se soumit et adora le <lieu.

Rama et Ravana. — Dans sa sixième incarnation le dieu lutta contre les ennemis de son culte et fit surgir des mers la côte de Malabar; mais c'est dans la septième que commence la légende héroïque de Vichnou, qui paraît alors sous le nom de Rama. Des prodiges annoncèrent la naissance de l'enfant, qui mit en pièces un serpent qu'il nvait trouvé dans son berceau. Toute cette incarnation se passe dans la grande lutte de Rama contre Ravana. Pour ravoir sa femme Sita, (jue Ravana, géant à dix tètes qui régnait sur Ceylan, lui avait enlevée. Rama lit alliance avec Ilanouman, le roi des singes, qui leva une puissante armée, pour aller avec lui chercher Sita. L'armée se mit en marche, mais un obstacle se présentait, car pour aller à Ceylan il fallait traverser la mer. Les singes d'Hanouman construisirent alors un pont (pii rejoignait l'Inde à Ceylan (fig. 818).

L'armée put donc passer. Ravana et ses géants parvinrent pourtant à s'emparer d'Hanouman, mais ils essayèrent en vain de le faire mourir. Ravana, qui «lans cette occasion-là s'est montré un peu naïf, de-

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manda an singe s'il n'existait auenn moyen cîe venir a Ijont de lui ; Ilanouman répondit qne si on lui frottait d'un |»eu d'huile le bout de la queue et qu'on y mît le feu, il perdrait aussitôt toute sa force. Le crédule Ravana fit ce qu'on lui disait; mais Hanouman, avec sa queue allumée, se mit à parcourir le palais de Ravana, qu'il embrasa aussitôt ; après cela il alla dans le lac Djemnah éteindre le feu allumé à s.i

Fig. 818. — Hanouman, roi des singes, construit le pont de lîania. entre le continent et lile de Ceylan (d'après une peinture indienne'.

queue. Le sing-e divin, Hanouman, est très-respecté des Indous ; car à la fin de la période actuelle, il ira prendre au ciel la place de Rrahnia, qui empruntera sa forme pour quelque temps. Hanouman est quelquefois représenté sous la forme humaine, mais il est toujours caractérisé par la queue du singe. Généralement il tient à la main un éventail, ou un instrument de musique analogue à la lyre. Il a un temple à Calicut, et son image est figurée dans toutes les pagodes de Vichnou.

Après le triomphe de Rama, on voit le héros jdacé sur un lit de repos et recevant les adorations des princes des singes. Un tout petit singe plac > aux pieds de Rama est pourvu d'une longue queue. Dans cette miniature, la figure de Rama est bleue, dans d'autres, elle est verte (fig. 819).

Krichna. — Krichna, la huitième incarnation de Vichnou. n'est pas moins célèbre que Rama. Le roi du pays, etfrayé par une prédiction qui menaçait sa puissance, ordonna le meurtre de tous les nouveau-nés, mais Krichna, qui était du nombre, enjoignit lui-même à ses parents de le conduire dans une contrée lointaine et de le confiera des bergers, par

DIVINITES ETRANGERES.

qui il serait élevé. Là, Krichna aimait à jouer avec les Gopis, divines laitières, qui lui servaient de monture. L'art hindou nous montre commeni

Fig. 810. — Rama, adoré par les princes des singes.

elles se disposaient en forme d'éléphant sur lequel il était porté (fîg. 820). Krichna devenu grand revint dans son pays, tua le roi et s'empara

Fig. 820. — Kriciiiia porté par les Gopis, ou nymphes laitières (d'après une peintiii

indienne).

du royaume. Ayant appris qu'un géant du voisinage avait enlevé seize mille jeunes vierges, qu'il tenait enfermées dans une sombre prison,

Krichiui marclic contre ce Diousti-e, qui n'avait pas moins de cin(| tètes, les coupe toutes les cinq et ouvre les portes au.v jeunes tilles, (ielles-ci, en \oyant leur libérateur qui était un dieu d'une rare beauté, liaent toutes animées en même temps d'un sentiment analogue. Le dieu lut au fond de ces jeunes consciences, sourit et les épousa

toutes.

Une querelle étant ensuite survenue entre deu\ puissantes familles, les Pourous et les Pandous. Kriclina prit jtarti pour les Pandous, et leur assura la victoire. Mais ce fut son dernier exploit. Car s'étant un jour appuyé contre un arbre fatal, il y fut cloué par la flèche d'un de ses ennemis, et après avoir prédit les maux sans nombre qui devaient Tondre sur la terre, il remonta au ciel reprendre sa première forme.