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S'étant reposé de cette seconde épreuve, le Bouddha en demanda une

troisièiiîe, et un nouveau génie lui ordonna d'entrer dans une fournaise

ardente, après quoi, il lui enseigna les quatre vérités morales, savoir :

« La force de la miséricorde inébranlable, —l'éloignement total de la

cruauté, — la compassion sans bornes pour toutes les créatures, — la

constance imperturbable dans la foi. » Pendant qu'il écoutait ces

vérités, le Bouddha aurait pu être consumé par le feu, si des légions

d'anges n'étaient descendus du ciel éteindre la flamme sous des fleurs.

Sorti victorieux de ces épreuves, le Bouddha, d'après l'ordre des

génies, s'ôta à lui-même un os pour en faire un poinçon, le trempa

dans son sang, et grava sur sa cbair les dix commandements, qui sont :

l°Ne pas tuer ; —2° Ne pas voler ; — 3° Etre chaste ; — 4° Ne pas porter

de faux témoignage; — 5° Ne pas mentir ; — G" Ne pas jurer; — 7" Ne

pas prononcer de paroles impures ; — 8" Etre désintéressé ; — 9° Ne

pas se venger ; — 10° Ne pas être superstitieux. »

Mort du Bouddha. — Quand le Bouddha sentit qu'il avait accompli sa mission, il entretint une dernière fois ses disciples, puis se coucha sur le côté droit, le dos tourné vers l'orient, le visage vers l'occident, la tète au septentrion et les pieds au midi. Plusieurs prodiges apparurent à sa mort : le soleil et la lune perdirent leur lumière, et on entendit les habitants des cieux s'écrier en gémissant : « 0 douleur! par quelle fatalité le soleil de la sagesse s'est-il éteint? » En même temps tous les hommes pleuraient et les animaux eux-mêmes étaient consternés.

Cependant on dressa un bûcher de bois odoriférants sur lequel on plaça le cercueil du Bouddha ; mais quand on voulut allumer le bûcher, le feu s'éteignit subitement. A ce prodige les spectateurs jetèrent un cri d'étonnement. Mais on vit bientôt le feu épuré de la fixe contemplation sortir de la poitrine du mort et enflammer le bûcher.

L'espérance suprême des Bouddhistes et la récompense promise à la vertu est le Mirvana^ ou anéantissement, auquel on arrive par l'extase. L'ancienne catégorie des castes établie par Brahma,a disparu et tout homme, quels que soient son rang, sa naissance et sa position, peut y arriver. De là, la ditTérence qui existe dans l'organisation des pays où le bouddhisme domine, et ceux qui, comme l'Ilindoustan, ont conservé l'ancien culte des brahmanes.

DIVINITÉS SCANDINAVES.

Origine du monde. - Formation des dieux. - Ymer. - La vache merveilleuse. _ odin - Formation de la terre. - Thor. - Les enfants de Loke. - Le loup Fenris. - lîalder et les Azes. - La larme refusée. - Destruction et renouvellement de l'Univers.

Création du monde. — Avant ([uo le monde fût créé, il existait deiiK divinités, l'une appelée le Père éternd, habitant un palais de lumière, et l'autre, Snrtw le Noir, toujours enveloppée dans les ténèbres, parmi des fleuves bouillonnants et empoisonnés. Mais entre cette immense lumière, et cette immense nuit, il n'y avait rien : on ne connaissait alors ni la mer, ni les rivages, ni les vents, ni la terre qui est sous nos pieds, ni le ciel qui est sur nos têtes. Seulement des fleuves empoisonnés qui bouillonnaient dans les ténèbres, il sortait des vapeurs malsaines qui se perdaient dans l'espace. Elles se condensèrent pourtant en un certain point et formèrent des montagnes de glace, dont une partie fondait ensuite quand il paraissait un rayon de soleil. Ce furent ces vapeurs, tour à tour gelées et fondues, qui formèrent le méchant Ymer, père de la race hideuse et malfaisante des gcants de la gelée.

Ymer se trouvait ainsi seul au milieu des frimais, et de quelque côté quil se retournât, il ne voyait que de la neige qui tombait eli abondance. A peine venait-il de naître, qu'il était en proie à une faim immense, effravante, et ne trouvait rien qui pût la satisfaire, car il n'y avait alors ni herbe ni animaux, mais seulement de la neige. Un rayon de soleil fit encore fondre la neige h une autre place et cela forma une vache immense et merveilleuse, dont les mamelles faisaient couler quatre grands fleuves de lait. Ymer put alors satisfaire son prodigieux appétit, et donna le jour à de nombreux géants, tous d'une grande force et d'une extrême violence.

La vache merveilleuse qui nourrissait les gémits de la gelée n'avait pourtant pas d'herbe pour brouter : elle n'avait d'autre ressource que de lécher des pierres couvertes de sel et de givre. Sur une de ces pierres ainsi dépouillée de son sel parles allèchements de la vache, il poussa des cheveux, puis une tète, puis un corps, puis des membres, si bien que ce fut bientôt un homme jeune et vigoureux qui reçut le nom de

Bore et fut le père des dieux. Ces dieux furent Odin et ses deux frères,

Vé et Vil, puis les trente-deux Azes, divinités l)ienfaisanles, ennemies déclarées des géants. Ils s'occupèrent aussitôt d'établir dans la nature des lois régulières, et de fixer le cours des astres. Mais les géants de la gelée, forces aveugles et inconscientes, s'efTorçaient de maintenir le désordre, et s'opposaient à tous les projets salutaires des dieux^ qui avaient Odin pour chef. Il s'ensuivit une épouvantable bataille, dans laquelle Ymer et tous les géants furent tués à l'exception d'un seul qui parvint à s'échapper et eut pour mission d'en perpétuer la race.

Les géants de la gelée étaient noyés dans le sang; mais Ymer leur père était tellement grand, que les dieux, ne sachant où placer son vaste corps, le précipitèrent dans l'immensité de l'espace. Sa chair forma la terre, son sang forma la mer, ses os devinrent les montagnes, et ses cheveux les forêts. Avec son crâne, les dieux firent la voûte du ciel, et quatre nains, placés aux quatre points cardinaux, furent chargés de la supporter. Auparavant les dieux en avaient extrait la cervelle, qu'ils lancèrent sous la voûte du ciel : elle se déchira en morceaux qui sont les nuages. Ensuite Odin s'occupa d'embellir l'univers; il aperçut deux troncs d'arbres, que les flots avaient jetés sur la plage, et qui n'avaient ni Ame, ni intelligence, ni visage. Odin leur donna une àme avec la vie, un de ses frères les pourvut d'intelligence, un autre les doua d'un visage. Ce furent le premier homme et la première femme, Aske et Embla, les ancêtres du genre humain.

Le bonheur et l'innocence régnèrent alors sur la terre, mais un géant avait échappé à la destruction, et s'était réfugié dans les montagnes. Celui-ci fut la cause de tous les malheurs du genre humain, car les filles des géants ont amené la corruption sur la terre. L'une d'elles, Gullveiga (la peseuse d'or) a apporté parmi les hommes l'avarice et la cupidité ; trois fois les dieux la livrèrent aux flammes, et trois fois elle renaquit de ses cendres. Ellevit encore : c'est elle qui, la première, a fait couler le sang humain ; par elle il ne cessera de couler.

Dans le ciel, les choses marchaient mieux. Odin, la sagesse suprême, et sa femme Frigga, la terre, régnaient sur les Azes ou bons esprits, avec Thor, leur fils, qui dirige le tonnerre et porte un marteau en sa qualité de forgeron. Autour d'eux sont les Azes, esprits bienfaisants qui gouvernent le monde et habitent des palais superbes. Odin, voulant aller plus facilement de la terre au ciel, construisit un pont lumineux et de plusieurs couleurs (l'arc-en-ciel). Mais craignant que les géants ne fussent tentés d'escalader le ciel à l'aide de son pont, Odin plaça une sentinelle à l'entrée. Ce poste difficile fut confié àHiemdal, dont l'oreille était si fine qu'il entendait l'herbe croître sur la terre, et la laine pousser sur le dos des brebis. Il avait la vue si perçante que nuit et jour il voyait tout ce qui se passait à cent lieues à la ronde. Hiemdal remplit les fonctions de portier du ciel ; son bras est armé d'un glaive flam-

boyant et le sonde sa trompette est si aigu qu'on l'eiilendrait aux quatre coins du monde.