(2) C'est le mémo niytln' qui fait le fond de l'épopée germanitiue des Sibehavjcn et des chants Scandinaves de VEitda. Jl n'y a plus aucun doute possible à cet égard. L'étyniologic des noms et le rapprochement des détails de tous ces vieux récits démontrent d'une manière invincible la persistance à travers les temps de l'antique légende de Vnira et à'Indra.
CONCLUSION
Ce n'était pas ici le lieu de faire une exposition détaillée de la mythologie antique. Plusieurs volumes comme celui-ci n'y sufflraient pas. Nous avons dû nous borner aux explications nécessaires pour mettre les lecteurs de ce livre en état de comprendre comment et pourquoi se sont produits les mythes anciens, parfois si étranges à première vue. Nous avons vu qu'ils se rattachent parleur origine à deux sources principales : 1° l'observation directe des phénomènes célestes,.principalement au lever du jour; 2" la concordance de ces phénomènes avec la célébration du sacrifice. De là deux générations ou dynasties de dieux qui se ressemblent par la puissance de vaincre et de détruire les mauvais génies des ténèbres, mais qui diffèrent sensiblement par leur naissance et la nature de leurs rapports avec les hommes.
Les premiers, les dieux du ciel, Indra, Zeus, Jiqjiler, le soleil sous toutes ses formes et sous tous ses noms, etc., ont un caractère commun, c'est d'être complètement étrangers à l'homme et indépendants de son action. Ce sont des divinités puissantes, dont l'homme peut acheter le secours par la régularité et l'abondance de ses offrandes, mais dont aucune autre raison n'ex-plicpie ni ne garantit la bienveillance pour l'humanité. Rien ne prouve absolument qu'un jour ou l'autre ils ne cesseront pas, pour une cause quelconque, de venir éclairer le monde, et que l'homme ne finira pas par se trouver abandonné sans secours à ses ennemis éternels. Aussi^ peut-on remarquer que le caractère général des cultes qui se sont arrêtés à cette conception est une régularité minutieuse et compassée plutôt que l'élan, la spontanéité et l'amour. Les rapports entre le ciel et la terre se bornent à l'accomplissement d'un traité, on pourrait dire d'un marché dont toutes les conditions et les formalités auraient été soigneusement débattues et réglées. Chaque cité doit uniquement à ses dieux un nombre fixé de sacrifices, dont les cérémonies etles rites sont déterminés d'une manière invariable. En effet, chez les Grecs, chez les Romains surtout, la question religieuse s'est longtemps réduite à un fait de légalité stricte, où le sentiment n'avait absolument rien à faire.
Les divinités de la seconde dynastie —qui est en réahté par sa date historique la quatrième ou peut-être même la cinquième — parlent de bien plus près au cœur de Ihomme. Ce sont les dieux nés du sacrifice lui-même, les dieux humains, médiateurs entre le ciel et la terre, tels que Soma, Agm\ Dwiiysos, Hi'ntrlh. Ceux-là sont fils de l'homme, en quelque sorte dépendants
(ie lui. Pendant quo les premiers, du haut des régions inaccessibles du ciel, peuvent refuscrd'enlendre les prières de leurs adorateurs, il suffit de la volonté du prêtre pour produire le l'eu, la libation, l'hymne, les rites, qui commandent aux seconds. L'homme a en quelque sorte ses dieux sous la main. 11 est sur qu'en tout cas ils répondront à son appel. Cette conliance connnunique à la vie humaine une sécurité qui lui manquait jusciues alors ei ajoute aux croyances religieuses un sentiment de joie et d'amour <[ui ne pouvait trouver place dans la conception antérieure. 11 y a là nn lait (pii a eu une influence considérable sur l'histoire de Thumanité et ({u'on n'a pas assez remarqué, parce qu'il s'est surtout manifesté dans les temps anciens, en dehors des religions officielles, par les mystères qui ne nous sont guère connus que par quchiues-unes des doctrines métaphysiques auxquelles ils ont donné naissance.
Si cette conception a fini par devenir tyrannique et donner naissance à d'insupportables despotismes qui ont prétendu s'imposer à la conscience humaine et à la vie tout entière, il faut s'en prendre à la constitution des castes sacerdotales. Il est impossible que des hommes, qui se croient les dépositaires de la pensée et de la volonté divines, n'arrivent pas à se considérer comme les maîtres légitimes de la terre et les juges autorisés de leurs semblables. De là, à imposer à toutes les intelligences les limites de leur propre intelligence il n'y a qu'un pas, et il est bientôt franchi. C'est ainsi que la caste des Brahmanes a réussi à rejeter et à maintenir dans un état voisin de la barbarie une race aussi heureusement,douée que celle des Hindous.
Mais ces considérations nous entraîneraient trop loin de la mythologie artistique. 11 suffit de les avoir indiquées en quelques mots.
Eugénie VLRON.
CHAPITRE YI
Li:s ENFKnS.
I,e St\\ etrAchéroii. — Le nocher (^;iron. — IMuloii et Proserpiiic. — Minos, lùiquc et Hliadainaiilhc. — La triple Hécate. — Némésis. — L'enfer du peintre Polygnotc.
— Ixion, Sisyphe cl Tantale. — Le tonneau de.'? Danaïdes. — Les Champs Elysées.
— Le lleuve Ix'lhé 8;»
CHAPITRE YII
L.V CONSCIENCI':.
Les Furies. — La famille de Pélops. ~ Mort d'Œnomaiis. — Le crime d'Atrée. — Chtemnesire et Agamcmnon. — Electre et Oreste. — Oreste et les Furies. — Le vote de .Minerve. — Oreste et Iphigénie 9!>
LIVUE 11 NEPTUNE ET CÉRÈS
CHAPITRE PREMIER.
NIÎPÏUNE ET SON CORTÈGE.
Type et attributs de Neptune. — Les moustres marins. — La mort d'Hippolyte. — Les chevaux de Neptune. — Les dauphins. — Arion sur le dauphin. — Neptune dans la guerre des Géants. — Amphitrite. — Neptune et Amymone. — Les Néréides. — Les Tritons. — Protée 110
CHAPITRE II
rOLYPlIÈME ET GALATÉE.
Le triomphe de (ial.ilée. — Polyphème et son troupeau. — Les plaintes de Poly-phème. — .Vcis et (iaialée 130
CHAPITRE III.
' LES FLEUVES,
Le lleuve Océan. — Allrihuts des fleuves. — Le Nil et le Tibre. — Les fleuves de France \'}'t
CHAPITRE IV
LES NYMPHES.
Attributs des nymphes. — Alphée et Aréthuse. — Salmacis et Hermaphrodite. — Écho et Narcisse. — flylas entraîné sous les eaux. — Byblis changée en fontaine. 1 i-0
CHAPITRE V
LES VENTS.
Foie, roi desvents. — Alcyone et Céyx. — La Tour des Vents. — Borée etOrithye. f.'JO
CHAPITRE VI.
LA NAVIGATION.
Phrixus et liclié. — Le pied sans chaussure. — La Toison d'or. — Le navire Argo. — Les fenunes de Lemnos. — Le roi des Bébryces. — Phinée et les Harpies. — Les roches Cyanées. — Les oiseaux de Mars. — La magicienne Médée. — Les taureaux de Colchos. — Les filles de Pélias. — Les fureurs de Médée lo7
TABLE DES MATIÈRES. «Î13
CHAPITHE YII
LA MOISSON.
Type et allributs (U* Céiès. — Honneurs rendus à Cérès. — Enlèvemenl de Proser-pine. — Désespoir de Cérès. — Pi oserpine aux enfers. — La faim d'Érésichlhon. — Les fête d'ÉIeusis. — Triptolènie 179
CHAPITRE YIII
Li:S LIONS DE CÏBÈLE.
Cybèle et Atys. — Le Tuurobole. — Les prêtres de Cybèle. — Hippomène et Ata-lante ' ' 20 1
CHAPITRE IX
LES FLEURS ET LES FRUITS.
Flore. — Sylvain. — Vcrlumne et Pomone. — Priape 207
LIVRE III APOLLON ET DIANE
CHAPITRE PREMIER
LATONE ET SES ENFANTS.
Naissance d'Apollon el Diane. — Latone et le serpent Python. ^—Les paysans ca-riens 211
CHAPITRE II