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11 est quelquefois très-difficile de distinguer Cérès de sa fille Proserpine. par la i-aison qu'on leur donne les mêmes attributs : c'estdonc uni-

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NEPTUNE Eï GERES.

qiiciiifiit ;'i son nirde joiinossc ([u'on reconnaît Proserpinc. Si les statues autliontiiiiies de ces deux di\ iiiitéssont rares, leur image apparaît sur un assez grand nombre de médailles de la Grande-Grèce et de la Sicile. Plusieurs de ces médailles, et notamment celles de Syracuse, sont clas-

Fig. Ki't. — Cérès (d'après une médaille Fig. 1G5. — Proserpine (d'après une médaille sicilienne). de Syracuse).

sées parmi les chefs-d'œuvre de l'art antique. On remarquera que les médailles de Proserpine sont souvent accompagnées de trois dauphins.

Fig. IfiO. — ('.érè^ (d'après une médaille Fig. IG7. — Proserpine (d'après une de Scyros). médaille de Syracuse).

Les épis forment le principal attribut de Gérés, mais on lui donne aussi le pavot. Ovide raconte que la déesse s'était servie du pavot pour guérir les insomnies du fils de Celeus, chez qui elle avait reçu l'hospitalité, mais certains philosophes donnent une tout autre cause à cet attribut de Gérés. Suivant eux, la rondeur de la tête du pavot représente le monde, ses inégalités les montagnes et les vallons; la multitude de ses graines est rembléme de la fertilité.

Le porc apparaît quelquefois à côté de la déesse. Sur une médaille d'Eleusis. Gérés est assise dans son char traîné par deux serpents ailés et fieut des épis dans sa main droite ; au revers on voit luie truie pleine ((iii ]>araît éti'e ici un symbole de fécondité. Gependant on donne quelquefois de cet emblème une raison mythologique. Ovide raconte que des porcs ayant détruit les traces de l'enlèvement de Proserpine par

Pliiton, avaient de la sorte mis ol)staclc auv reciierelies de Céiès. Virgile dit aussi que ces animaux ayant ravagé les moissons de Triptolème, celui-ci les saisit et les sacrifia à la déesse. C'est pour cette raison qu'aux fêtes d'Eleusis on sacrifiait des porcs à Cérès.

Fig. 1G8. — Ct'-rès (cVaprès iiiif moiinaii^ d'Eleusis).

Honneurs rendus à Gérés. — « Cérès a la première labouré la terre avec la charrue ; c'est à elle qu'est due la production des fruits, du blé et de tout ce qui sert de nourriture aux hommes. Elle est la première qui leur ait donné des lois, et tous les biens que nous possédons sont des présents de cette déesse. C'est Cérès qui força les taureaux cà plier leur col sous le joug et à sillonner la surface rebelle du sol. C'est pour cela que les ministres de son culte éloignent du bœuf le couteau meurtrier, et immolent au contraire la truie paresseuse. »

(Ovide.) « La déesse veut que l'homme travaille et bie n des peines sont attachées à la culture des champs. La rouille funeste ronge les épis ; le chardon inutile hérisse les guérets ; les moissons périssent sous une foret dherbes pernicieuses ; et au milieu des plus belles campagnes, domine souvent l'odieuse ivraie. Si le râteau infatigable ne tourmente sans cesse la terre, si un bruit continuel n'en écarte l'oiseau, si tes vœux n'appellent pas des pluies salutaires, vainement tu contempleras les richesses d'un voisin ; il te faudra, pour apaiser ta faim, secouer le chêne des forets. .. (Virgile.)

Ln bas-relief antique nous montre une famille de paysans ap[)ortant une offrande à Cérè'^. Le père et la mère, précédés d'un enfant qui tient une corbeille de fruits, amènent devant les déesses de l'agriculture une truie qui va leur être immolée. Cérès, coiffée du modius, symbole de fécondité, et tenant une patère, est debout près de sa fille PrOserpine qui porte un flambeau et des épis.

Les pauvres gens qui ne pouvaient offrir aux dieux des victimes en nature, leur en apportaient au moins les simulacres. C'est ce qu'on voit dans les épigrammes votives de Y Anthologie : « Mes bœufs, car je leur dois le pain qui me nourrit, pardonne, ô Cérès, je te les offre en pâte.

NEPTUNE ET CKMIIS.

non en nature. Donne à mes vrais l)œiifs de nIn re. cl remplis mes cliamits (l(> javelles, m'aeeordant ainsi en cchanji-e tes pins abondants bienfaits; car je suis bien Ion laboiiiciir. Aussi \(tis-je biirc l;i (|uatrième année

Fig. 100. — OllVaiidc à Cùri'-^ cr;ii)n''s un has-n'licf aMti(|ue).

en sus de cpiatre-viu^ls autres, et si je n'ai jamais l'ait de récoltes corin-lliicunes, je n'ai jauiais non |dus connu la duic pauxreté sans é|)is et sans j)ain. »

" Ce soc d'airain ([ui ouvre les sillons et brise les ^tilébes, cette besace ri\ peau de bœuf, un aiguillon pour piquer l'attelage, un manche de eliarrue avec sa cheville, ce sont les offrandes que consacre à Cérès le laboureur Callimène, après avoir retourné le sol fertilisé d'un champ en friche. 0 déesse, si tu m'accordes une abondante moisson, je t'ap-porlcrai aussi une faux. »

Enlèvement de Proserpine. — L''rulcrcmcnt de Proscrpinc, qui est assez fréquemment représenté sur les bas-ridicfs des sarcophages, est

Fii!,'. 170. — Ivilèvonient di' Proserpine (d'après un bas-relief antique)

p(Mil-ètrc l'événement le plus important de la mythologie. Cupidini avail un jour, à l'instigation de Vénus, décoclu' une flcclu^ à Plufon, au mo-niciit où le Dieu des enfers, ([uiltant son l'oyaume souterrain, parcourait la Sicile. |u)ur voir s'il n'ya\ail ri(>n d(> dérangé dans les fondements i\u nionl h^tna, sous le(|uel l(> géant Txplion s'agitait singulièrement.

LA MOISSON

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II aperçut Piosorpiiie (jui s'amusait a cueillii des lleurs jjour eu emplir sa corbeille. La lille de Cérès prenait un plaisir singulier à faire des bouquets qu'elle portait sur son sein et à disputer avec ses compagnes à qui cueilleiait les plus belles fleurs. Pluton la voit, et l'emporte sur son char. Proserpine épouvantée appelle à son secours sa mère et ses compagnes, mais Pluton presse ses chevaux et d'un coup de son trident s'ouvre à travers la terre un chemin qui conduisait à son empire.

Pourtant la nymphe Cyane a vu le ravisseur et veut l'arrêter en chemin; mais le Dieu, pour éviter les rapports que pourrait faire ce témoin indiscret, la transforma en fontaine. Cérès, accablée de douleur t^n ne i-etrouvant pas sn fille, la chercha par toute la terre. Après qu'elle

Kig. 171. — Cérès (d'après une pierre gr;ivée antique, prime d'émeraude!.

iiil couiu depuis le lever de l'aurore jusqu'à la fin du jour, elle prit <leu\ llambeaux qu'elle alluma sur le mont Etna, et continua ainsi de la chercher. Le lendemain, lorsque l'astre du jour eut fait (lis|>araître les étoiles, elle parcourut encore la terre, depuis les lieuv oi'i le s(»l(>il se IcAe. jusqu'à ceux oîi il se couche. (Ovide.)

Désespoir de Cérès. — Cérès cherchait sa fille par toute ia terre ; accablée de faim et de lassitude, elle entra dans une pauvre cabane, et mangea avec avidité les aliments grossiers que lui présenta la vieille femme chez qui elle était. Voyant cela, un jeune garçon, nommé Stelliti. se niit à éclater de rire et à railler la déesse .sur sa gloutonnerie. Indignée d'une ])areille inconvenance, Cérès jeta au visage de Stellio, une partie des aliments quelle mangeait. Aussitôt le visage de ce jeune-garçon l'iit niarcpié de petites taches, ses bras furent changés en cuisses,