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APOLLON ET DIANE.

viantsa voix sous lo hniit do leurs tambours, cllos so jctrrent furieuses sur lui et le mirent eu |tieees. Sa tète et sa lyre, jetées dans le fleuve <iui les portait à la mer, charmaient encore les rivages par des sons mélodieux.

Beaucouj» de pierres firavées antiques nous montrent Orphée entouré des anijuaiix «piil charme par ses accords (fig. 230 et 231). Sa légende a aussi insjiiré phisieius maîtres modernes, entre auti'cs Rubens, dont on voit au musée de .Madrid une Eurydice retiouvant son époux dans les enfers, et un Orphée au milieu des botes féroces. Le même sujet a été traité par Paul Potter, dans un tableau très-célèbre qui fait partie du musée d'Amsterdam, mais l'inspiration mythologique du peintre hollandais est bien inférieure, selon nous, cases scènes champêtres où il montre simplement ce qu'il a vu.

La descente d'Orphée aux enfers forme le sujet du premier essai que tenta Canova. Un tableau de Drolling, très-connu par la gravure et qui

Fig. 233. — Orpliûe perd son Eurydice (d'après le tableau de Drolling).

faisait autrefois partie du musée du Luxembourg, montre Orphée au moment où il perd son Eurydice, que Mercure ramène aux enfers (fig. 233).

CHAPITRE VIll

LES FLÈCHES D'APOLLON.

Jupiter et Antiope. — Le supplice do Dircé. — La lyre d'Amphion. Les onfiints de Mobé.

Jupiter et Antiope. — Lyciis, petit-fils de Cadmiis et roi de Thèbes, avait rpoiisé Antioiu', fille du fleuve Asope, ({ui lui donna deux fils,

Fig. 234. — Antiope (d'après un tableau du Corrège, musée du Louvre}.

Amphion et Zétus. Antiope fut aimée de Jupiter qui venait la visiter sous la forme (rini satyre, comme nous le montre le Corrège dans un superbe

APOLLON ET DIANE.

tableau du Louvro (fijjr. 235). Ilépudiro par son uiari, Aniiopo fut placée sous la garde de Dircé, devenue à son tour reninic du roi. Celle-ei maltraita cruellement sa rivale et la fit enfermer dans une étroite |>rison. Mais les liens dont Antiope était chargée se brisèrent d'eux-mêmes, et elle vint chercher un refuge auprès de ses (ils qui au premier abord ne reconnurent pas leur mère. Dircé, qui était très-dévouée au culte de Hacchus, voulut tuer Antiope en la faisan! atteler aux cornes d'un taureau, pendant (jn'on célébrait les Bacchanales. Un pâtre qui avait élevé Amphion et Zelus, leur ayant fait reconnaître, à des signes certains,

Fig. 235. — Lo supplice de Dircé (d'après un groupe anticiue du musée de Naples).

([uAntiope était leur mère, ils se jetèrent siu' les liaccliantes qu'ils poursuivirent, et ayant délivré la prisonnière, ils attachèrent Dircé elle-même à la corne du taureau et la firent périr par le supplice qu'elle avait préparé pour leur mère. Le supplice de Dircé forme le sujet d'un groupe antique très-célèbre qui est au musée de Na[)les (fig. 235),

Dircé fut, après sa mort, changée en fontaine par Bacchus, qui frappa Antiope de folie furieuse ; la malheureuse parcourut quehyue temps la Grèce dans cet état. Elle finit pourtant jtar être guérie par Phocus qui l'épousa. Lycus fut chassé de la ville avec toute sa famille, et Amphion

devint roi du pays. Aniphioii fut le prcmiei' qui érigea un autel à Mercure, et le dieu pour récompenser son zèle lui fit présent d'une lyre. Aux sons de la lyre d'Anipliion, toute la nature était émue et les pierres s'élevèrent d'elles-mêmes pour former les murs de Thèbes.. Le rempart eut sept portes, autant que la lyre avait de cordes.

Les enfants de Niobé. — Amphion fut l'époux de Niobé, qui, fière de ses nombreux enfants, avait osé railler la déesse Latone qui n'en avait eu que deux. Elle prétendait recevoir les bonneurs divins, en sorte que le culte de Latone était négligé. La déesse, irritée, ordonna à la propbétesse Manto, fille du devin Tirésias, de récbauffer le zèle du peuple. Poussée par une inspiration divine, la propbétesse se met à parcourir les rues de Tbèbes, en criant : « Femmes tbébaines, couronnez-vous de laurier, et offrez de l'encens à Latone et à ses deux enfants ; c'est la déesse elle-même qui vous l'ordonne par ma bouche. »

On obéit; déjà toutes les femmes de la ville, portant des couronnes sur la tête, s'empressaient d'allumer en l'iionueur de ces divinités, le feu sacré, et de joindre leurs vœux à la flamme qui s'élève sur leurs autels. Cependant Niobé, épouse d'Ampbion et reine de Tbèbes, vêtue d'une robe phrygienne tout éclatante d'or, arrive suivie de son royal cortège. Elle s'arrête et se met en travers de la procession : « Par quel aveuglement, dit-elle, préférez-vous des dieux prétendus, à ceux que vous avez devant les yeux, et comment avez-vous la témérité d'offrir des sacrifices à Latone, pendant que vous n'avez point encore fait fumer d'encens sur mes autels? Ignorez-vous que je suis l'épouse d'Ampbion, qui a élevé vos murs aux sons de sa lyre; que je suis tille de Tantale, et que j'ai une des Pléiades pour mère? Le grand Atlas, qui soutient le ciel sur ses épaules, est mou aïeul, et Jupiter lui-même est à la fois mon aïeul et mon beau-père. Les peuples de la Phrygie me rendent les honneurs qui me sont dus, et vous, vous me préférez cette Latone, errante et fugitive, que le Ciel, la Terre et l'Eau repoussent également, et qui se vante d'avoir mis au monde deux enfants, quand moi, je suis mère de quatorze enfants ! » Elle ordonne alors d'interrompre la cérémonie, et chacun jette sa couronne de laurier pour obéira la reine.

Latone chargea ses enfants de venger cet outrage. C'est Apollon et Diane qui causent les morts subites : quand on parle de quelqu'un, qui a été frappé d'une mort foudroyante, et dont la cause est inconnue, on dit : Il a reçu une flèche d'Apollon. Un jour cpie Njobé était entourée de ses quatorze enfants dont elle admirait la beauté, on entend dans l'air comme le sifflement d'une flèche et un de ses fils tombe mort sur le sable. Ses sept fils sont gisants à ses pieds, et le même sort atteint bientôt ses sept filles qui tombent frappées par Diane. La mort des quatorze enfants de Niobé est instantanée, leur ])ère, leur mère, leurs

LES FLECHES D'APOLLON.

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nouirices et leurs pédagogues les voient tomber sans pouvoir leur être d'aucun secours.

Frappée de stupeur, la malheureuse Niobé devient immobile, ses cheveux mêmes ne sont plus agités par le vent ; une pâleur mortelle paraît sur son visage ; ses yeux sont fixes et sans mouvement, sa langue collée dans sa bouche ; elle est changée en rocher. Pourtant elle sait encore pleurer, car les larmes qu'elle répand forment une fontaine qu'on voit couler dun morceau de marbre.

Amphion, son époux, se donna lui-même la mort, selon quelques

Fig. 23 . — Niobé et la plus jeune de ses filles (d'après un groupe antique).

mythologues ; suivant d'autres, il leva une armée pour aller détruire le temple d'Apollon a Delphes, et il fut frappé par le dieu lui-même avant d'arriver.

L'histoire des enfants do Niobé, très-populaire dans l'antiquité, a été représentée dans des statues fameuses, dont quelques-unes comptent parmi les chefs-d'œuvre de l'art.

Le fatal courroux des dieux Changea cette femme en pierre ; Le sculpteur a fait bien mieux, Il a fait tout le contraire.

VoLTAIUi:.

Pline, cn'parlant du fameux groupe des Niobides, ne sait pas s'il doit

los attril)ii(M'à Scopas ou à Praxilclc (lig. 2;i7i. Quel (jui; soit l'autour de ce groupe, il nioiitre un art (jui aime à rej)ro(luirc des sujets propres à saisir et à remuer Fàiue proioudénieut, mais (|ui les traite en môme temps avec cette tempérance et cette noble réserve exigées parle goût liellé-ni(iue dans les plus beaux temps de l'art. Si l'artiste n'épargne rien l>our nous émouvoir en faveur d'une famille, objet de la colère des dieux, la forme pleine de noblesse et de grandeur des visages n'est nullement déligiirce par la douleur physique et la crainte d'un danger imminent. La physionomie de la mère, personnage principal dans la scène, exprime le désespoir de l'amour maternel et de la manière la