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Fig. "240. — Téiesphore (d'après une statue ai)liiiuc\

■(U'essede la santé, dont l'art a fait une jeune lille cpii a le Iront diadème ei porte une coupe oii s'abreuve un serpent (fig. 245). H avait eu de sa femme Épione (la calmante), plusieurs fils dont les plus fameux furent Podalire et Machaon. Aujoiud'hui ce sont de charmants papillons, mxvis au temps de la guerre de Troie, ils furent de prodigieux médecins.

Le serpent d'Esculape. — Le serpent est consacré a Esculape et considéré comme l\Mnblenie de la médecine. On en donne plusieurs

Fig. 24). — Esculapo (d'après une statue antique^

ESGULAPE.

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raisons : suivant Pline, c'est parce qii'rl se renouvelle en changeant de peau. L'homme se renouvelle également par la médecine, puisque les médicaments lui donnent comme un corps nouveau. Selon Hvgin, c'est en observant les serpents, que le dieu de la médecine a trouvé le secret de ressusciter les morts. Esculape étant un jour auprès d'un malade, un serpent vint à lui et se roula autour de son bâton; Esculape le tua. Mais un autre serpent arriva aussitôt, apportant dans sa gueule une herbe qui ressuscita le premier. Le dieu recueillit cette herbe, dès ({u'il en connut la merveilleuse propriété, et en fit usage par la suite.

11 paraît toutefois que le serpent d'Esculape diffère de celui qu'on voit habituellement.

« Quoique les serpents en général soient consacrés à Esculape, cette prérogative appartient pourtant à une espèce particulière dont la cou-

Fig. 242. — Esculape, Hygie et Télesphore.

leur tire sur le jaune. Ceux-là ne font point de mal aux hommes et FEpidaurie est le seul pays où il s'en trouve. » (Pausanias.)

Un bas-relief du Vatican nous montre Esculape visitant un malade

Fig. 243. — Esculape visitant un malade.

couché sur son lit. Dans son tableau de \Offrande à Esculape, Guérin nous montre un vieillard conduit par ses enfants devant l'image du

APOLLON ET DIANE.

(lieu ; sa lille agniioiiilli'(> coiitcnijtlc le serpent ({ui S(; di-esso au-dessus (le l'autel.

Le eulte dEsculapc est très-aneien eu (ùèee. Pausanias en attribue l'origine à Alexauor, petit-lils d'Iisculape, qui aurait vécu oO ans environ après la f:uerr(> de Troie.

« Alexauor, lils de Machaon et petit-fils d'Esculape, \int enSicyonie, et liAlit à Titane un temple en l'honneurd'Eseulape. On a planté à l'entour

Fig. 344. — Offrande h l'"scuhi]ir (d'après un tabl(\ui de Guérin).

un bois de cyprès, (jui est présentement fort vieux; les en\ii()ns du temple sont habités par plusieurs personnes, et notamment par les ministres du dieu. Quanta la statue qn'on y voit, nul ne saurait dire de quelle matière elle est, ni qui l'a faite, si ce n'est Alexanoi' lui-nunne. Elle est couverte d'une tunique de laine blanche et dun manteau )>ar-dessus, de sorte qu'il n'y a que le visage, les pieds et les mains qui paraissent. Il en est de mènu' de la statue d'IIygie ({ui est auprès; car on ne la voit pas facilement, l.inl elle est cachée, soit par la quantité des cheveux dont (fuebfues femmes dcNotes lui ont fait un sacrifice, soit pai'les morceaux

ESCULAPE.

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d'étoffe do soie dont on l'a parée. Quiconque entre dans ce temple pour y faire sa prière est oblig^é d'adresser ensuite ses \œux à la déesse

(Pai-sanias.)

Hygie. »

Fi_K. 245. — Hygie (statue antique).

Le temple d'JÉpidaure. — Epidaure était trés-célebre dans l'aii-tiquité par son temple d'Eseiilape, qu'entourait un bois sacré de cyprès. On a retrouvé là des ruines qu'on croit avoir appartenu au sanctuaire du dieu. Une immense quantité de malades se rendaient de toutes les parties de la Grèce à Éjtidaure pour y cbercber la santé et la distraction. Le culte d'Esculape, qui se répandit i»artoul, lui fit élever ainsi un grand nombre de tem})les, toujours situés dans les endroits où il y avait <les eaux célèbres, et les malades s'y réunissaient connue au

casino dans nos villes d'eaux, pcndaiif les loisirs (|ii(^ leur laissait leur traitement.

Pausanias nous a laissr une description du temple d'Esculape à Epi-daure : « Le bois consacré à Esculape, dit-il, est de tous côtés entouré de grosses bornes, et dans cette enceinte on ne laisse mourir aucun malade

Fig. 240. — Hygie ou la sant6 (d'apros une pierre gravée antique, agate-onyx).

ni accouclier aucune femme, non plus que dans lile de Délos. Tout ce que l'on sacrifie au dieu doit se consommer dans cette enceinte; les Epidauriens, comme les étrangers, sont sujets à cette loi, et je sais que cela s'observe aussi à Titane. La statue du dieu est d'or et d'ivoire, mais plus petite de moitié que celle de Jupiter Olympien à Athènes; l'inscription fait foi que c'est un ouvrage de Thrasymède, fils d'Arignote, et natif de Paros. Le dieu est représenté sur un trône, tenant d'une main un bâton et appuyant l'autre sur la tète d'un ser[»ent. Au delà du temple, on a bâti quelques maisons pour la commodité des personnes qui viennent faire leurs prières à Esculape ; {)lus près il y a surtout une rotonde en marbre blanc cpii a|»|)elle la curiosité; on y voit des peintures de Pausias : d'un côté un Cupidon, qui a jeté son arc et ses flèches et qui tiiMit une lyre ; de l'autre, YIvruf/ncric qui boit dans une bouteille de verre. Vous voyez un visage de femme à travers la bouteille. Il y avait autrefois dans cette même enceinte un grand nombre de colonnes, mais il n'en est resté que six, sur lesquels sont écrit les noms de ceux que le dieu a guéris, la maladie que chacun d'eux avait et la manière dont il a été guéri ; le tout est écrit en langue dorique. On \oit \\{\(i ancienne colonne qui n'est point dans le rang des autres ; il est écritdessus qu'Hip-polyte consacra lui ch(!^al de bronze à Esculape, et les habitants d'Aricic

ont une tradition qui se rapporte fort à cela ; car ils disent qu'Hippohte étant mort à cause des imprécations de son père, il fut ressuscité par Esculape. Depuis, il ne pardonna jamais à Thésée sa cruauté, et,sans avoir égard à ses prières, il vint à Aricie, \ille d'Italie, y régna et y bâtit un temple à Diane. » (PAUs^iNiAS.)

Les traitements d'Esculape. — Les malades qui venaient consulter le dieu étaient dabord soumis à certaines pratiques hygiéniques, telles que le jeûne, les ablutions, les bains, etc. Après ces préliminaires, ils étaient admis à passer la nuit dans le temple. Le dieu leur apparaissait le plus souvent en songe et leur prescrivait des ordonnances que ses prêtres interprétaient ensuite. Aristoplianc, dans sa comédie <le Plutm, fait avec sa grossièreté ordinaire, lui piquant récit de ce que avait lieu dans le temple d'après les croyances populaires. Le malade dont il parle est un nommé Plutus, atteint de cécité, et le personnage qui fait le récit est l'esclave Carion :

(' Gabion. — Aussitôt que nous sommes arrivés au temple d'Esculape avec Plutus, nous l'avons d'abord mené à la mer et nous l'avons baigné. Ensuite nous revînmes au sanctuaire du dieu. Après avoir consacré sur l'autel les gâteaux et autres offrandes, et avoir livré la fleur de farine à la flamme de Vulcain.nons couchâmes Plutus avec les cérémonies voulues et chacun de nous s'arrangea sur un lit de paille.

La femme. —Y avait-il aussi d'autres personnes qui implorassent le dieu ?

Cario>'. — 11 y avait d'abord Néoclide (orateur accusé d'avoir volé les deniers publics), qui, tout aveugle qu'il est. vole avec plus d'adresse que ceux qui voient clair, puis beaucoup d'autres, ayant toutes sortes de maladies. Après avoir éteint les lampes, le ministre du dieu nous dit de dormir et nous enjoint, si l'on entend du lu'uit, de faire silence : nous nous couchons tous tranquillement. Moi, je ne jtouvais dormir ; certain plat de bouillie, placé au chevet d'une vieille, excitait ma convoitise, et je désirais ardenuuent me glisser jusque-là. Je lève la tète ; je vois le prêtre enlever les gâteaux et les figues sèches de la table sacrée. Puis il fait le tour des autels l'un après l'autre ; et tous les gâteaux qui restaient il les mettait saintement dans un sac.