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(fig. 26o) et dans plusieurs bas-reliefs, notamment dans une métope de Sélinonte.

La même scène se trouve représentée sur plusieurs tableaux fameux. Le Titien avait quatre-vingts ans lorsqu'il peignit pour Philippe II son célèbre tableau de Diane et Actéon. Selon une habitude fréquente dans l'école vénitienne, il a enrichi sa composition d'architectures et la scène se passe dans une fontaine circulaire, sous un portique voûté qu'ombragent de grands arbres. Philippe Lauri, Poelenburg, l'Albane, se sont plu également à reproduire ce sujet qui convenait ta la nature de leur talent : le musée du Louvre possède trois toiles de l'Albane, sur la métamorphose d'Actéon (fig. 268). Dans le tableau que Lesueur avait peint en camaïeu pour la décoration de l'hôtel Lambert, la mé-

tainori>hose d'Actcoii n'est pas encore accomplie, et le jenne chassenr s'arrête en apercevant les baigneuses (fig.267). L'artiste a préféré choisir le moment où la pudeur de Diane est offensée, plutôt que celui où sa vengeance s'accomplit.Cette décoration ornait la salle des bains de rhôtel, et le sujet était parfaitement approprié à cette destination. Mais depuis, la salle est devenue la chambre de Voltaire, et c'est sous ce nom qu'elle est généralement connue.

Les nymphes de Diane. — Diane est souvent accompagnée par des nymphes : elle préside à leurs jeu\ et folâtre avec ses compagnes le long des ruisseaux qui rafraîchissent les vallons de l'Arcadie.

Le bain de Diane et de ses nymphes forme le sujet d'une multitude de tableaux modernes. Poelenlnu'g en a presque fait une sjtécialité ; Rubens l'a aussi représenté plusieurs fois. Dans un célèbre tableau de la galerie Borghèse, à Rome, le Dominiquin a réuni les nymphes de Diane, s'exerçant à tirer de Tare. Un mât est dressé dans la campagne pour servir de but, et la déesse, tenant son arc, encourage ses compagnes dans leurs exercices. Au premier plan, des nymphes se baignent ou défont leur chaussure pour se plonger dans l'eau (fig. 269).

La diane de Gabies, une des perles du musée des Antiques, au Louvre, montre la déesse occupée à sa toilette, sans doute après le bain. Elle attache les deux bouts de son manteau avec une fibule sur l'épaule droite ; sa chevelure est frisée et entourée d'une bandelette. Quelq ues archéologues ont vu dans cette belle statue, non pas la déesse elle-même, mais seulement une des nymphes de sa suite, et en effet, elle ne porte pas les attributs ordinaires de Diane, mais elle se rattache évidemment à sa suite par son costume et sa tournure (fig. 264).

Diane et Gallisto. — Les nymphes de Diane sont toujours chastes, et la déesse est implacable à cet égard. La nymphe Callisto, qui faisait partie de son cortège, éprouva un jour les effets de sa sévérité. Un jour que Diane se haignait, elle s'aper^^-ut que Callisto n'était plus digne de la servir, et la chassa ignominieusement de sa présence.

Les rigueurs de Diane envers la pauvre Callisto ont suggéré mille idées gracieuses aux artistes, et peu de sujets ont été traités plus fréquemment par les peintres depuis la Renaissance. Le Titien a fait un superbe tableau représentant Diane chassant Callisto dont elle a reconnu la faute (fig. 270) : Rubens a traité aussi plusieurs fois ce sujet. L'Albane l'a conçu d'inie façon qui lui est particulière. Il nous montre une troupe d'amours endormis sur des coussins au milieu d'une forêt. Mais les nymphes de Diane les ont aperçus et viennent les désarmer pendant leur sommeil. L'une d'elles est occupée à couper les ailes d'un pauvre petit amour, une autre brise son arc, une troisième se sauve en emportant le carquois. Diane préside à ce pillage du haut du ciel, où elle

repose sur des nuages, tandis que la triste Callisto, que ses compagnes ont repoussée, disparaît solitaire dans le fond du tableau. Losucur a l'ait aussi une très-gracieuse composition sur Diane et Callisto.

La vindicative Jnnon, qui ne pouvait pardonner à Callisto d'avoir pin a Jupiter, la métamorphosa en ourse. Callisto avait eu de Jupiter un (ils nommé Arcas, qni était devenu un très-habile chasseur : un jour il s'élança à la poursuite d'une ourse, qui était précisément sa mère. Celle-ci, se voyant poursuivie par son fils, se réfugia auprès d'un temple de Jupiter ; mais avant qu'elle fût arrivée dans l'asile sacré, le jeune chasseur se trouva à portée de décocher son trait : le père des Dieux: et des hommes, ne pouvant supporter une action pareille dans le voisinage de son temple, changea Callisto en constellation, et c'est là l'origine de la (t ronde Ourse.

Junon fut outrée de voir cet honneur rendu à une femme qu'elle haïssait, mais, comme un Dieu ne peut jamais défaire ce qu'un autre Dieu a fait, elle alla rendre visite à Téthys, qui est une personnification de la mer, et la pria de ne point recevoir Callisto, comme elle a l'habitude de faire pour d'autres étoiles : c'est pour cela que la Grande Ourse reste toujours visible et ne se couche jamais sous l'horizon.

DIANE D'ËPHÈSE. Le type de Diane d'Éphèse. — Les Amazones.

Le type de Diane d'Éphèse. — Diane d'Ephèse, personnification assez vague de la fécondité de la nature, est une divinité purement asiatique, et n'a aucun rapport avec la sœur d'Apollon^ ni dans l'art, ni dans la légende. Les Amazones avaient institué son culte à Ephèse,

Fig. 271. — Diane d'Éphèse (d'après une statue antique).

où elle avait un temple magnifique, considéré comme une des sept merveilles du monde. La déesse, dont remblème était l'abeille, avait là une antique image très-vénérée, présentant la forme d'une momie. Ses nombreuses mamelles indiquent la fécondité de la terre, et les tètes de bœuf dont elle est couverte symbolisent l'agriculture.

Les Amazones. — Les Amazones sont des femmes guerrières qui ont une très-grande importance dans la mythologie et dans l'art. Suivant la tradition, les Amazones font le service de guerre pendant un temps déterminé, en conservant leur virginité.Quand le terme du service militaire

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est passt', elles se marient pour avoir des enl'anls ; elles remplissent les magistratures et toutes les fonctions publiques. Les hommes passent toute leur vie à la maison , cojiime ailleurs les ménagères, et ils ne se livrent qu'à des occupations domestiques ; ils sont tenus éloignés de l'armée, de la magistrature et de toute autre fonction publique qui pourrait leur inspirer l'idée de se dérober au joug des femmes. Quand un enfant naît, les Amazones le remettent entre les mains des hommes qui le nourrissent de lait et d'autres aliments convenables à son âce. Si l'en-

Fig. 273. — Amazone combattant.

tant est une fille, on lui brûle les mamelles, afin d'empêcher ces organes de se développer par suite de l'âge : car des mamelles saillantes seraient incommodes pour le maniement de l'arc. Les sculpteurs toutefois ne tiennent aucun compte de cet usage, et dans les statues, les Amazones ont presque toujours de fort beaux seins.

On attribuait à ces héroïnes la fondation du temple d'Ephèse, et un concours célèbre y eut lieu pour honorer leur souvenir. Phidias, Po-lyclète,Phradmon, Ctésilas étaientparmi les concurrents, qui reçurent la mission difficile de désigner eux-mêmes le vainqueur. Chacun mit naturellement son œuvre au premier rang ; mais comme le vote de ses

rivaux avait été unanime pour donner à Polyclète la seconde place, il obtint la première et Phidias ne vint qu'après lui.

La belle statue de V Amazone du Vatican passe pour une imitation de celle qui fut jugée victorieuse et qui se voyait dans le temple d'Éphèse. C'est, avec Y Amazone blessée du musée de Naples, la plus belle représentation que nous connaissions de ces héroïnes.

En général les sculpteurs montrent les Amazones avec les bras et les jambes nues et une chemise courte qui laisse un sein découvert (fig. 273). Quelquefois pourtant elles apparaissent avec une physionomie orientale, caractérisée par le pantalon et le bonnet phrygien : c'est ainsi qu'elles sont figurées dans le célèbre sarcophage du musée devienne, où elles combattent contre des guerriers nus et casqués. La présence des Amazones sur les sarcophages semble avoir été un hommage à la valeur du défunt. La hache, le javelot, l'arc, la lance, le