Fig. 274. — Les Amazones (d"après un vase peint, du musée de Naples).
bouclier h double échancrure, sont les armes des Amazones. Mais le costume de ces héroïnes n'est pas le même sur les statues et sur les vases, oi^i on leur voit souvent des vêtements tout bigarrés et des pantalons collants (fig. 274).
La Bataille des Atnazones de Rubens, à Munich, est un des plus célèbres tableaux du grand maître flamand.
Les Amazones sont mêlées à toutes les traditions nationales de la Grèce et on les voit tour à tour en lutte avec Hercule ou Thésée. C'est dans la guerre de Troie qu'elles apparaissent pour la dernière fois. Ennemies jurées des Grecs, elles sont toujours vaincues, et le vainqueur en les voyant tomber est saisi d'admiration pour leur valeur indomptable. Parmi les légendes héroïques des Grecs, aucune ne leur inspirait plus de vanité que leur lutte contre les Amazones. Athènes et Mégare montraient avec fierté le tombeau de leurs reines, près de ceux des héros qui les avaient vaincues, et leurs glorieux combats étaient partout représentés sur les frises ou les métopes des temples. Les statues montrent les Amazones combattant tantôt à pied, tantôt à cheval.
APOLLON ET DIANE.
Hercule est le premier qui ait combattu les Amazones et qui les ait vaincues. Aussi après son apothéose, nous le voyons figurer à côté des dieu\ protecteurs de la Grèce dans les combats qui curent lieu par la suite. Sur un vase peint, représentant un combat des Grecs et des Amazones, on voit, dans la partie supérieure, Hercule déifié, en com-
Fig. 275. — Les Grecs et les Amazones (d'après un vase peint).
pagnie de Minerve, d'Apollon et de Diane (fig. 275). Diane était la protectrice des Amazones, et M. Guigniaut fait remarquer, à propos de ce vase, que cette alliance de dieux et de cultes paraît représenter celle que formèrent enfin, après une longue lutte, les colons ioniens et les indigènes asiatiques, premiers adorateurs de la Diane d'Ephèse.
CHAPITRE XIV
LA LUXE.
La marche de la Lune. — Le sommeil d'Endymion. — Le dieu Lunus.
La marche de la Lune. — La Lune (Séléné) est la sœur du Soleil (Hélios) ; elle parcourt les airs sur un char en suivant le même chemin que son frère. Comme lui, elle sort du fleuve Océan, du côté de l'orient, et s'y replonge par le côté opposé dès que l'Aurore paraît. Sur des monuments antiques nous voyons la Lune à son coucher, et le fleuve Océan, appuyé sur son urne, s'apprête à. la recevoir dans ses eaux. Séléné a souvent été identifiée avec Diane, comme Hélios avec Apollon, mais c'est cà elle que se rapporte la fable d'Endymion.
Le sommeil d'Endymion. — Le sommeil a été personnifié dans la mythologie par le personnage d'Endymion, qui naturellement fut aimé de la Lune. La légende d'Endymion, très-variée, le présente tantôt comme un roi dont la puissance irrésistible s'étend sur toutes les créatures vivantes, tantôt comme un jeune berger endormi dans les fraîches grottes du mont Latmus. Fils chéri de Jupiter, il avait obtenu du maître des dieux la grâce de dormir éternellement sans jamais vieillir ni s'éveiller.
Le jeune berger du mont Latmus était si beau, que la Lune en devint éprise et ne pouvait se lasser de le regarder. De ses rayons furlifs elle lui dérobait un baiser, sans'troubler son repos. Cette scène est fréquemment représentée sur les bas-reliefs et sur les peintures antiques. Quelquefois on voit Endymion endormi dans les bras de Morphée, et Séléné^ conduite par l'Amour, descend de son char pour le contempler. Les sarcophages présentent souvent ce sujet, et l'artiste ne manque pas d'y introduire l'enfant ailé qui tient son flambeau renversé, symbole qui signifiait à la fois le sommeil ou la mort (fig. 276).
Dans l'art moderne, la légende d'Endymion a été traduite d'une manière poétique par Girodet : tandis que le jeune chasseur dort sous
Ci £;
DIANE DEPHESE.
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le feuillage épais, rAmour écarte en souriant une branche [tour laisser passer le rayon indiscret de la lune qui vient tomber sur la figure d'Endymion.
Le dieu Lunus. — La lune apparaît, dans quelques niouunients antiques, sous la forme d'un adolescent (Lunus) du sexe masculin.
Fig. 278. — Le dieu Lunus (d'après une pierre gi*avce antique).
Il est caractérisé parle croissant et quelquefois une torche ou une montagne qu'il tient à la main (fig. 278). Aucune fable mythologique ne se rapporte à cette divinité qui est d'origine phrygienne.
I/AURORE
Les porlos de l'orient. — Titlioii et l'Aurore. — Céphulc et Procris. — Le géant Oiion.
Les portes de Torient. — UAurore est la sœur do Ilélios et de Séléné. C'est elle qui ehaque matin ouvre les portes de l'orient; elle parcourt le monde sur un char attelé de deux ou quatre chevaux et force la Nuit à déposer son voile. L'Aurore est ailée, et son attelage est
Fig. "270. — L'Auroi'i
conduisant les chevaux du Soleil (d'après une pierre gravée antique, agate-onyx).
rose en souvenir des teintes dont elle colore Thorizon. Elle tient lui (lambeau à la main sur une jolie pierre gravée antique (fîg. 279) ; sur une peinture de vase on la voit sur son char, et précédée de Diane Lucifer (fig. 277). Les poètes disent qu'elle sème des fleurs sous ses pas, et ïhorwaldsen l'a représentée de la sorte avec un amour tenant un flam-heau au-dessus de sa tète (fig. 280). La fameuse peinture du Guerchin, à la villa Ludo\isi. (|ui est gravée sous le titre de Char de la Nnif, vo-présentc 1" Aiiroi-e laissaul échapper des llt^u^'^ de ses doigts.
L'AURORE.
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Tithon et l'Aurore. — Tithon est habituellement regardé eoinme répoux de l'Aurore ; il n'était pas de la race des Dieux, mais l'Aurore obtint pour lui l'immortalité. Seulement, comme elle avait oublié de demander en même temps la jeunesse, Tithon devint tellement \ieu\,
Fig. 280. — L'Aurore'(par Tho'waldscii).
sa décrépitude fut si horrible et le rendit si malheureux, que TAurore, prenant sa situation en pitié le métamorphosa en cigale. Depuis ce jour l'Aurore ne cesse pas de pleurer et ses larmes font la rosée du matin. Memnon, qui fut tué par Achille à la guerre de Troie, était fils di; Tithon et de l'Aurore.
Céphale et Procris. — D'après d'autres traditions, la Rosée, personnifiée dans Procris, était au contraire la rivale de l'Aurore, car toutes les deux aimaient Céphale, que les mythologues modernes regardent comme le soleil levant personnifié. Céphale. (fui aimait Procris autant qu'il en était aimé, devint son époux.
Céphale était tellement beau que l'Aurore ne pouvait se lasser de l'admirer. Dans un tableau de Guérin , on voit l'Aurore, laissant échapper de ses doigts les roses qu'elle fait naître et soulevant le voile de la Nuit pour contempler Céphale endormi. Une peinture de vase d'un style archaïque nous montre l'Aurore courant après Céphale t[ui s'enfuit à toutes jambes (fig. 281). Car il aimail Procris et ne voulait pas l'abandonner, même pour une déesse.
Pourtant l'Aurore, voyant que rien ne [louvait décider Céphale a s'unir à elle, imagina un stratagème pour le détacher de Procris. Elle lui affirma que l'amour qu'il avait pour sa femme n'était pas |)artagé, et [tour lui [>ermettr(; d'en avtnr la preuve elle lui donna la faculté de changer de visage. Ci'phalc, loiirinciih' [lar la jalousie», feignil de (|uil-