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tuellement caractérisés par l'énormité de leur taille et par l'œil unique

^iO VULCALX ET MINERVE.

placé au milieu tlu front. CepcMulaiit lAlhane s'est singulièrement écarté (le ce type. Chargé de peindre les quatre éléments pour le cardinal de Savoie, il choisit Vulcain et sa forge pour représenter le feu. Mais son tableau n'a rien de terrible.

Voici un fragment de la lettre qui! écrivit au cai'dinal })0ui' lui annoncer l'envoi du tableau demandé. « J'ai peint, comme Votre Altesse le verra, non-seulement le feu céleste et proprement élémentaire, représenté par le puissant Jupiter, mais encore le feu matériel et celui de l'Amour, dont Vulcain et la déesse de Chypre sont les emblèmes : je n'ai voulu placer dans les forges de Vulcain, ni Brontès ni les autres cyclopcs; j'ai mieux aimé y peindre trois jeunes amours, attendu que les chairs de ces enfants forment une opposition plus piquante avec celles des tons Ijruns de Vulcain. J'ai dû en outre me conformer dans ce choix au désir de Votre Altesse sérénissime, car M. l'ambassadeur m'avait dit qu'il serait bien aise que je représentasse un grand nombre d'amours perçant de leurs traits irrésistibles le marbre le plus dur, l'acier, le diamant et le cœur même des Dieux. »

Dans un autre tableau l'Albane place Vulcain à côté de Vénus. Son atelier n'est plus une forge, c'est une prairie tout émaillée de fleurs. Ses ouvriers ne sont plus les robustes cyclopes, au front couvert de sueur, ce sont des amours ailés faisant mille gentillesses autour de leur enclume, et le bruit de leurs marteaux est tempéré par celui des cascades bondissantes. Tandis qu'à l'entrée d'une grotte tapissée de mousse, l'un d'eux fait aller le soufflet de forge, d'autres présentent à Vénus les armes qu'ils tiennent de fabriquer pour elle et pour ses fils : ces armes naturellement sont des flèches. La déesse, couchée nonchalamment <à l'ombre des bosquets, sourit à tout ce qui l'environne, et son époux lui-même, le rude Vulcain, qui repose auprès d'elle, cherche à prendre une figure aimable pour ne pas faire tache dans le tableau.

Timante avait fait un tout petit tableau, mentionné par Pline comme un ouvrage célèbre et représentant un cyclope endormi, dont les satyres mesurent le pouce avec leurs thyrses. La taille énorme des cyclopes et le bruit qu'ils font au fond des volcans qui leur servent d'ateliers éteient un sujet d'étonnement pour les anciens.

Ces forgerons gigantesques devinrent dans l'imagination populaire les ouvriers types, et on leur attribua, comme on a fait pour le diable au moyen âge, les constructions dont on ne connaissait pas l'origine.

Les cyclopes ont toujours été consid.érés comme des personnages effrayants. Quand Diane voulut avoir un carquois et des flèches dignes de son habileté, elle se rendit chez Vulcain qu'elle trouva dans sa forge entouré des cyclopes ses ouvriers.

u Les nym[>hes pâlirent à la vue de ces géants pareils à des montagnes et dont ['(imI iini(pie, sous leur épais sourcil, élincelait de regards me-

naçants. Les uns faisaient mugir de vastes sonfQets ; les autres, levant tour à tour avec effort leurs lourds marteaux, frappaient à grands coups l'airain qu'ils tiraient tout en feu de la fournaise. L'enclume en gémit, l'Etna et la Sicile en sont ébranlés, l'Italie en retentit, et la Corse même en résonne. A ce terrible aspect, à ce bruit effroyable, les filles de rOcéan s'épouvantent.., frayeur pardonnable; les filles mêmes des dieux, dans leur enfance, n'envisagent ces géants qu'avec crainte, et lorsqu'elles refusent d'obéir, leurs mères feignent d'appeler Argës ou Sté-ropès : Mercure accourt sous les traits d'un de ces cyclopes, le visage couvert de cendre et de fumée ; soudain l'enfant effrayé couvre ses yeux de ses mains et se jette en tremblant dans le sein maternel. »

(Câllimaque.)

PROMETHÉE.

i*j'oinolh6c fbiiiie riioinme. — Les deux paris de Prométhée. — Le l'eu ra^i aiiv hommes. — La hoUc de Pandore. — Supplice et délivrance de Prométhée.

Prométhée forme l'homme. —Japet représente rancctre de riiii-manité. Peut-être faut-il reconnaître dans ce personnage celui que la Genèse donne pour fils ta Noé, Japhet, dont le nom personnifie une des grandes races primitives. 11 était regardé par les Grecs comme le type de ce qu'il y a de plus ancien et il est hal)ituellement associé à Saturne. 11 avait épousé Asia, fille d'Océan, et eut plusieurs enfants,

l''ig. 207. — Prométhée modelant im homme (d'après une pierre gravée antique).

entre autres Prométhée, Épiméthée et Atlas. Le Titan Japet n"a pas de rôle dans la mythologie; son importance vient de l'antiquité qu'on lui attribuait et qui lui donnait la même date qu'aux plus anciens Dieux.

Bien que le Titan Japet soit regardé comme l'ancêtre de l'humanité, il paraît que c'est à son fils Prométhée que nous devons la forme particulière qui nous distingue des-animaux. « Prométhée, dit Ovide, ayant détrempé de la terre avec de l'eau, en forma l'homme «/« ressemblance (h's Bînix; et tandis que tous les autres animaux ont la tête penchée

Ycrs la terre, Thomme seul la lève vers le ciel, et porte ses regards jusqu'aux astres. » La fabrication de l'homme par Prométhée est représentée sur des monuments assez nombreux, mais qui appartiennent pour la ])lupart à une basse époque. Une pierre gravée antique nous montre l'auteur du genre humain sous la forme d'un sculpteur qui établit la charpente osseuse de sa figure; c'est une représentation extrêmement curieuse, à cause du squelette dont l'image n'apparaît presque jamais dans l'art des anciens (fig. 297). Une autre pierre gravée représente le divin artiste occupé à rassembler les membres qu'il a sculptés séparément.

Fig. 298. — Prométhée formant l'iiomme (bas-relief antique;.

Dans toutes les représentations antiques, Prométhée apparaît comme l'artisan qui confectionne l'homme matériellement, mais non comme le dieu qui l'anime. Ce rôle appartient à Minerve (la Sagesse divine) : plusieurs monuments nous montrent tres-nettement la part qui revient à chacini dans la création de l'espèce humaine. Sur un joli bas-relief, on voit i'rométhée assis sur un rocher à l'ombre d'un arbre (Hn. 298).

Dovant lui, sur une tablo do scniptoiir, est un petit homme, ou plutôt un enfant, debout et semblant attendre que l'artiste ait terminé son ouvrage. Trois autres enfants, eomplétement achevés ceux-là, s'avancent vers Minerve qui va leur jjoser sur la tête le papillon, symbole de l'àme dans l'antiquité. On voit ici qu'il ne s'agit pas d'un.homme unique, souche de tous les autres, mais bien de plusieurs hommes (jui furent confectionnés à la même époque, loi-squ'il s'est agi de peujder la terre.

Les deux parts de Prométhée. — Prométhée était fier de son ouvrage; et des diderends étant survenus entre les Dieux et les hommes [irimitifs, il i)rit parti pour ces derniers. Ces différends, dont Hésiode ne nous dit pas la cause, se réglaient à Mécone (Sicyone) ; Prométhée, voulant éprouver si Jupiter était vraiment digne des honneurs divins, imagina une ruse pour éprouver sa clairvoyance. « Il exposa à tous les yeux, dit Hésiode, un bœuf énorme qu'il avait divisé à dessein. D'un côté, il renferma dans la peau les chairs elles meilleurs morceaux, en les envelopi>ant du ventre de la victime ; de l'autre, il disposa avec une perfide adresse les os blancs qu'il recouvrit d'une graisse luisante. Le père des Dieux et des hommes lui dit alors: « Fils de Japet, ô le plus illustre de tous les rois, ami ! avec quelle inégalité tu as divisé les parts ! » Prométhée, souriant intérieurement de sa ruse, le pria de choisir, et Jupiter, ayant pris le plus gros morceau, n'y trouva que des os. »

Le feu ravi aux hommes. — Jupiter, furieux d'avoir été trompé, voulut se venger sur les hommes, dont Prométhée est le protecteur et il leur ravit le feu, sans lequel toute industrie est impossible. Mais Prométhée ne se tint pas pour battu, et par un adroit larcin il déroba une parcelle du feu du ciel et vint l'apporter aux hommes dans la tige d'une férule ou d'un jonc. Cette fois, Jupiter, se voyant décidément joué par le rusé Titan, ne contint plus son ressentiment et résolut de punir à,la fois les hommes et leur protecteur. La grossièreté de cette fable est une preuve de sa haute antiquité ; elle n'a pourtant donné lieu à aucune représentation plastique dans la période archa'ique. Mais une lampe de l'époque romaine nous fait voir Prométhée, nu et les cheveux épars, qui s'tMifuit en emportant le feu qu'il vient de dérober au char du Soleil (lig. 299). Dans les récits des poêles, le feu était contenu dans une férule et invisible à tous les yeux ; le potier montre au contraire la tlammi; sortant d'un petit vase que le Titan tient à la main.