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Fie. 314. — Athènes et Rome.

presque carré, les yeux peu ouverts et presque constamment dirigés vers la terre, la chevelure rejetée sans art de chaque côté du front et «uidulante sur la nuque du cou, traits dans lesquels percent la rudesse et la grossièreté primitives, répondent parfaitement bien à cette merveilleuse création idéale. »

Minerve est complètement identifiée avec la ville qu'elle protège, et si elle porte quelquefois des chevaux sur son casque, c'est pour montrer sa réconciliation avec Neptune auquel le cheval est consacré, et qui, comme dieu des mers, ne pouvait manquer d'avoir une grande importance à

MINERVE.

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Athènes. C'est ce que nous voyons dans un médaillon antique où la ville de Rome personnifiée est associée à celle d'Athènes (lig. 314) (Pallas-Athéné). Les deux illustres cités sont caractérisées par leurs attributs : la louve avec les deux enfants est l'attribut ordinaire de Rome, comme la chouette est l'attribut habituel d'Athènes. La déesse athénienne porte l'égide avec la tète de la Gorgone, et quatre chevaux décorent son casque.

Les chevaux apparaissent également sur une superbe intaille antique. L'aigrette du casque est supportée par un sphinx et deux coursiers ailés ou pégases : le devant est orné de quatre chevaux et le couvre-oreille d'un griffon. La parure de la déesse est partout de la plus grande richesse;

Fig. 315. — Pallas (d'après une pierre gravée antiqueK

outre l'égide à écailles bordées de serpents, elle porte un collier de glands et des pendants d'oreilles en forme de grappe de raisins (fig. 315).

31G. — Monnaie de Thuriiim.

Quelquefois, comme dans la médaille de Thurium, ce n'est ni un cheval ni un griffon qui décore le casque de Minerve, mais une Scylla ou un monstre fantastique terminé en queue de serpent (fig. 316).

La déesse porte toujours un casque, môme quand elle apparaît dans

YULCAIN ET MINERVE.

un rôlo |)acirH[uo. Ce casque est quelquefois ailé pour indiquei-le caractère aérien de Pallas (lig. 320). Au reste il apparaît sous dés formes extrêmement variées, sur les monnaies grecques ou romaines.

La chouette, l'oiseau qui voit clair la nuit, est naturellement consacrée à Minerve, déesse qui j)ersonnilie à la fois l'éclair et lintelligcnce. Sur les plus anciennes monnaies d'Athènes on voit la chouette, symbole d'une vigilance constamment éveillée (fig. 313).

Comme déesse guerrière. Minerve combat avec la lance : pourtant, une médaille macédonienne, imitée d'une ancienne figure archaïque,

Fig. 317. — Médaille romaine (denier de la gens Pompéia).

Fig. 318. — Monnaie de Macédoine (frappée sous Alexandre le Grand).

la montre avec le foudre de Jupiter (fig. 322). La Victoire apparaît fré([ueniment dans la main de la déesse : c'est ainsi qu'elle est tigurée sur une belle monnaie <le Lysimaque (fig. 321).

L'art des temps primitifs préférait l'image de Pallas à celle des autres divinités ; les antiques palladiums représentaient ordinairement la déesse

Fi^'. 319. — Monnaie grecque (de Mantinée).

Fig. 320. — Monnaie romaine (denier de la gens Pompéia).

avec le bouclier levé et brandissant sa lance. Cependant cette forme est variable, même dans les temps primitifs, et Minerve revêt différentes formes selon les localités.

Une peinture de vase nous montre Hercule et Jason offrant un sacrifice à la Minerve Asiatique ; la déesse porte la couronne radiée et est enveloppée dans une tunique serrée et richement brodée. Posée sur une colonne, lidole élève les mains dans une attitude qui exclut l'idée d'un attribut quelconque. Près d'elle est une victoire ailée, suivie d'un éphèbe ([ui semble ouvrir un coffre contenant les ustensiles sacrés (fig. 323).

Une médaille de la Nouvelle Uion représente une Pallas troyenne dont le type, imité d'une ancienne figure archaïque, doit remonter à

MINERVE.

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une très-haute antiquité. Elle est debout et porte de la main droite la lance sur son épaule, tandis que la gauche tient un flambeau. L'oiseau sacré est debout devant la déesse, dont le costume et particulièrement le casque s'éloignent complètement du type habituel de Minerve.

Fig. 321. - Minerve portant la Victoire (sur Fig. 322. — Minerve tenant la foudre (sur une monnaie de Lysimaque). une momiaie macédonienne).

L'égide est une peau de chèvre dont on se sert comme de bouclier, mais elle signifie également la tempête^ et c'est dans ce sens qu'Homère l'entend, lorsqu'il parle du feu et de la lumière qui partent du divin bouclier. Minerve, étant dans l'ordre physique l'éclair personnifié^ de-

Fig. 323. — Ancienne idole de Minerve asiatique (sur une peinture de vase).

vait avoir l'égide pour attribut, et dans les monuments archaïques on |)eut voir de quelle manière on s'en servait primitivement. Dans la grande époque de l'art. Minerve la porte sur la poitrine : la Gorgone figure toujours sur l'égide.

La tête de la Gorgone est un des attributs essentiels de la déesse et apparaît soit sur son égide, soit sur son bouclier. Elle exprime la terreur dont Pallas frappe ses ennemis.

La Minerve archaïque d'Herculanum est dans une attitude hiératique :

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VULGAIN ET MINERVE.

vôtiio (lu |>('j)liis aux plis roidt^s pt rni|)Osés, qui rocouvro le chitou elle marche résolument au combat (fig-, 'A2o). La manière dont la déesse porte ici l'éj^ide est caractéristique : elle la tient sur son épaule de ma-

l*'ig-. 32i. — Los attributs de Minerve avec médailles antiques (composition de Saint-Aubin).

nière à avoir le bras gauche entièrement couvert, (k'tte égide est très-grande, tandis que dans les monuments moins anciens, elle perd de son im|)ortance.

L'égide que porte Jupiter passait pour être la peau de la chèvre Amalthée, qui fut sa nourrice. Mais il y a des traditions différentes sur Tégidc de Minerve. La déesse avait tué le monstre Agis, enfant de la Terre, qui vomissait des flammes avec une fumée noire et épaisse. Ce monstre désola d'abord la Phrygie, ensuite le mont Caucase, dont il brûla les forêts jusqu'aux Indes. Il vint ensuite incendier le mont Liban et ravagea successivement l'Egypte et la Libye. Minerve, après l'avoir terrassé, le transperça de sa lance et fit une cuirasse avec sa peau, sur laquelle elle plaça plus tard la tète de la Gorgone et qu'elle portait comme un trophée. Lorsque l'égide est placée autour du bras, comme nous la montre la Minerve d'IIerculanum, elle est toujours un signe de combat.

MINERVE.

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La Minerve d'Égine tient la lance et le bouclier levés, mais Tégide, au lieu d'être portée sur le bras, sert de cuirasse pour garantir la poitrine et même le dos sur lequel elle retombe. Cette statue, qui est maintenant à la Glvptotbèque de Mnnicb, occupait le centre du fronton occidental du temple d'Égine (fig. 326).

La fameuse Minerve de Phidias, dans le Parthénon, était en ivoire et en or. La déesse était debout, couverte de l'égide, et sa tunique descendait jusqu'aux talons. Elle tenait une lance dans une main et dans l'autre une victoire. Son casque était surmonté d'un sphinx, emblème de rintelligence céleste ; dans les parties latérales étaient deuv griffons, dont la signification était la même que celle du sphinx, et au-dessus