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Une monnaie antique nous montre Bellérophon saisissant le cheval ailé et le domptant (tîg. 349). Lorsque le héros s'envola sur Pégase, celui-ci d'un coup de pied fit jaillir la fontaine Ilippocrène, qui est con-

Fig. 351. — Bellérophon prend congé de son hôte.

sacré aux Muses. Cependant, d'après une autre version, cette source existait déjà, et c'est pendant que Pégase s'y désaltérait que Bellérophon serait parvenu à le dompter. C'est de la sorte que la scène est figurée sur un bas-relief antique, provenant du palais Spadaà Rome (fig-. 350).

Bellérophon et la Chimère. — Bellérophon ne pouvait vaincre la

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VULCAIN ET MINERVE.

Chimère sans le secours de Pég^ase, et il ('lait condaniné à la combattre. Ce héros avait tué un des plus illustres citoyens de Corinthe, sa patrie ; pour expier ce meurtre, il fut obligé de s'exiler, et reçut l'hospitalité chez Prœtus, à Argos. La femme de Prœtus, dont il avait rejeté l'amour, le calomnia, par vengeance, auprès de son époux et demanda sa mort. Prœtus, ne voulant pas frapper lui-même son hôte, l'envoya chez son beau-frère, lobatès, roi de Lycie, avec des tablettes fermées, contenant l'ordre de tuer le porteur.

lobatès tit d'abord le meilleur accueil à Bellérophon, mais ayant ensuite ouvert les tablettes, il fut embarrassé à son tour, et envoya le héros combattre la Chimère, dans la pensée que ce combat lui serait fatal. Une peinture de vase nous montre Bellérophon prenant congé de lobatès, roi de Lycie, et partant en compagnie de Pégase pour aller combattre la Chimère (fig. 351).

La Chimère était un monstre terrible, fils de Typhaon et d'Échidna: elle avait la tête d'un lion, la queue d'un dragon et le corps d'une chèvre, et. suivant d'autres, les trois têtes de ces animaux. Elle vomissait des flammes par sa gueule béante et désolait la contrée, sans que personne osât l'attaquer. Car, pour la vaincre, il fallait avoir Pégase.

lobatès. Bellérophon. La Chimère.

Fis. 35"?. — Combat contre la Chimère.

Monté sur ce cheval ailé, Bellérophon combattit la Chimère et la tua d'en haut avec ses flèches.

11 partit ensuite pour la guerre contre les Amazones, et se couvrit de gloire par ses exploits. Mais, pensant que tout lui était permis parce qu'il avait su dompter Pégase, il s'avisa de vouloir monter jusque

LE CHEVAL PÉGASE.

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dans les cieux pour voir ce que faisaient les Olympiens. Jupiter, ne pouvant souffrir une pareille audace, envoya un taon qui piqua le cheval Pégase, et, au mouvement qu'il fit, le héros tomba et se tua (fig. 353). Les aventures de Bellérophon ont été très-fréquemment représentées dans Tantiquité, et figuraient sur un tapis du temple de Delphes. On les voit aussi sur les vases : le héros, monté sur Pégase, porte le chapeau

Fig. 353. — Chute de Bellérophon (d'après une pierre gravée antique).

de voyageur et combat la Chimère, dont deux têtes sont déjà percées de flèches. Le roi du pays, placé près de lui, et tenant un long sceptre à la main, admire son courage, et Minerve, visible seulement pour le héros, dirige son entreprise. On le voit également précipité sur la terre tandis que Pégase s'envole (fig. 353. Les médailles de Corinthe font voir Bellérophon tuant la Chimère, et des pierres gravées montrent également le héros mettant un frein au cheval Pégase ou parcourant les airs sur sa monture ailée. Rubens a peint le combat de Bellérophon contre la Chimère, pour une décoration de l'arc de triomphe érigé à l'entrée de l'archiduc Ferdinand à Anvers.

MARS ET VÉNUS

CHAPITRE PREMIER

MARS.

Type el attributs de Mars. — Mars clans la guerre des Géants. — Vénus et Mars. — Mars l}lessé par Dioniède. — Philomèle et Progné. — Les prêtres saliens.

Type et attributs de Mars. — Mars (Ares), dieu sanguinaire et détesté des immortels, n'a jamais eu une grande importance parmi les

Fig. 354. — Mars (d'après une pierre gravée antique).

populations helléniques. Dans beaucoup de localités, il semble même avoir été complètement inconnu, et si son culte a gardé en Laconie une importance plus grande qu'ailleurs, cela tient à la rudesse des habitants de cette contrée. Mais ce n'est que chez les Romains que Mars a pris

MARS.

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une importance yéritable ot permanente; le type de Pallas était beaucoup plus conforme au génie grec. En effet, Pallas est l'intelligence guerrière, tandis que Mars n'est que la personnification du carnage. Avide de tuer, il s'inquiète peu de savoir de quel côté est la justice et ne songe qu'à rendre la mêlée plus furieuse.

Le dieu de la guerre et de la violence nous apparaît toujours dans une attitude de repos et les statues antiques ne le montrent jamais combattant. Il a quelquefois dans la main une Victoire, comme Jupiter ou Minerve : on le voit sous cet aspect dans une statue célèbre de la villa Albani. Une jolie pierre gravée montre Mars tenant d'une main la Victoire et de l'autre l'olivier, symbole de la paix^ (jue procure la victoire (lig. 3o4).

Fig. 365. — Attributs de Mars (composition de Gabriel Saint-Aubin).

Le plus souvent Mars porte un casque sur la tète et tient en main une lance ou une épée. Il apparaît ainsi sur plusieurs médailles (fig. 355), mais les statues qui représentent Mars isolément ne sont pas très-communes chez les Grecs. Cependant la belle statue du Louvre, connue sous le nom d'Achille Borghèse, passe aujourd'hui pour être un Mars. On explique l'anneau qu'il a à un de ses pieds, par l'habitude qu'avaient certains peuples, et notamment les Lacédémoniens, d'enchaîner le dieu de la guerre.

C'est le sculpteur Alcamène d'Athènes, qui paraît avoir fixé le type de Mars, tel qu'il apparaît habituellement dans les monuments de l'art. Les attributs habituels de ce dieu sont le loup, le bouclier et la lance avec des trophées. Une médaille frappée sous Septime-Sévère nous montre Mars portant une lance, un bouclier et une échelle pour monter à l'assaut. Sous cet aspect, Mars reçoit l'cpithète de Teichosiplétès (qui

MARS ET VÉNUS,

('•branle los murailles) (fig. 356). Mais en général Mars ne prend une importance réelle dans l'art que par son association avec Vénus.

Dans un célèbre tableau de la galerie de Florence, Rubens a représenté le dieu Mars, que Vénus et l'Amour cherchent en vain à retenir,'

Fig. 35G. — Mars qui ébranle les murs (médaille antique).

et(pii, l'épéc à la main, suit la Discorde précédée de la Crainte et de l'Effroi. Les Arts éplorés, la Musique, l'Architecture et la Peinture, sont renversés et foulés aux pieds par le farouche dieu : le commerce est détruit et les campagnes vont être incendiés. Dans un autre tableau du même peintre, on voit au contraire Mars, repoussé par Minerve, tandis que la Terre presse sa mamelle féconde d'où le lait jaillit à côté d'un groupe d'enfants accourus près d'une corne d'abondance que leur offre Pan, le dieu de l'agriculture.

Mars dans la guerre des Géants. — Claudien a raconté la part <|ue Mars a prise dans la guerre des Géants. « Le dieu pousse ses cour-

Fig. 357. — Mars tuant Mimas (d'après une pierre gravée antique).

siers furieux contre la horde formidable et, donnant à son épée un mouvement irrésistible, le monstrueux Pélore en est frappé à l'endroit

MARS.

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où, parmi accoiipleineiit bizarre, deu\ serpents s'unissent à son corps qu'ils soiitienuenl. Mars le voyant tomber l'ait |)asser les roues de son cliar sur soji ennemi vaincu, et le sang- qui jaillit de ce corps énorme \a rougir les m()ntajj;nes voisines.