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Fis. 3GG. — Funoi-aillps d'Étcocle et de Polynice fd'après Flaxman).

Créon, frère de Jocaste et roi de Thèbes. apprenant que, malgré la défense qui a été faite, Antigone a enterré son frère, lui demande si ell(> a eu connaissance du décret. La jeune fille ne le nie pas : « Je ne pensais pas, dit-elle, que les lois des moi-tels eussent assez de force pour prévaloir sur les lois non écrites, œuvre immuable des dieux. Pour moi, le trépas n'a rien de douloureux; mais si j'avais laissé sans sépul-tui'c le fils de ma mère, c'est alors que je serais malheureuse; quanta mon sort présent, il ne m'attriste en rien. » Créon, se conformant à la loi, ordonna la mort d'Antigone et ses ordres furent exécutés; mais il apprit en même temps la mort de son fils unique Hémon, qui aimait Antigone et s'(«tait frappé mortellement. Sa femme mourut aussi en apprenant le sort de son fils et (a'i'on resta seul avec son chagrin. Ainsi finit la famille de Laïus.

VÉNUS.

Naissance de Vénus. —Typo et attrilniLsclc Vénus. — Vénus Céleste. — Vénus Vulgaire. — Pygmalion et sa slatuo. — Vénus de Cnide. — La Vénus Marine. — I.a toilette de Vénus. — Venus (ienitrix. — Vénus Victorieuse.

Naissance de Vénus. — Do rôciimo do la mor, fôcondôo par lo sangdUramis (lo Ciol), naquit iino joiinofillo qui fut d'abord portôo vers

fiSi^ll

Fig. 3(>7. — La nalssaiicf dp Venus ((faiirès un tableau de neuclicr).

l'île de Cythère et parvint ensuite à (Miypro. Bientôt, déesse ravissante, elle s'élanea sur la rive, et les fleurs naissaient sous ses pieds dolieats. On la nomme Aplii'odite (Vénus), ou hien Cytliérée, à cause de l'île

VENUS.

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où elle aborda, on bien (Micore Cypris, du nom de l'ile on elle ost honorée. Telle est dn moins la tradition la pins répandue, car des fables différentes sont venues se confondre dans Vénus qui apparaît aussi quelquefois comme fille de Jupiter et de Dionée. C'est aussi celle que nous devons adopter, car les artistes qui ont représenté la naissance de Vénus, montrent toujours la déesse au moment où elle sort des (lots.

Dans les peintures antiques, Vénus est souvent représentée couchée sur une simple coquille ; sur les monnaies, nous la voyons sur un char traîné par les Tritons et les Tritonides. Enfin de nombreux bas-reliefs nous montrent la déesse, escortée des hippocampes, ou centaures marins. Dans le dix-huitième siècle, les peintres français, et notamment Boucher, ont vu dans la naissance de Vénus un sujet infiniment gracieux et prêtant à la décoration (fig. 367). Une multitude de petits amours voltigent dans les airs ou font escorte à la déesse. Au reste, les peintres français ont suivi en cela les traditions qu'ils avaient puisées en Italie.

Se conformant au récit des poètes, l'Albane a placé la déesse sur un char

Fig. 368. — Vomis abordant h Cythèrc (d'après un tableau dn l'Albane).

attelé de chevaux marins. C'est ainsi qu'elle aborde à Cythère, où l'attend Peitho (la Persuasion), qui, placée sur le rivage, tend les bras a la jeune voyageuse. Cupidon est assis près de la mer; les Néréides et les amours montés sur des dauphins forment le cortège de la déesse. Des amours joyeux fêtent Tarrivée de Vénus, et d'autres voltigent dans l'air en .semant des fleurs sur son passage (fig, 308).

Dans un tableau inouï de fraîcheur et d'éclat qui fait partie du mu-.sée de Vienne, Rid>ens a [)eint la fête de Vénus à Cythère. Des nymphes.

(If's satyres et des raiincs danscnl autour de sa statue, tandis (jne les amours tressent des guirlandes de Heurs, s'éhattent sur les luanchesdes arbres, et remplissent les airs de leurs joyeuses eacienees. Au fond le peintre a montri' le temple de la déesse.

La toilette de Vénus est un sujet que l'art et la poésie ont dépeint à l'envi. Tandis que les Heures étaient eharo^ées de l'éducation de la déesse, les Grâces présidaient aux soins de sa toilette. Une multitude de tableaux ont re])roduit cette ravissante scène, et les peintres n'ont pas mamjué dy ajouter tous les (h'tails (pui bmr a suj::géi'és leur imagination. Quand Boucher mourut, il a\ail sui- le chevalet un tableau l'epré-sentantla toilette de Vénus. Prudhon a t'ait Vénus étendue sur un lit antique et servie par les amours qui parfiunent ses cheveux, lui tendent un miroir, brûlent des parfums autour de la déesse, lui apportent des bijoux et lui tressent des guirlandes de fleurs. Rubens fait aussi intervenir Cupidon qui tient un miroir où sa mère se regarde ; malheureusement c'est une vieille femme qui lui arrange les cheveux. La vieillesse morose et ridée ne doit jamais approcher de Vénus.

L'Albane, qui est loin d'être un artiste de premier ordre, est pourtant celui (pii rappelle le jdus, par la nature de ses compositions, les gracieuses fictions de l'antiquité sur Vénus. La ToilfftP do Yihuiî^, tableau qui a malheureusement jioussé au noir, est peut-ètr<' son chef-d'œuvn^ comme conception mythologique. Sur une terrasse au bord de la mer, Vénus se regarde dans un miroir que l'Amour lui présente, tandis que les Grâces parfinnent sa belle chevelure, et arrang-ent sa toilette. Devant elle est une fontaine jaillissante où un amour fait désaltérer deux colombes. Un palais aérien, comme il convient à Vénus, apparaît au fond dune pièce d'eau, tandis que, dans les nuages, des amours ailés attellent des cygnes blancs au char d'or qui va promener la déesse, et réjouissent les airs de leurs mélodieux concerts.

Type et attributs de Vénus. — « Le culte syrien d'Astarté, dit Ottfried Millier, semble, en rencontrant en Grèce quelques commencements indigènes, avoir donné naissance au culte célèbre et répandu partout de Vénus Aphrodite. L'idée fondamentale de la grande déesse iNature, sur laquelle il reposait, ne se perdit jamais entièrement; l'élément humide qui formait en Orient l'empire réservé à cette divinité continua à être soumis à la puissance de Vénus Aphrodite sur les côtes et dans les ports où elle était révérée; la mer surtout, la mer tranquille et calme, réfléchissant le ciel dans le miroir uni de ses ondes, semblait, aux yeux des Grecs, une expression de sa divine nature. Lorsque l'art, dans le cycle d'Aphrodite, eut laissé loin de lui les pierres grossières et les idoles informes du culte jtrimitif, l'idée d'une déesse dont la puissance s'étend partout et à la([uelle rien ne peut résister, anima ses

VÉNUS,

ua

créations ; on aimait à la représenter assise sur un troue, tenant dans ses mains les signes symboliques d'une nature pleine de jeunesse et d'éclat, d'une luxuriante abondance ; la déesse était entièrement enveloppée dans les plis de ses vêtements (à peine si le chiton laissait voir une partie du sein gauche) qui se distinguaient par leur élégance, car précisément dans les images de Vénus, la grâce alîec-

Fig. :jt>9. — \cnus niariiie (d'après une statue aiiticiue}.

tée des draperies et des mouvements semblait appartenir au caractère même de la déesse. Dans les œuvres sorties de l'école de Phidias, ou produites sous l'influence de cette école, l'art représente dans Aphrodite le principe féminin et l'union <les sexes dans toute leur sainteté et leur grandeur. On y voit plutôt une union durable torniée dans le but du bien général, qu'un rapprochement passager qui doit finir avec les plaisirs sensuels qu'il procure. Le nou\el art attique fut le

MARS ET VENUS.

premier qui traita le sujet d'Aphrodite avec uu enthousiasme purement sensuel, et qui divinisa, dans les représentations figurées de cette déesse, non plus seuh'nient une |»uissance a hiquelle le niond(; entier obéissait, mais plutôl liiidiN i(hialité de hi beauté féminine.»