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Un assez grand nombre de monuments représentent \énus Anadyo-

Fig. n82. — Venus et les tritons (d'après une médaille antique).

Fig. 38-3. — Vénus sur un clieval marin (d'après une médaille antique).

mène, voguant sur les eaux avec son escorte de tritons, de néréides ou de centaures marins. Sur une médaille d'Agrippine frappée à Corinthe

Fig. -38'». — Vénus gcnitri\ ^d'aprùs uiu^ statue antiqun, musût' du Louvre}.

VENUS.

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(lig-. 382), la déesse apparaît sur un char traîné par un triton portant une conque et une néréide sonnant de la trompette. Une monnaie des Brut-tiens la montre assise sur un hippocampe ou cheval marin : elle étend le bras vers l'amour, qui est posé sur la queue de l'animal et décoche une flèche (fig. 383). Mais parmi les représentations de ce genre, la plus célèbre est un bas-relief antique, dont on voit la répétition dans plusieurs collections. Vénus est soutenue sur les eaux par des centaures marins : les tritons sonnent de la conque, les amours et les néréides s'ébattent joyeusement autour de la déesse : une des néréides tient un miroir à côté d'elle, une autre embrasse un amour (fig. 378).

Beaucoup de tableaux modernes représentent Vénus Anadyomène : celui du Titien est le plus célèbre.

Vénus génitrix. — Considérée comme génératrice du genre humain, Vénus est toujours vêtue. Dans les statues, les plis de sa robe indiquent souvent qu'elle est mouillée, et elle a quelquefois un sein découvert parce qu'elle est la nourrice universelle. Les médailles la montrent vêtue et avec les deux seins couverts, mais elle est souvent accompagnée d'un enfant : la déesse, dans ce cas, reçoit le nom de Venus génitrix. Nous avons au Louvre une belle statue de Vénus génitrix avec un sein découvert (tig. 384) ; au reste le même type se trouve à peu près idenliciue dans plusieurs musées.

Vénus victorieuse. — On donne ce nom à Vénus quand elle porte

Fig. 385. — ^OJUls victorieuse 'd'après une pierre gravée antique, agate-onyx),

les armes de Mars. En effet, on voit, sur plusieurs pierres gravées, une

figure de Vénus tenant en main un casque (fig'. 385). Quelquefois elle est encore accompagnée d'un bouclier ou de trophées d'armes. Dans d'autres, elle tient d'une main le casque, et de l'autre une palme (fig. 386). Ces figures nous montrent toujours Vénus triomphante de Mars, par suite de la mèuie idée ([ui a donné naissance à la fable d'Hercule filant aux pieds d'Omphale. C'est toujours la beauté doni]»-tant la force.

l''ig. ^SC. — Vénus victorieuse (pierre gravée anti(jue,.

L'association de Mars et Vénus est également figurée dans deux peintures d'Herculanum, où l'on voit des amours préparant le trône de ces deux divinités. Un casque est figuré sur le trône de Mars et une colombe sur celui de Vénus. La colombe est en effet l'attribut spécial de Vénus, comme le casque est l'attribut de Mars (fig. 379 380).

On range aussi parmi les Vénus victorieuses une série de statues qui n'ont de vêtement que pour couvrir les membres inférieurs, et ont pour caractère déterminant la pose d'un pied sur une petite élévation. Cette posture implique l'idée de la domination sur iMars, si c'est un casque qui supporte le pied, sur le monde s'il pose simplement sur un rocher. Dans ce caractère, la déesse n'a pas la grâce qu'on lui donne comme Vénus naissante, et prend au contraire les allures d'une héroïne. Les formes du corps sont pleines de vigueur et de puissance, et les traits ont une expression de brutalité dédaigneuse fort éloignée du sourire. La Vénus de Milo est considérée comme le type le plus complet de cette classe de statues (fig. 387). La beauté grave et sans afféterie de cette figure n'a rien des coquetteries aimables que la plupart des modernes considèrent comme l'apanage essentiel de la femme. C'est au mois de février 1820, qu'un pauvre paysan grec en fit la découverte en fouillant dans son jardin. Cette statue, en marbre de Paros, est formée de deux blocs dont la réunion est cachée par les plis de la draperie.

Fig. 387. — La Vernis de Milo (au musée du Louvre).

ADONIS

>'aissaiice d'Adonis. —

La chasse d"Adonis fi'tcs d'Adonis

La mort d'Adonis. — Les

Naissance d'Adonis. —Chaque fois que Vénus i»osc ses piedsàterre. le sol qu'elle a touché se couvre aussitôt de lleurs. 11 n'est donc pas étonnant que la Fable l'ait associé à Adonis qui personnifie la végétation au printemps. En effet, la naissance et la résurrection d'Adonis ont lieu

ïig. :i88. — Adonis (d'après une pierre gravée antique).

a\ec la première verdure. Un arbre s'ouvre et Adonis naît. 11 était d'une beauté si ravissante, que jamais on n'avait vu rien qui l'égalât. Vénus était en ce moment occupée à caresser son fils Cupidon ; mais une flèche du petit dieu, l'ayant piquée accidentellement, pendant ([u'elle l'embrassait, elle conçut aussitôt la plus vive passion pour Adonis. Celui-ci était très-grand chasseur, et Vénus, habituellement si elféminée, se mit à l'accompagner dans ses excursions. Le farouche Mars, qui aimait Vénus, en conçut une jalousie singulière, et la déesse fut prévenue par Diane qu'Adonis courait de grands dangers. Elle chercha tant qu'elle put à le retenir, mais, malgré ses recommandations, Adonis s'échappa pour aller à son plaisir favori.

ADONIS.

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La chasse d'Adonis. — Le départ d'Adonis forme le sujet de plusieurs peintures antiques. La plus célèbre est celle qui a été trouvée dans les bains de Titus à Rome. Le jeuue chasseur, précédé de son cheval et de ses chiens, tient son javelot et repousse une dernière tentative que fait une suivante de Vénus pour le dissuader de partir. La déesse, assise, le regarde avec tristesse, et les femmes qui Fcntourent déplorent le danger auquel s'expose Adonis (fig. 389).

La fable d'Adonis, qui est d'origine syrienne, a rarement inspiré les sculpteurs de la grande époque. Parmi les statues qui le représen-

Fig. 389. — Adonis partant pour la chasse (d'après une peinture antique).

tent, plusieurs sont assurément des ouvrages estimables, mais aucune ne peut être considérée comme un chef-d'œuvre. Dans la statuaire aussi bien que sur le.s pierres gravées (fîg. 388), Adonis apparaît comme un adolescent aux formes élégantes, mais dénuées d'un caractère spécial qui puisse constituer un type.

L'art moderne a souvent représenté Adonis : dans un groupe de Canova, Vénus le lient enlacé dans ses bras et semble lui demander une faveur qu'il refuse avec tendresse. Cette scène a donné lieu aussi à quelques tableaux très-célèbres dans l'art moderne. Le Titien a représenté Adonis, sous les traits de Philipi)e II, pour qui le tableau était commandé et qui était fort jeune à cette époque (fig. 390). Vénus paraît témoigner à Adonis la crainte qu'elle éprouve, et le supplier de ne pas exposer une tète si chère. Rubens a peint aussi les indécisions d'Adonis : mais ici c'est Cupidon qui cherche à retenir le jeune homme près de Vénus, tandis que d'autres amours accompagnent les chiens et semblent appeler le chasseur de leur coté.

Si Rubens et le Titien ont montré le chasseur Adonis, dédaigneux des caresses de Vénus, FAlbane a mis, en traitant le même sujet, un peu plus de galanterie. C'est pendant le sommeil de la déesse que le chasseur la quitte, et encore peu s'en faut qu'il ne cède au\ sollicita-

MARS ET VÉNUS.