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LENFANGE DES DIEUX

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sort do bouclior pour paror los coups do rouuciui ; c'osl sous cette formo que les géants apparaissent le plus souvent.

Le rôle de Jupiter dans cette formidable guerre paraît on somme assez olîacé dans les poètes : dans sa lutte avec Typhaon, il n'a dû la victoire qu'aux ruses de Cadmus, et, bien qu'il ait foudroyé Porpbyrion et d'autres géants, il sendde n'avoir occupé dans la lutte qu'une place

Fig. 18. — Jupiter finulroic les Géants (d'après une pierre gravée antique).

subalterne^ assez analogue à celle d'Attila ou Cbarloniagno dans les épopées du moyen âge. L'art, toutefois, n'a pas accepté cette donnée et a représenté le roi des dieux en triomphateur. Un superbe camée du musée de Naples montre le dieu écrasant sous les roues de son char les géants qu'il vient de foudroyer.

Phidias avait également représenté la victoire de Jupiter dans l'intérieur du bouclier do sa Minerve d'or, et, dans l'art moderne, cette fable forme le sujet de peintures importantes. Dans le palais du Té, situé près do Mantouo, Jules Romain^ qui en avait été rarchitocto, a retracé dans uiu) étrange décoration la victoire do Jupit(>r et dos dieux. On y voit d'un coté les géants écrasés et do l'autre IMuton ({ui rentre aux enfers après avoir aidé son frère. Le haut de la voùto montre le ciel, d'oii le maître du monde lance sa foudre sur les rebelles. Junon semble aider son époux, tandis que d'autres divinités s'enfuient dans les airs. Le j)lafond de Paul Veronèse, qui est maintenant au Louvre sous le titre (\{^ Jupiter foudroijant les vices, représente plutôt les géants précipités dans le Tartaio. Ilubens, à qui ce sujet convenait morvoilleusemont, en a fait un grand tableau, qui est au nuisée do Madrid.

CHAPITRE 11

LA VOUTE CÉLESTE

Type claltributs de Jupiter. —Jupiter Tonnaut. — Jupiter Nicéphore. — Jupiter Aétophore. — Enlèvement de Ganymède. — Jupiter Hospitalier. — Philémon et ï^aucis. — Jupiter Olympien. — Jupiter Panhellénien. — Eaquc et les fourmis. — Jupiter Cretois. — t^nlévement d'Europe. — Jupiter Arcadien. — Lycaon. — Jupilci' l»odou('en. — Jupiter Capitoliu. — Jupiter Aunnoii.

Type et attributs de Jupiter. — Jii[titer (Zous), fils de Saturne (Cronos) et de Rhée, frère de Nejdune et de Phiton, époux de Junoii, roi des dieux et des hommes, représente, dans Tordre pliysique, l'air vital qui pénètre toutes choses, et^ dans l'ordre moral, il est le lien des sociétés humaines, le gardien des traités^ le protecteur des pauvres, des suppliants et de tous ceux qui n'ont que le ciel pour abri : « Vois-tu, dit un fragment d'Euripide, cette immensité sublime qui enveloppe la terre de toutes parts? C'est là Zeus, c'est le dieu suprême. » Ennius dit de même : « Regarde ces hauteurs lumineuses qu'on invoque j)artoiit sous le nom de Jupiter. » Yarron, qui cite ce passage, ajoute : « Voilà pour-([uoi les toits de ses temples sont ouverts pour laisser voir le divin, c'est-à-dire le ciel; on dit môme (pi'il ne faut le prendre à témoin qu'à ciel découvert. »

Les temples de Jupiter, en elï'ef, étaient toujours découverts par le haut ; ce sont les dieux de la terre dont les temples ont des toits fermés. Jupiter étant physiquement la voiite céleste personnifiée, on pensait n'être pas vu de lui dans les lieux fermés. Aristojthane raille ces croyances populaires, lorsque, dans sa comédie des Oiseaux, il montre Prométhée, (jui, entrant dans luie conspiration contre le roi des dieux, invente uu procédé pour n'être })as vu: « Silence! dit-il, ne prononce pas mon nom ; je suis perdu si Jupiter me voit ici. Mais si tu veux que je te dise ce qui se passe là-haut, prends-moi ce parasol et tiens-le élevé sur ma tète, pour que les dieux ne me voient pas. »

Il était difficile à l'art de figurer sous la forme humaine ce caractère de voûte céleste que représente à proprement parler Jupiter. Cependant une pierre gravée antique nous montre le roi des cieux assis sur son trône, qui repose sur un voile enfié par le vent que tient Neptune place au-dessous de lui. Neptune personnifiant la mer, c'est comme si on disait: l'esprit de Dieu plane au-dessus des eaux. Le ciel ([ue Jupiter représente est ici caractérisé par les signes du Zodiaque placés autour de

LA VOUTE CÉLESTE.

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la composition, et Jupiter est en outre escorté par deux divinités, Mars et Mercure (fig-, 19).

Bien que, pris isolément, Jupiter représente plus spécialement la voûte céleste, il est, comme nous l'avons déjà dit, le dieu suprême dont les autres divinités représentent simplement les qualités personnifiées.

Fig. 19. — Jupiter considéré comme la voûte céleste. (Pierre'gravée antique, cornaline.)

Creuzer, pour montrer le caractère d'universalité de Jupiter, s'appuie sur un hymne orphique conservé par Stobée : (( Jupiter fut le premier et le dernier, Jupiter la tète et le milieu ; de lui sont provenues toutes choses. Jupiter fut homme et vierge immortelle. Jupiter est le fondement delà terre et des cieux; Jupiter le souffle qui anime tous les êtres; Jupiter l'essor du feu, la racine de la mer; Jupiter le soleil et la lune. Jupiter est roi, seul il a créé toutes choses. Il est une force, un dieu, grand principe de tout; un seul corps excellent, qui embrasse tous ces êtres, le feu, l'eau, la terre et l'éther, la nuit et le jour, et Métis, la créatrice première, et l'Amour plein de charmes. Tous ces êtres sont contenus dans le corps immense de Jupiter... »

L'art a donné à Jupiter la forme d'un homme barbu, dans la force de l'âge; ses attributs ordinaires sont l'aigle, le sceptre et le foudre. Considéré comme Dieu actif, Jupiter est debout, mais les sculj)teurs l'ont plus souvent représenté assis et se reposant dans le calme et la victoire (fig. 20). Il est généralement nu depuis la tête jusqua la ceinture; sa chevelure retombe comme une crinière des deux cotés du front, qui est clair et radieux dans sa partie supérieure, mais bombé dans sa partie

JUPITER ET JUNON.

inférieure. Il a les yeux enfoncés quoique très-ouverts, une barbe épaisse et touffue; sa poitrine est ample, mais il n'a pas les formes d'un athlète. Son attitude est toujours majestueuse et l'art ne l'a jamais représenté dans un mouvement violent. Jupiter a reçu plusieurs surnoms (pii

Fig. 20. — Jupiter (d'après une statue antique).

répondent à différents côtés de sa face divine, et sont caractérisés par des attributs spéciaux.

Jupiter tonnant. — Les anciens ne comprenaient pas qu'il put t^xister une force comparable à celle du tonnerre. Le foudre que Jupiter lient cà la main est donc l'image de la puissance soudaine et irrésistil)le. Tous ceux qui ont tenté de lutter contre lui, hommes ou dieux, ont été foudroyés. C'est ainsi ([lu' les monnaies le représentent monté sur un

Fii;. 21. — Jupiter foudrojaut (d'après une monnaie de la famille l'orcia'i.

char du haut duquel il frappe ceux ([ui osent lui résister. On le voit représenté de la sorte sur une monnaie de la famille Porcia, frappée en riîonneur d'une victoire remportée sur Antiochus par Scipion l'Asiatique (fig. 21). Mais parmi les monuments de ce genre, aucun n'est aussi célèbre que la belle pierre gravée du musée de Naples, où on le voit foudroyant les géants, et que nous avons reproduit (fig. 18).