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On porte encore quelques images d'Osiris, la dernière sous la forme de lepervier sacré (fig. 102), puis le cortège change complètement de

caractère et devient plus intime et moins honorifique. Après quelques caisses de verdure (fig. 103) suspendues à des gaules que des hommes portent sur leurs épaules, nous voyons apparaître le groupe des pleureuses. Enveloppées de l'épaule à la cheville dans de lon-gucsrobes blanches, elles ont les bras nus et les La dernière se retourne en

Fig. lui. — Les imiges dOsiris.

cheveux ceints d'un bandeau (fig. 1( invoquant le mort et en chantant sa louange

Fig. luy. — Les caisses de verdure.

Les chants funèbres des Égyptiens avaient toujours la forme d'hymnes religieux en l'honneur du défunt. Rosellini en a copié un dans la tombe d'un prêtre d'Ammon, qui était mort frappé d'apoplexie pendant l'exercice de son sacerdoce. Comme ces chants étaient tous conçus dans le même esprit, celui-ci peut nous donner une idée des autres : « Oh ! ohl au grand et principaloblateurdes libations. Oh! le principal prêtre oblateur d'Ammon. Oh! il a vécu en parfaite justice, et il est mort dans la quatre-vingt-huitième année de son âge, en voyant Ammon, pendant que son bras faisait son oblation, et dans le temps qu'il servait Ammon... et qu'il présentait la royale offrande à son seigneur... Oh!

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oh! des milliers de biens en offrandes à lui, Osirien, prêtre d'Ammon, Aménémoph, homme véri-dique. »

Le petit traîneau qu'on voit ensuite (fig. 105), précédé de gens qui le tirent à l'aide dune corde, renferme une espèce de sac peint en bleu, dont le contenu a exercé la sagacité des archéologues, mais est iusqu ici demeuré in r.„ m, t ,

J 1 Fig 104. — Les pleureuses.

connu. Des prêtres tenant

un vase à libation, un aspersoir et une cuillère à encens, suivent

Fig. lOô. — Le petit traîueau.

ce traîneau et précèdent le catafalque, dont un prêtre qui se retourne

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Fjg. 106. — Les bœufs traînant le catafalque. .

semble vouloir régler la marche avec le mouvement de ses mains ifig. 106).

COXSTITLTION DE LA FAMILLE.

Fig. 107. — Le calalaliiuii.

Le catafalque est clressé sur une barque, emblème du voyage que le défunt va accomplir, et la barque repose elle-même sur un traîneau. De grandes fleurs de lotus, symbole de vie éternelle, décorent les angles de ce monument funèbre, de chaque côté duquel on voit les images d'Isis et de Nephtis, emblèmes du commencement et de la fin (fig. 107 et 108).

Ce char en forme de barque posée sur un traîneau ne se trouve pas partout, mais il est fréquent sur les monuments. La barque devait être préféréeau chariot ordinaire, dans un pays où les communications

se faisaient le plus ordinairement par la navigation du fleuve. Ces barques imitaient dans leur forme générale celles qui sillonnaient le Nil; mais elles étaient fabriquées pour la circonstance et n'éiaicnt nullement destinées à une navigation qu'elles eussent même probablement été incapables d'accomplir. Au lieu d'être portée sur un traîneau, la barqueest quelquefois posée sur un char à roues, mais ce mode de transport était extrêmement rare.

Le cortège se termine par les parents et amis du défunt, qui portent tous de longues robes blanches (fig 109). Les uns se frappent la poitrine, et d'autres tiennent à la main de longs bâtons, insignes de la haute position qu'ils occupent.

Les cérémonies n'étaient pas toutes aussi pompeuses que celle qui

Fig. 108. — Lô catalaiqae.

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vient d'être décrite, mais elles présentaient en général un caractère analogue. Dans ses études sur le rituel, E. de Rougé décrit ainsi une vignette qui ouvre le livre des morts. <c Les parents et les pleureuses ouvrent la marche ; on traîne ensuite les coffrets funéraires et la barque où la momie repose dans son cercueil. Un prê:re conduit une génisse devant la momie, et huit autres personnages portent des enseignes sacrées. Un veau bondit devant sa mère, symbole de la nouvelle naissance qui doit donner la vie ctcrnellc au défunt. Les sacrifices et les morceaux d'offrandes sont accumulés en sa faveur; le prêtre lit le formulaire sur un volume déployé entre ses mains; la momie, debout entre les bras d'Anubis, reçoit un flot de libation purifiante, ce qui se rapporte au chapitre XIV. »

Fig. 109. — Les pareuts et amis.

Les co.Nvois SUR LE Nil. — Les convois se faisaient quelquefois par eau, car le cimetière était souvent placé sur une rive du fleuve et la ville sur l'autre. En outre, les environs des grandes cités ét:ii nt extrêmement peuplées, et ceux qui les habitaient étaient souvent obligés de descendre le fleuve pour amener la momie de leurs parents jusqu'à sa dernière demeure.

Enfin il y avait un grand nombre de dévots, qui voulaient être transportés, après leur mort dans des lieux qui avaient une réputation de sainteté et qui étaient des rendez-vous de pèlerins. Le Nil était en tout temps sillonné par ces flottilles funèbres qui remontaient ou descendaient le fleuve. Dans les peintures qui décorent les hypogées, les représentations de processions funéraires sur le Nil sont aussi fréquentes que celles qui ont lieu sur la terre ferme.

Les cérémonies qui s'accomplissaient à ces funérailles nautiques étaient d'ailleurs les mêmes, bien que la mise en scène en fut forcément différente. Nous y retrouvons tout le luxe habituel aux familles opulentes. Le mobilier avec les offrandes, les amis et la famille, les

CONSTITITION DE LA FAMILLE.

prêtres et les pleureuses, tout se retrouve ici comme précédemment'; seulement les personnages sont placés sur des bateaux (fig. 110). On

Fi^'. 110. — Le mobilier du défunt sur une barque funèbre.

remarquera seulement les grandes fleurs de lotus qui décorent la tente où est abritée la momie et qui, dans le symbolisme égyptien, sont un gage d'immortalité (fig. 111).

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Fig. 111. — Les fleurs de lotus.

Le même emblème apparaît dans les barques funèbres, comme nous le voyons aussi sur la figure 112. Les pleureuses gémissent en se tournant vers une autre barquesurlaquellecstla momie. Elles sont placées sur une terrasse, tandis que les rameurs occupent les côtés latéraux de la barque. Accroupies ou debout, elles pleurent et gesticulent en regardant la barque funèbre qui emporte le défunt. La plupart de ces femmes sont

LES MORTS EN EGYPTE.

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enveloppées de longues robes, d'autres ont le buste découvert, mais toutes ont la chevelure pendante derrière le dos.

Fig. 112. — Les pleureuses sur un bateau.

Enfin la figure 113 va nous montrer un convoi nautique d'apparence plus modeste, car il y avait plusieurs classes d'enterrement dont le tarif

Fi g. 113. — Convoi par eau.

était fixé par une administration analogue à celle des pompes funèbres.

La police des tombeaux. — Les tombeaux des particuliers étaient placés sous la garde d'une catégorie de prêtres nommés colchites. Ces colchites avaient pour mission de célébrer les rites funéraires en l'honneur des morts qui leur avaient été confiés, et dont le tombeau était généralement à eux appartenant et faisant partie de leur habitation. Le