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Et maintenant, que va-t-on faire de ce squelette? On ne va pas le jeter à la fosse commune?… Moi. je dis: la place du squelette du Fantôme de l’Opéra est aux archives de l’Académie nationale de musique; ce n’est pas un squelette ordinaire.

Fin

(1910)

[1] Je serais un ingrat si je ne remerciais également sur le seuil de cette effroyable et véridique histoire, la direction actuelle de l’Opéra, qui s’est prêtée si aimablement à toutes mes investigations, et en particulier M. Messager; aussi le très sympathique administrateur M. Gabion et le très aimable architecte attaché à la bonne conservation du monument, qui n’a point hésité à me prêter les ouvrages de Charles Garnier, bien qu’il fût à peu près sûr que je ne les lui rendrais point.

Enfin, il me reste à reconnaître publiquement la générosité de mon ami et ancien collaborateur M. J.-L. Croze, qui m’a permis de puiser dans son admirable bibliothèque théâtrale et de lui emprunter des éditions uniques auxquelles il tenait beaucoup. – G. L.

[2] Je tiens l’anecdote, très authentique également, de M. Pedro Gailhard lui-même, ancien directeur de l’Opéra.

[3] Note de l’éditeur: même sens que pensées; terme employé en poésie.

[4] M. Pedro Gailhard m’a raconté lui-même qu’il avait encore créé des postes de fermeurs de portes pour de vieux machinistes, qu’il ne voulait pas lui-même mettre à la porte.

[5] À cette époque, les pompiers avaient encore mission, en dehors des représentations, de veiller à la sécurité de l’Opéra; mais ce service, depuis, a été supprimé. Comme j’en demandais la raison à M. Pedro Gailhard, il me répondit que c’était parce qu’on avait craint que dans leur inexpérience parfaite des dessous du théâtre, ils n’y missent le feu».

[6] L’auteur, pas plus que le Persan, ne donnera d’autre explication sur cette apparition d’ombre-là. Alors que tout dans cette histoire historique sera normalement au cours d’événements quelquefois apparemment anormaux, expliqué, l’auteur ne fera point comprendre expressément au lecteur ce que le Persan a voulu dire par ces mots: C’est quelqu’un de bien pis! (que quelqu’un de la police du théâtre). Le lecteur devra le deviner, car l’auteur a promis à l’ex-directeur de l’Opéra, M. Pedro Gailhard, de lui garder le secret sur la personnalité extrêmement intéressante et utile de l’ombre errante au manteau qui, tout en se condamnant à vivre dans les dessous du théâtre, a rendu de si prodigieux services à ceux qui, les soirs de gala, par exemple, osent se risquer dans les dessus. Je parle ici de services d’État, et je ne puis en dire plus long, ma parole.

[7] L’ancien directeur de l’Opéra, M. Pedro Gailhard, m’a conté un jour au cap d’Ail, chez Mme Pierre Wolff, toute l’immense déprédation souterraine due au ravage des rats, jusqu’au jour où l’administration traita, pour un prix assez élevé du reste, avec un individu qui se faisait fort de supprimer le fléau en venant faire un tour dans les caves tous les quinze jours.

Depuis, il n’y a plus de rats à l’Opéra, que ceux qui sont admis au foyer de la danse. M. Gailhard pensait que cet homme avait découvert un parfum secret qui attirait à lui les rats comme le «coq-levent» dont certains pêcheurs se garnissent les jambes attire le poisson. Il les entraînait, sur ses pas, dans quelque caveau, où les rats, enivrés, se laissaient noyer. Nous avons vu l’épouvante que l’apparition de cette figure avait déjà causée au lieutenant de pompiers, épouvante qui était allée jusqu’à l’évanouissement – conversation avec M. Gailhard – et, pour moi, il ne fait point de doute que la tête-flamme rencontrée par ce pompier soit la même qui mit dans un si cruel émoi le Persan et le vicomte de Chagny (papiers du Persan).

[8] On n’a jamais retrouvé ces deux paires de bottines qui avaient été déposées, d’après les papiers du Persan, juste entre le portant et le décor du Roi de Lahore, à l’endroit où l’on avait trouvé Joseph Duquet pendu. Elles ont dû être prises par quelque machiniste ou «fermeur de portes».

[9] Un rapport administratif, venu du Tonkin et arrivé à Paris fin juillet 1900, raconte comment le célèbre chef de bande le De Tham, traqué avec ses pirates par nos soldats, put leur échapper, ainsi que tous les siens, grâce au jeu des roseaux.

[10] Daroga, en Perse, commandant général de la police du gouvernement.

[11] Ici le Persan aurait pu avouer que le sort d’Érik l’intéressait également pour lui-même, car il n’ignorait point que si le gouvernement de Téhéran eût appris qu’Érik était encore vivant, c’en était fait de la modeste pension de l’ancien Daroga. Il est juste, du reste, d’ajouter que le Persan avait un cœur noble et généreux et nous ne doutons point que les catastrophes qu’il redoutait pour les autres n’aient occupé fortement son esprit. Sa conduite, du reste, dans toute cette affaire, le prouve suffisamment et est au-dessus de tout éloge.

[12] À l’époque où écrivait le Persan, on comprend très bien qu’il ait pris tant de précautions contre l’esprit d’incrédulité; aujourd’hui où tout le monde a pu voir de ces sortes de salles, elles seraient superflues.

[13] J’en parlais encore quarante-huit heures avant l’apparition de cet ouvrage à M. Dujardin-Beaumetz, notre si sympathique sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, qui m’a laissé quelque espoir, et je lui disais qu’il était du devoir de l’État d’en finir avec la légende du Fantôme pour rétablir sur des bases indiscutables l’histoire si curieuse d’Érik. Pour cela, il est nécessaire, et ce serait le couronnement de mes travaux personnels, de retrouver la Demeure du Lac, dans laquelle se trouvent peut-être encore des trésors pour l’art musical. On ne doute plus qu’Érik fût un artiste incomparable. Qui nous dit que nous ne trouverons point dans la Demeure du Lac, la fameuse partition de son Don Juan triomphant?

[14] Interview de Mohamed-Ali bey, au lendemain de l’entrée des troupes de Salonique, à Constantinople, par l’envoyé spécial du Matin.