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Il se retire près de la première coulisse à sa droite.

Scène 4

FIGARO, LA COMTESSE, avec les habits de Suzon, SUZANNE, avec ceux de la Comtesse, MARCELINE

SUZANNE, bas à la Comtesse. Oui, Marceline m'a dit que Figaro y serait.

MARCELINE. Il y est aussi; baisse la voix.

SUZANNE. Ainsi l'un nous écoute, et l'autre va venir me chercher. Commençons.

MARCELINE. Pour n'en pas perdre un mot, je vais me cacher dans le pavillon.

Elle entre dans le pavillon où est entrée Fanchette.

Scène 5

FIGARO, LA COMTESSE, SUZANNE

SUZANNE, haut. Madame tremble! est-ce qu'elle aurait froid?

LA COMTESSE, haut. La soirée est humide, je vais me retirer.

SUZANNE, haut. Si Madame n'avait pas besoin de moi, je prendrais l'air un moment sous ces arbres.

LA COMTESSE, haut. C'est le serein que tu prendras.

SUZANNE, haut. J'y suis toute faîte.

FIGARO, à part. Ah oui, le serein!

Suzanne se retire près de la coulisse, du côté opposé à Figaro.

Scène 6

FIGARO, CHÉRUBIN, LE COMTE, LA COMTESSE, SUZANNE

(Figaro et Suzanne retirés de chaque côté sur le devant.)

CHÉRUBIN, en habit d'officier, arrive en chantant gaiement la reprise de l'air de la romance. La, la, la, etc.

J'avais une.marraine,

Que toujours adorai.

LA COMTESSE, à part. Le petit page!

CHÉRUBIN s'arrête. On se promène ici; gagnons vite mon asile, où la petite Fanchette… C'est une femme!

LA COMTESSE écoute. Ah, grands dieux!

CHÉRUBIN se baisse en regardant de loin. Me trompé-je? à cette coiffure en plumes qui se dessine au loin dans le crépuscule, il me semble que c'est Suzon.

LA COMTESSE, à part. Si le Comte arrivait!…

Le Comte paraît dans le fond.

CHÉRUBIN s'approche et prend la main de la Comtesse qui se défend. Oui, c'est la charmante fille qu'on nomme Suzanne. Eh! pourrais-je m'y méprendre à la douceur de cette main, à ce petit tremblement qui l'a saisie; surtout au battement de mon coeur!. Il veut y appuyer le dos de la main de la Comtesse;

elle la retire.

LA COMTESSE, bas. Allez-vous-en!

CHÉRUBIN. Si la compassion t'avait conduite, exprès dans cet endroit du parc, où je suis caché depuis tantôt?…

LA COMTESSE… Figaro va venir.

LE COMTE, s'avançant, dit à part. N'est-ce pas Suzanne que j'aperçois?

CHÉRUBIN, à la Comtesse. Je ne crains point du tout Figaro, car ce n'est pas lui que tu attends.

LA COMTESSE. Qui donc?

LE COMTE, à part. Elle est avec quelqu'un.

CHÉRUBIN. C'est Monseigneur, friponne, qui t'a demandé ce rendez-vous ce matin, quand j'étais derrière le fauteuil.

LE COMTE, à part, avec fureur. C'est encore le page infernal!

FIGARO, à part. On dit qu'il ne faut pas écouter!

SUZANNE, à part. Petit bavard!

LA COMTESSE, au page. Obligez-moi de vous retirer.

CHÉRUBIN. Ce ne sera pas au moins sans avoir reçu le prix de mon obéissance.

LA COMTESSE, effrayée. Vous prétendez?…

CHÉRUBIN, avec feu. D'abord vingt baisers pour ton compte, et puis cent pour ta belle maîtresse.