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Robert Jordan

Les feux du ciel

Résumé du volume précédent

S’emparer de l’épée légendaire Callandor et de la Pierre de Tear, forteresse réputée imprenable, avec laide des Aiels venus de l’autre côté de l’Échine du Monde à la recherche de leur Caracarn, n’est qu’un début dans l’accomplissement des Prophéties pour Rand, il a prouvé qu’il est bien le Dragon Réincarné, mais ensuite ? Il a trouvé une réponse en franchissant un portail magique : il doit aller à Rhuidean, cité sacrée au cœur du Désert des Aiels.

Mat, lui aussi, a franchi le portail et, lui aussi, s’est entendu dire de se rendre à Rhuidean, entre autres prédictions obscures autant que déplaisantes pour un garçon qui, au contraire de Rand, regimbe contre son destin de ta’veren obligé de seconder le Dragon, alors qu’il souhaite simplement mener joyeuse vie grâce à sa chance aux dés. À sa chance, tout court.

Rand et ses compagnons – Mat, Moiraine, Egwene, Aviendha, les Aiels – arrivent sur une pente dominant Rhuidean où les attendent les Sagettes aielles. Elles ont donné leur accord pour que Rand et Mat accèdent à « la cité dans les nuages » au fond de la vallée.

En attendant le retour de Rand entré seul dans une forêt de colonnes de verre où il découvrira, en remontant le temps, l’histoire et le secret des Aiels, Mat aperçoit un portail jumeau de celui de Tear et, résolu à arracher cette fois les explications qu’il souhaite, y pénètre. Rand surviendra juste à temps pour le décrocher de l’arbre auquel on l’a pendu et le ranimer.

Les questions de Mat restent sans réponse, mais il a acquis d’étranges et précieuses notions – sur la guerre, sur le passé, sur l’Ancienne Langue – en plus d’un médaillon à tête de renard et d’une lance noire estampillée de corbeaux. Rand, lui, porte sur chaque poignet un dragon, la marque qui le désigne comme le Caracarn, le chef des chefs. Il lui faudra maintenant être proclamé tel par tous les clans dans leur lieu de ralliement, l’Alcair Dal. L’ambitieux Shaido Couladin, furieux que les Sagettes lui aient refusé l’épreuve de Rhuidean, s’en va avec les siens.

En chemin, se produit une rencontre inattendue : la caravane des colporteurs Hadnan Kadere et Keille Shaogi, accompagnés de la belle Isendre et du ménestrel Jasin Natael. En Kadere Rand devine un ennemi dangereux. Ce n’est pas le moindre et pas le seul.

À l’Alcair Dal, Couladin qui l’a précédé, soutenu par Sevanna à la tête des Shaidos en place de son mari défunt, exhibe lui aussi les deux dragons. Les chefs tranchent en faveur de Rand, à regret car, pour prouver sa légitimité, Rand révèle le secret de Rhuidean : les Aiels sont de la même souche que les Tuatha’ans qu’ils méprisent – tandis que ces derniers ont continué à suivre la Voie de la Feuille, voie de la paix et de la résignation, les Aiels ont emprunté celle de la Lance, celle du combat et de la violence.

Pour calmer le tumulte qu’il a suscité, Rand déclenche un orage. Alors apparaît Lanfear, la Réprouvée qui se dit amoureuse de lui, en qui elle voit revivre Lews Therin Telamon, le premier Dragon de l’Ère des Légendes. Elle lui annonce qu’Asmodean, autre Réprouvé, vient de partir pour Rhuidean. Rand l’y suit. Il croyait devoir se mesurer à Kadere, c’est avec Natael qu’il se livre à un duel dont l’issue est la possession du plus puissant terangreal créé pour renforcer l’usage du Pouvoir.

Battu, ses liens avec le Ténébreux tranchés, désormais sans protection, Natael – autrement dit Asmodean – se résigne à enseigner à Rand comment se servir du Pouvoir. Il n’a plus le choix. Et Rand a enfin quelqu’un pour le guider.

Avec les Aiels, leurs Sagettes, Egwene et Aviendha qu’elles ont prises pour élèves, avec Moiraine et Lan son Lige, Rand part à la poursuite de Couladin et de ses partisans qui se dirigent vers l’Échine du Monde dans l’intention de conquérir et de piller les pays de l’autre versant.

Arrivées à Tanchico sur un navire du Peuple de la Mer, sous la garde de Thom Merrilin et de Juilin Sandar, le barde et le preneur-de-larrons, Nynaeve et Elayne sont à pied d’œuvre pour accomplir la mission donnée par l’Amyrlin Siuan Sanche – récupérer les talismans volés par l’Ajah Noire. Le plus redoutable, celui qui pourrait réduire Rand en esclavage, Nynaeve le découvre dans le Palais de la Panarch Amathera. Après avoir triomphé de la Réprouvée Moghedien, elle le confie au capitaine Domon pour qu’il le jette au plus profond de l’océan.

C’est la dernière des aventures éprouvantes vécues à Tanchico par Nynaeve et Elayne. Elles s’apprêtent à retourner à Tar Valon sans se douter de la tragédie qui s’y déroule : Elaida, de l’Ajah Rouge, s’est emparée du Trône d’Amyrlin. Siuan et la Gardienne des Chroniques Leane sont désactivées pour avoir soutenu Rand en secret. Min les aide à s’enfuir en compagnie du faux Dragon Logain, croisé en route.

Quant à Perrin, revenu aux Deux Rivières dans l’idée de se livrer aux Blancs Manteaux qui le cherchent pour le pendre, pensant qu’ainsi seraient épargnés ses parents et amis, il se heurte à la haine du fils de Bornhald, commandant des Blancs Manteaux tué à Falme, assisté du sinistre Ordeith ; il fait aussi face aux manœuvres secrètes d’un Réprouvé et à des attaques trolloques. Afin de mettre en sécurité sa bien-aimée Faile, il obtient son départ sous un prétexte qui ne trompe pas Faile résolue à lutter à son côté. Le prix de ce départ est leur mariage.

Les Trollocs déferlent, les habitants du Champ d’Emond se battent avec vaillance et remportent la victoire grâce aux renforts amenés par Faile. Les Blancs Manteaux sont chassés du pays. La bannière de Perrin les Yeux-d’Or et celle de Manetheren flottent sur le village sauvé, tandis que là-bas, dans le Désert, Rand conduit les clans qui lui sont fidèles vers les montagnes vertigineuses qui se dressent à la frontière de la « Terre Triple », le pays des Aiels. Barrière déjà dépassée par Couladin et ses Shaidos.

Il est venu et les feux redoutables se sont rallumés.

Les collines brûlent et la campagne se dessèche.

Les flots des humains s’épuisent, et les heures diminuent.

Percé est le mur et levé le voile de la séparation. Des orages grondent par-delà l’horizon et les feux du ciel purifient la terre. Il n’y a pas de salut sans destruction, pas d’espoir avant la mort.

Extrait de : Les Prophéties du Dragon
dans la traduction attribuée à N’Delia Basolaine,
Première Demoiselle
et Loyale Épée de Raidhen de Hol Cuchone
(environ 400 ADM[1])

PROLOGUE

Les premières étincelles jaillissent

Assise à son vaste bureau, Elaida do Avriny a’Roihan maniait machinalement entre ses doigts la longue étole aux sept rayures posée sur ses épaules, l’étole de l’Amyrlin. Bien des gens l’auraient jugée belle au premier regard, mais un second aurait révélé sans ambiguïté que la sévérité de son visage toujours jeune d’Aes Sedai n’était pas une expression passagère. Aujourd’hui s’y ajoutait un élément de plus, un flamboiement de colère dans ses yeux noirs. Visible pour peu que quelqu’un lui ait prêté attention.

Elle écoutait à peine les femmes installées devant elle sur des tabourets. La couleur de leurs robes allait du blanc au rouge le plus foncé, le tissu en soie ou en laine selon les préférences de chacune, néanmoins toutes sauf une portaient leur châle de cérémonie où était brodée dans le dos, au centre, la Flamme Blanche de Tar Valon, une frange colorée indiquant l’Ajah à laquelle elles appartenaient – comme si cette réunion était une séance de l’Assemblée de la Tour. Elles examinaient les rapports et les rumeurs concernant les événements survenus dans le monde, s’efforçant de démêler les faits réels des faits imaginaires, tâchant de déterminer quelle ligne de conduite la Tour devait adopter, mais elles dirigeaient rarement même brièvement les yeux vers la femme derrière le bureau, la femme à qui elles avaient juré obéissance. Elaida avait du mal à se concentrer sur leur discussion. Elles ignoraient ce qui avait vraiment de l’importance. Ou plutôt elles le savaient et n’osaient pas en parler.

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1

ADM – Avant la Destruction du Monde.