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— Je crois que je suis sourd, fit-il.

Il s’accroupit auprès de Carver qui l’agrippa aussitôt.

— We made it ! We made it ![24] exulta le chef de poste de la CIA. Vous avez réduit ces salauds en poussière, il paraît … Le dernier a sauté ici. Ils ne sont pas près de recommencer …

Un peu plus loin, il aperçut un homme qui sortait d’une longue limousine et qui se dirigeait vers l’intérieur de la résidence, entouré d’un véritable mur humain : le président Gemayel.

Malko sentit la tête lui tourner. Il revoyait Farouk et ses dollars, le dos déchiqueté, et la gorge tranchée de Neyla. Et aussi le visage las et calme de « Johnny ». Il se sentait fatigué, terriblement fatigué. Un voile passa devant ses yeux. Il voulait dire des tas de choses, mais n’arrivait pas à prononcer un mot.

On le prit par le bras, deux infirmiers soulevèrent la civière de Robert Carver. Il monta dans l’appareil qui l’avait emmené. De nouveau l’air. Trois gun ships escortaient la « banane volante ». Ils passèrent au-dessus de Hadeth. La fumée n’était pas encore dissipée. Des ambulances stationnaient tout autour. Le pilote se retourna et leva son pouce en guise de victoire.

— Jolly good job ![25] hurla-t-il.

Malko regardait Beyrouth, noyé dans la brume matinale, si calme en apparence. Qui se réveillait en ayant échappé à une nouvelle catastrophe. Grâce à lui. Il aurait dû en être heureux. Pourtant, il craignait, hélas, de n’avoir fait reculer le sablier du destin que de quelques grains de sable.

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24

Nous avons réussi !

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25

Du bon travail !